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Stray Gods: The Roleplaying Musical

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Premier jeu signé Summerfall Studios, Stray Gods: The Roleplaying Musical est sorti le 10 août 2023 sur Nintendo Switch, PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series X|S. Le titre, autrefois connu sous le nom de Chorus, avait réussi une campagne de financement participatif en 2019 sur l’ancien site Fig.co (aujourd’hui passé sous l’égide de Republic). Aujourd’hui associé à Humble Games, Stray Gods a pour idée ambitieuse de proposer une aventure musicale dont les chansons s’adaptent à vos choix narratifs. Un défi de taille pour le premier titre d’un studio : Stray Gods a-t-il ce qu’il faut pour entrer au panthéon des jeux musicaux ?

 

 

Renouveler la mythologie grecque

 

 

Stray Gods: The Roleplaying Musical, que nous appellerons Stray Gods, nous met dans la peau de Grace, une femme qui a du mal à trouver sa place dans la société, si ce n’est son rôle dans le groupe de rock de sa meilleure amie, Freddie. Organisant une audition pour trouver un nouveau membre pour le groupe, Grace fait alors la rencontre de Calliope, et si celle-ci repart mystérieusement de l’audition, il ne faut que quelques heures avant de la retrouver mourante à l’appartement de Grace.

 

Notre protagoniste hérite alors de l’eidolon de Calliope, un morceau d’elle lui accordant les pouvoirs de la muse, tandis que le Conseil guidant les dieux grecs restants se réunit afin de déterminer si vous êtes oui ou non coupable de la mort de Calliope. Assimilant l’existence et la véracité de la mythologie grecque devant vos yeux ébahis, vous vous voyez octroyés sept jours afin de prouver votre innocence quant au meurtre de Calliope, sans quoi vous serez exécuté. Bienvenue dans Stray Gods.


L’Olympus a été délocalisé dans un grand immeuble, à la vue de tous. Mais les mortels ne le remarquent pas.

 

Fort heureusement, le titre ne demande pas d’être familier avec la mythologie grecque pour tout comprendre et apprécier : au contraire, Grace n’a aucune connaissance à ce sujet, et s’appuie principalement sur sa meilleure amie Freddie pour poser toutes les questions qu’on pourrait imaginer quant aux dieux grecs et les légendes les entourant. Stray Gods joue d’ailleurs avec son cadre mythologique, en mettant en place à de nombreuses occasions des disparités entre ce que les mortels ont instauré comme légende, et la réalité derrière un personnage tel qu’Apollon ou le Minotaure par exemple.

 

L’enquête avance alors en découvrant les personnages, en les questionnant, en comprenant leurs intérêts personnels et leur passé. Les différents protagonistes bénéficient tous d’une histoire riche et profonde, parfois sévère, que le scénario n’hésite d’ailleurs pas à traiter sérieusement. Traumatismes du passé et mémoire éternelle s’entrechoquent, tandis que réincarnation, accumulation des souvenirs et cumul des personnalités questionnent ces êtres de nature divine, renvoyant sans cesse le joueur à sa propre condition d’humain mortel, et apportant un nouveau point de vue à ces sujets qui sont souvent source de peur. Le tout se transforme alors en chansons aussi émouvantes que puissantes, qui forment le cœur de la narration de Stray Gods.


Grace ne connaît pas grand-chose à la mythologie grecque, ce qui l’oblige à poser de nombreuses questions.

 

Une enquête en musique adaptative

 

 

Car si le titre du jeu peut évoquer le RPG, il n’en est rien en réalité : aucune mécanique de RPG à l’horizon, Stray Gods s’apparentant plutôt au Visual Novel. On choisit en début de partie un trait de personnalité parmi trois, et une fois Grace investie du pouvoir de la muse, on peut alors faire évoluer les personnages dans des décors, les poussant à s’exprimer sous la forme de chansons. Si Grace ne peut les forcer à accomplir des actions contre leur gré, le chant peut révéler les désirs profonds de ses compagnons de chant, et Grace peut ainsi influer sur la direction que prendra la musique, que ce soit de façon empathique, de façon agressive, ou en misant sur la ruse, en fonction du trait de personnalité choisi.

 

La musique s’adapte ainsi à nos différents choix, et s’assemble ainsi couplet après couplet, jusqu’à un choix final qui se montre la plupart du temps crucial quant au résultat de la scène. Votre approche définira ainsi quels seront vos alliés, comment se résoudra une situation tragique, ou encore quel partenaire romantique vous choisirez de fréquenter. L’imbrication des différentes parties peut sembler dénoter, mais le passage d’une tonalité à une autre reflétant les personnages et leurs ressentis, cela n’est pas gênant dans l’ensemble.


Les choix narratifs influent sur la direction que prend une situation, et peuvent être déterminants !

