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Sifu

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Sorti le 8 février 2022 sur PS4, PS5 et PC, Sifu a continué son petit bonhomme de chemin : passant par la Switch le 8 novembre, c’est ensuite sur Xbox One et Series X|S que le titre a débarqué, le 28 mars dernier. L’occasion pour notre rédaction de revenir sur ce titre ayant dépassé le million de ventes depuis un an déjà ! Une véritable réussite du studio français Sloclap, après leur premier titre Absolver qui avait eu du mal à convaincre. Alors, Sifu, c’est vraiment si fou ?

 

Vengeance et maîtrise des arts martiaux

 

 

Le terme « sifu » signifie « maître », et c’est justement autour de la mort de votre mentor que le scénario s’articule. Après un tutoriel bluffant de mise en scène dans sa présentation des personnages, on se lance dans une vendetta en cinq actes, avec une marge de progression claire dès le départ : perfectionner ses attaques et parades, et profiter de l’environnement et des objets à disposition pour tenir tête aux nombreux ennemis sur votre chemin.

 

Par son scénario et sa mise en scène très cinématographique, Sifu rappelle les grands films d’arts martiaux saupoudrés d’une sauce Kill Bill, et se montre aussi simple qu’efficace. Surtout qu’ici, la prise de risque est toujours de mise : vous pouvez à votre guise esquiver ou parer une attaque, et le titre embarque évidemment une mécanique de parade parfaite, lorsque vous parez au dernier moment. Ces parades parfaites viennent grignoter une barre de concentration nommée « jauge de structure » chez les ennemis les plus robustes, jusqu’à la remplir et ainsi les abasourdir, vous donnant l’opportunité d’occasionner de lourds dommages, voire de les exécuter d’un seul dernier coup, ce qui est très gratifiant.


Une fois affaiblis et abasourdis, les ennemis peuvent être achevés en un seul coup.

 

Mais miser sur des esquives ou parades classiques constitue aussi une prise de risque en soit : les ennemis sont de plus en plus coriaces, et les timings de leurs attaques sont précis. Esquivez trop tôt, et vous serez cueilli à la fin de votre mouvement ; esquivez trop tard, et vous vous en mordrez les doigts. La parade n’échappe pas à cette logique, puisque votre personnage a lui aussi une jauge de structure, qui vous rend vulnérable une fois remplie : impossible donc de parer indéfiniment les coups, il faut réussir à se créer de l’espace et à imposer votre propre rythme dans les combats afin d’avoir une chance de survivre.

 

Apportant un peu de souplesse dans tout ça, de nombreux objets utilisables jonchent les niveaux, qu’il s’agisse clairement d’armes comme des battes de baseball et des planches de bois, ou des outils utilisables ponctuellement dans le combat comme des bouteilles à lancer/briser sur vos adversaire. Cet équilibre entre le danger permanent et les multiples possibilités qui s’offrent à vous servent ainsi un excellent système de combat, qui peut paraître punitif au premier abord, mais ô combien juste et gratifiant une fois son approche préférée trouvée. Et ne comptez pas sur l’intelligence artificielle pour vous faire des cadeaux, hormis en mode facile : ici, les adversaires ne se contentent pas de vous attaquer un par un, ils se coordonnent pour vous enchaîner si vous n’esquivez pas, et n’hésiteront pas à vous attaquer simultanément si vous comptez trop sur la parade ! Le défi est constant, et le joueur ne se sent jamais pris pour un idiot : ni par les adversaires, ni par les développeurs derrière leur comportement.

 

En ce qui concerne les combats de boss, ils sont particulièrement réussis. Intenses, ils se déroulent en plusieurs phases, et mettent à l’épreuve vos réflexes et votre apprentissage, en vous poussant à utiliser votre arsenal de mouvements afin de vous en sortir. Les antagonistes sont charismatiques et impressionnants, au point où l’apprentissage de leurs patterns se fait dans la crainte de se faire enchaîner et voir nos vies restantes défiler bien trop vite.


La jauge de structure des boss est conséquente, car une fois brisée, vous pouvez les achever.

 

Un rogue-lite bien équilibré

 

 

Si la maîtrise de vos coups est votre principal atout pour réussir, nul doute que vous ne réussirez pas à finir Sifu dès votre première tentative ! Lorsque vous mourrez dans Sifu, un talisman magique vous redonne vie, et ce jusqu’à cinq fois. Mais cela a un prix : à chaque mort, vous revenez plus âgé, ce qui se traduit à chaque fois par des coups plus aiguisés, mais une barre de vie réduite. Les niveaux sont par ailleurs segmentés par de petits autels où vous pouvez échanger des points de score contre des bonus (vie, structure, durabilité d’arme), ou des compétences.

 

Et c’est avec ces compétences que Sifu aborde son aspect rogue-lite : l’apprentissage d’une compétence est temporaire, et si vous venez à mourir cinq fois, vous les perdrez dans votre prochaine run et devrez recommencer du début. Cela dit, chaque apprentissage d’une compétence est comptée, et lorsque vous apprenez une compétence pour la cinquième fois, vous l’obtenez définitivement ! Une approche RPG dans la façon de progresser, qui pousse à maîtriser les niveaux pour récolter de meilleurs scores, tout en récompensant ces scores par de nouvelles possibilités de gameplay.


