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Oddworld : New'n'Tasty

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Test : Oddworld : New'n'Tasty

Sorti en 1997, Oddworld : L’odyssée d’Abe avait créé un étonnement en proposant un univers crasseux, froid, sombre et oppressant disposant d’un gameplay qualifié de Die & Retry. Trois suites ont vu le jour pour finalement mettre en suspension la licence avec un dernier épisode en  2005. La fine équipe d’Oddworld Inhabitants ont enfin décidé de remettre sur le devant de la scène le petit Mudokon en proposant une version toute fraîche de la première aventure du héros.

 

L’esclavage c’est mal

 

Dans le monde étrange et froid d’Oddworld réside une entreprise gargantuesque dirigée d’une main de fer par les Glukkons : RuptureFarms. C’est en ses lieux que la production de viande est effectuée. Les Mudokons sont réduit en esclavage pour produire de la nourriture afin de rassasier les habitants. Le joueur va suivre les péripéties d’Abe, un Mudokon peureux et maladroitement courageux. Son destin va brusquement être chamboulé suite à une horrible découverte. Un soir, alors qu’il est entrain de nettoyer les locaux de l’usine, notre héros aperçoit une discussion entre Molluck et les dirigeants de la bâtisse. N’ayant plus de ressources animales pour alimenter la population, le patron des Glukkons dévoile son tout nouveau produit : le bâton glacé à base de Mudokon ! C’est alors qu’Abe fuit RuptureFarms pour prendre en main son destin : déjouer le plan machiavélique de Molluck et sauver son peuple… ou peut-être sauver sa peau.

 

Molluck, le patron véreux de RuptureFarms

Molluck, le patron véreux de RuptureFarms

 

Hello !

 

Les joueurs connaissant l’épisode sorti en 1997 ne seront pas dépaysés. En effet, Abe progresse dans un monde 2D parfois composé de plusieurs plans. Il devra parcourir une multitude d’endroits lugubres et envoûtants en essayant de sauver un maximum de ses compères. En passant des locaux glauques de RuptureFarms aux bois enchanteurs du temple Paramonien. Notre héros peut marcher, courir, sauter sur place, sauter en longueur, rouler, … Les gestes clés résideront dans un petit panel de bruits que peut faire Abe : siffler, appeler ses camarades, rire et même péter. Il devra éviter les ennemis et monstres rencontrés en chemin tels que les Sligs (mercenaires armés), les Paramites (araignées gigantesques) ou encore les Slogs (chiens de garde) ou leur tendre un piège. Parfois, des mines joncheront le sol, des barrières électriques surplomberont une issue, … tant d’éléments hostiles auxquels il devra faire face. Le jeu ne cessera de mettre en avant son aspect Die & Retry puisqu’il sera quasi fréquent de mourir bêtement dans telle ou telle situation (mention spécial aux nids Paramite et Scrabanien).

 

Abe n'hésitera pas à chevaucher Elum

Abe n'hésitera pas à chevaucher Elum

 

Tasty : C’est goûtu

 

Tous les ingrédients ayant fait la force et la renommée de la licence sont encore présents. Le joueur devra progresser en résolvant les énigmes rencontrées en chemin. Par exemple, deux Sligs se trouveront à proximité d’un Mudokon esclave. Abe devra envoûter l’un d’entre eux pour le contrôler et fusillé son collègue avant de se suicider. Le pouvoir d’envoûtement sera régulièrement sollicité afin de passer divers obstacles. Rien ne sera plus jouissif que de contrôler un Slig et d’ordonner à un Slog d’attaquer un ennemi. Parfois, des détecteurs empêcheront son utilisation et il faudra trouver un autre moyen pour y faire face (comme jeter une grenade sur le détecteur). Bien sûr, il ne sera pas obligatoire de sauver la totalité des Mudokons (100 exactement). Néanmoins, la fin du scénario changera selon le choix que l’on aura fait. Et il sera tout de même préférable d’essayer d’accomplir cette tâche pour profiter pleinement du jeu. Pour ce faire, il devra résoudre de petites énigmes dans le but d’accompagner ses camarades dans des portails. Il faudra user sa matière grise pour apporter joie et liberté à ses amis. À de nombreuses reprises, les talents dialectiques d’Abe seront sollicités afin de mener à bien sa mission. Pour prouver sa valeur, des Mudokons lui demanderont régulièrement de reproduire une succession de bruit : Sifflet 1, péter, Sifflet 2, … En accomplissant ces rites de passages, ses camarades lui octroieront divers moyens de progresser : ouverture d’un passage, possibilité d’exploser les engins explosifs à l’aide de l’envoutement, … Il faudra régulièrement fuir face à des ennemis, résoudre de petites énigmes, libérer ou non les Mudokons rencontrés, user de ses talents d’envoutement et de paroles et même chevaucher le fameux Elum dans une course effreinée  pour progresser dans l’aventure. Les bases sont là et ancrent le gameplay d’Oddworld une fois pour toute.

 

Les phases de Plates-Formes sont parfois vertigineuse !

Les phases de Plates-Formes sont parfois vertigineuse !