 

Néanmoins, il est à noter que la qualité d’écriture peut se montrer inégale de moments en moments. L’aspect enquête est finement mené, mais ne se fait qu’en passant de dialogue en dialogue, et l’on est alors guidé du début à la fin. Heureusement, les moments un peu plats se font assez courts, menant à chaque fois vers des scènes plus profondes, voire des moments de grâce où l’on se prend le potentiel du jeu en pleine face. Par ailleurs, si les différents embranchements narratifs et musicaux peuvent donner envie de rejouer au jeu afin de l’explorer plus en détails, il n’est pas difficile de pressentir quels choix vont aller dans quelles directions, et ainsi obtenir la meilleure fin du premier coup, à quelques détails près. En ce sens, l’absence d’un système de flowchart permettant de simplement explorer les musiques et choix scénaristiques à partir d’un point donné est regrettable.

 

 

Technique et direction artistique

 

 

Réalisant notre test sur Xbox One, nous avons relevé plusieurs baisses de framerate, et quelques crashs. De même, l’affichage de la navigation dans les menus peut être perturbé par la déconnexion d’une manette. Il semblerait que sur old-gen, le jeu ait du mal à tourner sans difficulté, et nous recommandons ainsi d’y jouer sur PC si possible, ou sur Series X / PS5, laissant la Switch, la One et la PS4 aux derniers recours.

 

C’est d’autant plus dommage que Stray Gods propose des décors et animations dessinés à la main, où les latences peuvent sembler interférer avec les animations telles que les déplacements de personnages, se faisant par transitions successives dans le décor.


Le journal permet de consulter ce qu’on sait sur les différents personnages.

 

Au-delà de ça, le casting bénéficie d’un excellent chara-design, et le voice acting est lui aussi de haute volée. Identifiant réellement chacun des personnages, leur voix et leurs chants explorent leur background et nous permettent d’apprécier chacun des protagonistes, dans toute leur complexité. Une option permet d’augmenter la taille des sous-titres, ainsi que mettre le jeu en pause à tout moment.

 

Le seul point noir vient là encore de l’aspect technique, avec un mixage audio qui décale parfois le niveau des voix dans une même scène, ce qui peut être perturbant. On regrettera aussi l’absence de banque son regroupant l’ensemble des pistes avec les différentes options narratives, ce qui aurait pu donner de l’intérêt à la rejouabilité du jeu, voire donner lieu à de fabuleuses sessions karaoké.

  • JOUABILITÉ

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    Stray Gods propose une formule simple de choix narratifs, qui trouve son efficacité dans l’adaptation de la musique à ces choix. L’expérience peut souffrir de quelques soucis techniques sur consoles old-gen, mais heureusement rien qui ne gâche votre partie, la sauvegarde automatique étant régulière.

  • GRAPHISMES

    16

    Avec un excellent chara-design et de très beaux décors dessinés à la main, Stray Gods est particulièrement coloré, et enchanteur. Quelques chutes de framerate sur old-gen peuvent tout de même se faire sentir de temps en temps.

  • BANDE SON

    17

    La musique adaptative étant au cœur de l’expérience narrative de Stray Gods, on ne peut que saluer le voice acting de haute volée. Chaque voix et performance colle à la peau des différents personnages, et nous permet de nous attacher à ce casting, le laissant résonner en nous longtemps après avoir posé la manette.

  • DURÉE DE VIE

    13

    L’enquête de Stray Gods s’étend sur cinq à six heures de jeu, en vous tenant par la main de bout en bout. Les choix narratifs encouragent une certaine rejouabilité, mais ne pas pouvoir accéder à certaines scènes en particulier gâche un peu ce potentiel.

  • SCÉNARIO

    17

    L’enquête proposée par Stray Gods est finement menée, avec quelques rebonds scénaristiques, et des choix engageants. La qualité d’écriture des personnages, avec leur personnalité complexe et la profondeur de leur passé et de leurs questionnements intérieurs, est particulièrement appréciable à découvrir au fil des dialogues et des musiques.

  • Points positifs

    • Une utilisation originale de la mythologie grecque
    • La profondeur des personnages, à la personnalité complexe
    • Une DA excellente, tant dans le chara-design que dans le voice acting
    • Quelques options d’accessibilité
  • Points négatifs

    • L’absence de flowchart
    • L’absence de banque audio, voire d’option karaoké
    • Les quelques souci techniques sur old-gen, entre baisses de framerate et crashs.

Conclusion

Porté par sa galerie de personnages et sa qualité d’écriture, Stray Gods offre une approche rafraîchissante quant à l’exploration de la mythologie grecque, misant sur un concept musical ambitieux et plaisant. En y associant un excellent chara-design et un voice acting collant à la peau des divinités grecques, Summerfall Studios signe ici un premier jeu honorable, qui n’augure que du bon pour leurs productions futures.

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Commentaires (1)

author plonkarchivist 13/12/2023
03:02
Vos informations sont très complètes et intéressantes