Les compétences coûtent de l’expérience, mais une fois apprises cinq fois, elles seront maîtrisées définitivement.

 

De plus, lorsque vous finissez un niveau, votre âge de complétion est enregistré, et vous commencez le niveau suivant à cet âge-là. Ainsi, si vous vous améliorez dans un niveau et finissez à un âge plus bas que précédemment, vous pourrez enchaîner avec le niveau suivant en commençant à cet âge réduit. A noter que le jeu propose de personnaliser de nombreuses options pour moduler la difficulté de jeu, ne laissant ainsi personne sur le banc de touche.

 

Enfin, les niveaux sont interconnectés par des collectables qui, une fois ramassés, complètent le tableau des enquêtes : toutes les informations récoltées sur les cinq boss du jeu sont regroupées ici, constituant un scénario bien ficelé et apportant de nouvelles façons de rejouer les niveaux. Une carte d’accès trouvée dans le dernier niveau pourra ainsi ouvrir une voie nouvelle dans le premier niveau : on évite ainsi de nombreux combats, mais cela implique donc d’avoir moins de points à échanger contre des bonus aux autels.


Les niveaux sont parsemés de collectables qui donnent parfois accès à des raccourcis dans d’autres niveaux.

 

 

Jeu, ressenti cinéma ? En tout cas, défouloir !

 

 

Inscrit dans la mythologie chinoise, l’univers de Sifu est aussi sérieux que surnaturel, une ambiance particulière qui se retrouve aussi dans la trentaine de musiques rythmant notre aventure. Les sonorités apportent à nos oreilles l’étrange que l’on découvre petit à petit, tout en faisant ressentir le danger ambiant, ce qui saura surprendre les joueurs et leurs attentes.

 

Visuellement, Sifu est très appréciable. La direction artistique aux allures de peinture est léchée et les différents niveaux proposent différents environnements qui marquent chacun par leur identité propre, reflétant le boss qui nous attend à leur fin. Une fois le système de combat pris en main, on se retrouve à vivre un de ces films d’arts martiaux qu’on adore, tant ils sont cathartiques. Ici, ce plaisir se transpose au sentiment de flow s’installant petit à petit alors qu’on danse avec les ennemis, enchaînant parades, esquives et contre-attaques dans une série d’animations soignées traduisant la violence des coups, mais aussi le calme nécessaire à la gestion des nombreux adversaires. Seul le placement de la caméra vient parfois compliquer la lisibilité de l’action.

 

Manette en mains, cette danse devient un simili-film d’action d’une dizaine d’heures, rallongées d’une dizaine d’heures encore avec le DLC Arènes. Celui-ci apporte une cinquantaine de challenges en arènes avec tantôt des restrictions de combat, tantôt des conditions de victoire spécifiques, ce qui ravira ceux qui veulent prolonger le bal.


Le DLC Arènes met en scène plusieurs challenges avec différents objectifs et contraintes.

  • JOUABILITÉ

    17

    Avec sa formule exigeante mais équilibrée, Sifu propose une expérience qui se veut de plus en plus grisante au fur et à mesure que l’on en maîtrise les subtilités.

  • GRAPHISMES

    17

    La direction artistiques aux allures de peinture est très appréciable, malgré une caméra qui ne se place pas toujours de façon à faciliter la lisibilité de l’action.

  • BANDE SON

    15

    La trentaine de musiques de la bande son accompagnent très bien notre héros et sa quête de vengeance, aussi surprenante puisse-t-elle être.

  • DURÉE DE VIE

    14

    Il faudra compter une dizaine d’heures de jeu pour terminer l’histoire de Sifu, en fonction de votre habileté à la manette et de la difficulté choisie. Le DLC Arènes permet de doubler cette durée de vie, avec de nombreux challenges dont la difficulté est, pour le coup, imposée.

  • SCÉNARIO

    15

    Si le scénario de Sifu est plutôt classique, il n’en cache pas moins quelques secrets que vous découvrirez au fil de votre vengeance. Le tableau des enquêtes, résumant et liant les éléments entre lieux, personnages, et vous-même, est une bonne idée de par l’impact de sa complétion sur les chemins déblocables dans les niveaux.

  • Points positifs

    • Une formule intéressante mêlant metroidvania et rogue-lite
    • Une patte graphique soignée
    • Les options de difficulté personnalisables
    • Un scénario simple mais efficace
    • Le DLC Arènes qui prolonge le challenge
  • Points négatifs

    • Le placement de la caméra qui nuit parfois à la lisibilité de l’action

Conclusion

Avec sa proposition intelligemment équilibrée entre beat’them’all et rogue-lite, Sifu nous plonge dans une histoire de vendetta telle qu’on les apprécie déjà au cinéma. La mise en scène et les animations renforcent cette plongée cinématographique, de même que le soin apporté aux antagonistes et à leur background. Le risque est au cœur du gameplay, et se montre toujours à double tranchant, poussant à se dépasser de niveau en niveau. Avec le DLC Arènes doublant la durée de vie du titre, Sifu met à disposition nombre de challenges qui raviront les joueurs en voulant plus encore une fois l’histoire terminée. Le studio Sloclap signe ici un must-play du genre beat’em’all, que nous ne pouvons que vous recommander !

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