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Voice of Cards : The Beasts of Burden

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Sorti dans la discrétion la plus totale le 13 septembre dernier sur PS4, Nintendo Switch et PC via Steam, Voice of Cards : The Beasts of Burden constitue pourtant une petite surprise dans l’industrie du jeu vidéo. Il s’agit en effet du troisième titre sorti en moins d’un an, la saga s’étant présentée au public le 28 octobre 2021 avec The Isle Dragon Roars, suivi de The Forsaken Maiden quatre mois plus tard, tous deux testés dans nos colonnes (ici et ici). Ce troisième opus sorti à une vitesse éclair parvient-il à tenir la cadence, ou marque-t-il l’essoufflement d’une série pourtant si récente ? Réponse en test !

Une histoire tragique mais somme toute assez classique

 

 

Si Voice of Cards est une licence qui brille notamment par sa qualité d’écriture, ce Beasts of Burden ne déroge pas à la règle, bien qu’il arbore une approche assez classique du RPG : très vite, l’héroïne se retrouve contrainte de quitter son village natal, et part à l’aventure. C’est une quête de vengeance qui se propose alors à nous, puisque des monstres ont réduit à néant le village souterrain où vous viviez, malgré les nombreux pièges le protégeant. Après avoir tout perdu, un mystérieux garçon vous sauve in extremis des griffes d’un monstre, et vous mène alors à la surface. Découvrant pour la première fois la lumière du jour, vous partez ainsi à la poursuite de votre rêve : admirer les étoiles, dans un monde où le soleil ne se couche pourtant jamais.

 

Malheureusement, cet opus est selon nous le moins attrayant au regard de l’univers et de l’histoire proposés : là où les deux premiers nous servaient un objectif scénaristique initial clair et alléchant (on pense par exemple à la chasse au dragon du premier titre, simple mais terriblement efficace), ici on passe au contraire de longues heures sans but concret. Et alors que la conclusion scénaristique est finalement attendue tant les indices pointent en sa direction, on ne peut s’empêcher de penser que The Beasts of Burden illustre parfaitement l’idée que « le plus important, ce n’est pas la destination, mais le voyage ».


L’histoire de Voice of Cards propose des enjeux moins concrets que les précédents titres.

 

De nouvelles idées sous-exploitées

 

 

En termes de gameplay, ce Beasts of Burden reprend la même formule que les précédents Voice of Cards, à une exception près : au lieu d’avoir des sorts fixes pour chaque personnage, vous pouvez désormais en attribuer parmi un ensemble de compétences à votre disposition. En effet, vous incarnez une tellurienne et êtes donc capable de capturer des monstres vaincus, une fois le début du jeu passé et un certain équipement obtenu.

 

Ces cartes ont un nombre d’étoiles plus ou moins haut, influant sur l’efficacité ou la difficulté d’une technique : une carte d’un même monstre mais avec plus d’étoiles permettra ainsi d’infliger plus de dégâts, ou d’infliger un changement de statut avec un lancer de dé moins difficile. Ce changement dans la formule permet de réellement personnaliser son arsenal, et adopter un style de jeu à son image. Le reste est semblable à ce que les précédents titres proposaient : on retrouve les éléments classiques de RPG avec des équipements (arme, armure, accessoire) et du gain de niveau en accumulant de l’expérience au fil des combats.


Les monstres capturés deviennent des compétences à équiper à n’importe quel personnage.

 

Il est toutefois dommage de voir que l’idée de capture de monstre n’ait pas été plus développée, puisque l’on obtient des monstres en ouvrant un coffre parmi plusieurs à la fin d’un combat. On trouve toujours une carte de monstre parmi les deux ou trois cartes proposées, et la rareté est aléatoire : si on obtient une carte plus rare que celle que l’on possède déjà, celle-ci est automatiquement remplacée, sinon il ne se passe rien. 

 

On soulignera ainsi le manque de créativité dont témoigne cette mécanique : telle quelle, la capture reste éloignée de la fameuse franchise Pokémon, mais il aurait été par exemple de bon goût de proposer un système à base de lancer de dés, avec des conditions différentes de capture pour chaque monstre. Qu’il s’agisse de combinaisons paires ou impaires, de lancer inférieur ou supérieur à un nombre… L’aspect aléatoire aurait été le même, mais aurait au moins eu le mérite d’être plus créatif et ludique.

 

Par ailleurs, on trouve aussi de nouvelles mécaniques dans les donjons, notamment autour de petits puzzles à résoudre. Il faudra ainsi déplacer une statue jusqu’à son piédestal, ou orienter des wagons dans des tunnels. Rien de bien compliqué, et là encore on ne peut que regretter le manque de développement de ces idées qui, si elles font effectivement varier un peu la progression, laissent néanmoins plus une impression d’artifice bâclé qu’autre chose.


Les nouvelles mécaniques sont assez sommaires…

 

Une ambiance au beau fixe

 

 

Véritable point fort de la licence, l’ambiance de ce Voice of Cards ne déroge pas à la règle, et ce troisième opus reste dans la lignée du petit RPG à rythme lent, qui se laisse parcourir en quelques jours. Il vous faudra compter entre douze et quinze heures pour parcourir l’intégralité du titre, un peu plus si vous cherchez à obtenir les meilleurs monstres et vous frotter au New Game +.

