Sorti début décembre, The Old City : Leviathan est un jeu indépendant issu de la Steam Greenlight. Très mystérieux, il représente avant tout une curiosité.
Seul au monde… mais quel monde ?
Annonçons sans attendre la couleur, The Old City : Leviathan c’est avant tout de la philosophie. Un bon gros livre de philosophe plutôt. En effet, vous êtes laché en plein milieu d’une univers étrange, et ne pourrez compter, pour comprendre l’histoire, que sur les affiches, livres et autres notes diposées un peu partout à travers les niveaux. Textes qui sont, il faut le souligner, entièrement en anglais. Et d’un anglais académique je vous prie ! Si j’avoue être moi-même passée à côté de tout un pan scénaristique - et Dieu sait que j’adore la philo - je vais tout de même essayer de vous placer dans le contexte.
Vous vous trouvez dans une ville située sous Terre. Une ville visiblement désertée, et dont vous ne savez pour le moment rien. Tandis que vous avancez en quête de réponses, plusieurs éléments s’entremêlent. D’étranges notes placardées vous laisse entendre que cette ville était divisée en trois factions, représentant chacune une idéologie. Elles traitent également d’une eau contaminée, d’affrontements, de l’existence d’une ville à la surface ou encore d’un espion dans les rangs de l’armée locale. Autant d’éléments dont le lien n’est pas très clair.
Et si seulement il n’y avait que ça ! Mais non, il y a aussi cet autre monde, dans lequel vous vous retrouver suite à des transitions parfois brutes. Un univers onirique, contemplatif, offrant un dépaysement agréable. Quelques créatures endormies, quelques statues, et une sensation d’apaisement.
Vous l’aurez compris, il est très difficile de raconter l’histoire The Old City : Leviathan, dans la mesure où il n’y en a pas vraiment. Tout n’est qu’un ensemble d’éléments qui poussent à une réflexion philosophique très poussée, et qui en rebutera certains.
Une absence de gameplay pourtant bénéfique
L’un des points les plus fâcheux de The Old City : Leviathan est son absence de gameplay. En effet, vous êtes très limité dans vos actions : vous pouvez avancer, sauter (ce qui sert uniquement à ne pas rester coincer) et agir avec l’environnement. Bon, admettons-le, le bouton action sert uniquement à ouvrir les portes et d’étranges boîtes contenant les “notes de Solomon”. Et ensuite ? Ensuite c’est tout. Aucun ennemi, aucune énigme, juste vous et cet étrange endroit déserté. Ce jeu fait tout simplement partie de la catégorie des “Walking Simulator”, comprennez Simulateurs de Randonnée.
Pour autant, ce “gameplay” ne pouvait pas être plus cohérent. Il possède un rythme lent et lourd, encouragé par l’absence de possibilité de courir. Au final, il s’agit d’un jeu on ne peut plus contemplatif. Et quel univers à contempler !
La beauté résumée en un seul titre
Nous vous le disions, l’univers de The Old City : Leviathan est unique. Parlons de l’environnement sonore d’abord. Mêlant musiques calmes et silences de mort, il nous tient en haleine avec une maestria incroyable. Le moindre grincement, le moindre petit son, la moindre variation dans une musique nous procure un sentiment fort, parfois du malaise, ou parfois encore de la plénitude.
Les graphismes sont eux aussi superbes et déroutants à la fois. Superbes, car les couleurs sont bien choisies, l’architecture des bâtiments très juste, la mise en scène digne des plus grands chef d’oeuvre du cinéma. Déroutants, car les éléments qui le composent mettent mal à l’aise, à l’image de ces yeux peints par centaines, de cette statue de minotaure en suspension, de ces personnages comme figés dans la pierre.
Au final, The Old City : Leviathan sait nous faire plonger dans cet univers, nous faire ressentir cette espèce de stagnation, d’inutilité qu’il cherche tant à nous comuniquer. Nous sommes spectateurs, et il ne tiens qu’à nous de nous ouvrir pour enfin devenir explorateur du monde, naviguant sur les rêves
Conclusion : Une oeuvre philosophique transposée dans un jeu vidéo
Comprenez-le, pour apprécier The Old City : Leviathan, il vous faudra un certain nombre de choses. Déjà, avoir un bon niveau en anglais. Ensuite, aimer la philosophie au plus profond de votre être. Enfin, oublier qu’il s’agit d’un jeu vidéo.
Sans aucun gameplay, ce jeu restera néanmoins une très belle surprise pour ma part, mais qui n’est pas à mettre entre toutes les mains. Je sais d’avance qu’un très grand nombre de joueurs abandonneront très vite, où alors ne chercheront pas à comprendre et se contenteront de regarder le paysage. Mais pour ceux qui aiment les curiosités dépaysantes, n’hésitez plus !
Commentaires (3)
00:58
J'aimerai qu'on puisse publier ce test rapidement. Il n'existe qu'un seul test français à ce jour, et c'est sur un site assez obscur. Je pense qu'on a un gros coup à jouer, d'autant que les gros sites comme JVC n'ont même pas encore de fiches pour ce jeu ;)
01:07
[b]d’une--> d'un
"dans lequel vous vous retrouver suite à des transitions parfois brutes"
--> retrouvez
"comprennez Simulateurs de Randonnée. "
--> comprenez
" et il ne
[b]tiens--> tient
Pour moi c'est du tout bon, bonne écriture ! Par contre je suis passé rédacteur dans la légende, je peux pas valider ton test
20:45