Le tragique est toujours aussi bien composé, avec des découvertes qui n’en finissent plus de laisser place à la tristesse et au désespoir : quelque chose de classique dans l’écriture de Yoko Taro, mais qui a gagné plus de place au fil des Voice of Cards. On notera néanmoins que ce troisième opus est légèrement moins touchant que le précédent, notamment à cause des enjeux scénaristiques moins concrets, et de son message final plus évident. Une écriture légèrement moins inspirée donc, mais qui ravira tout de même ceux qui aiment ressentir les qualités et les travers de chaque personnage.

 

On parle bien ici de tragique plutôt que de tristesse : les destins que l’on croise semblent souvent condamnés trop vite pour réellement nous toucher, et l’humour se fait bien plus rare que dans les précédents titres. La narration est cette fois portée par le choix rafraîchissant de la doubleuse Carin Gilfry, qui, si elle n’égale pas la voix suave de Todd Haberkorn dans The Island Dragon Roars, parvient toutefois à donner brillamment vie au récit.


L’humour se fait plus rare dans ce troisième Voice of Cards, laissant plutôt sa place au désespoir.

 

La direction artistique est toujours aussi charmante, avec un monde de cartes que l’on se plaît à découvrir, mais il est presque dommage de passer tant de temps dans des biomes désertiques ou des grottes et ruines : on parcourt certes des environnements plus cloisonnés, mais surtout moins variés. Et le bestiaire comme les PNJs ne viennent pas spécialement apporter de la variété : de nombreux éléments sont tout simplement repris des précédents volets. Les personnages principaux bénéficient quant à eux d’un chara-design aussi soigné que d’habitude, et la bande son du jeu accompagne parfaitement votre aventure et ses péripéties.

 

Le manque de variété dans les environnements renforce par la même occasion le sentiment de répétitivité que l’on peut ressentir sur ce troisième titre : à la manière des deux premiers, les combats aléatoires sont nombreux et leur fréquence est parfois à la limite du supportable. Le saut de case est alors salvateur, permettant aux joueurs les plus impatients d’optimiser les déplacements de manière à découvrir le plus de terrain possible à chaque mouvement. Ce qui est d’autant plus notable quand on s’aperçoit qu’il y a un petit temps de latence entre le moment où on retourne sur la carte du monde après un combat, et le moment où l’on reprend le contrôle de notre pion.


Les combats ne sont pas différents de ce que l’on trouvait déjà dans les deux premiers Voice of Cards.

  • JOUABILITÉ

    13

    The Beasts of Burden ne révolutionne pas la saga, on y trouve au contraire de nouvelles mécaniques de jeu qui sont les bienvenues. Il est néanmoins dommage qu’elles ne soient pas plus développées : en l’état, elles relèvent plus de l’artifice qu’autre chose.

  • GRAPHISMES

    17

    La direction artistique reste la même et est donc tout à fait charmante. Néanmoins, on regrettera la réutilisation de titre en titre de beaucoup de PNJs et d’ennemis, alors même qu’ils sont peu nombreux : à trop se resservir des mêmes éléments, on finit par avoir l’impression de jouer au même jeu.

  • BANDE SON

    16

    Là encore, l’OST marque une continuité dans la beauté des compositions de Keiichi Okabe. La narration de Carin Gilfry est d’excellente facture et donne brillamment vie au récit.

  • DURÉE DE VIE

    12

    Il vous faudra compter entre douze et quinze heures pour parcourir l’intégralité du titre, un peu plus si vous cherchez à obtenir les meilleurs monstres et vous frotter au New Game +. Mais le peu de diversité dans les environnements et les combats peut donner un sentiment de lassitude entre les moments de progression scénaristique.

  • SCÉNARIO

    11

    Sombre et tragique, l’histoire de ce Voice of Cards est moins alléchante que celles des précédents titres. La faute à des objectifs initiaux trop vagues, parvenant difficilement à impliquer le joueur sur le long terme.

  • Points positifs

    • Un petit RPG agréable à parcourir
    • Une OST toujours aussi charmante
    • Le concept du tout en cartes
    • De nouvelles idées, comme la capture…
  • Points négatifs

    • …mais des idées trop peu exploitées
    • Un bestiaire et des PNJs trop réutilisés
    • Un temps de latence agaçant après les combats
    • Une histoire aux enjeux moins captivants car trop peu concrets

Conclusion

Si Voice of Cards : The Beasts of Burden ne constitue pas fondamentalement l’épisode de trop de la licence, on ne peut que regretter le manque de développement des nouvelles idées qu’il propose, et on peut se demander si la licence va évoluer ou si elle continuera à proposer l’éternelle même formule, avec ses qualités comme avec ses défauts. Cet opus reste un agréable RPG de petite durée, qui ravira ceux ayant adoré les précédents tout comme les nouveaux-venus dans la licence. Néanmoins, les joueurs ayant déjà éprouvé un sentiment de lassitude au cours des deux premiers jeux risquent bien de passer leur tour sur cet épisode. Moins alléchant bien que proposant une écriture toujours qualitative, l’aventure de The Beasts of Burden ne propose pas une destination, mais bien un voyage : avec ses moments marquants, mais malheureusement aussi ses moments de creux.

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Commentaires (1)

author sloperun3az 18/07/2023
09:32
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