 

New : C’est nouveau

 

Globalement, New’n’Tasty ! reprend l’ensemble des niveaux issus de l’Odyssée d’Abe avec quelques variantes. Des tableaux ont été ajoutés et certains passages ont été légèrement modifiés. On retiendra notamment le début de l’enclos à bestiaux avec la suppression d’un tableau pour le moins anecdotique. Les 100 Mudokons à sauver ont été disposés à des endroits différents, et certains se situent dans les nouveaux tableaux du jeu. Il faudra parfois ouvrir des trappes cachées pour les découvrir. Il sera, par ailleurs, possible d’appeler plusieurs esclaves en même temps pour faciliter les séances de sauvetages. La progression du scénario est identique à la version PlayStation et n’apportera pas de grandes surprises pour les connaisseurs. Toutefois, les cinématiques ont été revues et certaines d’entre elles ont subi un petit lifting, aussi bien graphiquement que scénaristiquement. Par exemple, en quittant RuptureFarms, Abe ne tombera pas dans un tonneau et ne se fracassera pas malencontreusement la tête. Ici, il tombera nez à nez avec deux Scrabs avant de tomber d’une passerelle. Des modifications bienvenues ayant pour but de renouveler le mythe et de lui donner une « vraie » identité. Cependant, la VF ne fait pas partie du casting de choix de langues. D’ailleurs, le jeu est entièrement en VO avec, bien entendu, des sous-titres français. Dommage quand on se souvient de la qualité des doublages VF. Autre changement, la segmentation des tableaux. Plus aucune coupure ne sera à déplorer. Les scrolling verticaux et horizontaux  s’effectueront de manière naturelle sans scinder l’action. Pour en revenir aux actions d’Abe, celui-ci se verra conférer un nouveau pouvoir en cours de jeu lui permettant de détruire et éliminer tout obstacle et ennemi se trouvant sur son chemin. Enfin, on notera que les déplacements demanderont un léger temps d’adaptation car contrairement à l’Odyssée d’Abe, il n’est plus possible de jouer à l’aide des touches directionnelles. Il faudra doser le stick gauche pour que notre ami marche. Dans les premières heures de jeu, il ne sera pas rare de mourir bêtement en courant sur une mine.

 

Dans cette situation, mieux vaut reproduire la séquence de bruit de votre ami...

Dans cette situation, mieux vaut reproduire la séquence de bruit de votre ami...

 

Oddworld : un univers glauque mais tellement charmant

 

Les développeurs ont donc repris le scénario du premier opus ainsi que le fil conducteur de la progression. On se souvient que le titre de 1997 en avait bluffé plus d’un de par son univers crasseux, froid et immersif. Et ce n’était pas tout puisque graphiquement, le titre proposait des cinématiques de qualité et une patte artistique, in-game, étonnante. Qu’en est-il de cette nouvelle version ? L’on peut de suite affirmer qu’Oddworld : New’n’Tasty n’est pas une simple remasterisation HD de L’Odyssée d’Abe. Le jeu a été développé en partant de zéro tout en s’inspirant de la toute première aventure du Mudokon malchanceux. Ce qui veut dire que les cinématiques, les personnages et les décors des niveaux ont été entièrement modélisés pour donner une nouvelle fraîcheur à l’ensemble. Les outils de développement actuels ont permis de donner un nouveau souffle à l’univers d’Oddworld. Rien n’est plus grisant que de parcourir une nouvelle fois, ou de découvrir, les entrailles de ce monde envoûtant. Visuellement, le jeu fait mouche et enfonce le clou en proposant des thèmes musicaux immersifs et une prise main plus fluide. Les développeurs de chez Just Add Water Developments  ont fait en sorte de déterrer la licence en repartant à la base, tout ça de manière ingénieuse même si simple en apparence. Les néophytes et les connaisseurs tomberont ou retomberont sous le charme de cet univers qu’arbore Oddworld : New’n’Tasty.

 

Un petit "Follow me" et hop, les esclaves vous suivront

Un petit "Follow me" et hop, les esclaves vous suivront

 

Des soucis assez… Odd-ieux

 

Parmi les nouveautés anecdotiques, on pointera du doigt le classement en ligne qui demeure inutile. Le tout offrant la possibilité de comparer son score (temps de jeu, Mudokons sauvés, …) avec des joueurs du monde entier. Le mode Coopération est aussi présent mais quasi inutile. Il permet juste de jouer à tour de rôle avec un ami lorsqu’Abe meurt, avec deux manettes différentes. Autant lancer une partie solo et jouer à deux en se passant la manette successivement. Néanmoins, ne faisons pas la mauvaise langue puisque cette option a le mérite d’être proposée. Il en va de même pour les trois modes de difficultés (Facile, Normal et Difficile) qui octroieront à notre héros une jauge de vie représentée par de petits oiseaux. Ceux-ci disparaîtront à leur tour à chaque fois qu’Abe se blessera. Une aide dont on pourra se passer et qui s’avèrera peu utile en cours de jeu. Pour finir, le titre d’Oddworld Inhabitants recèle de petits bugs de script. Par exemple, on a eu la mauvaise surprise de voir un Slig s’arrêter et ne plus effectuer sa ronde. Un problème très dérangeant puisqu’il était obligatoire de s’adapter à la ronde du Slig pour pouvoir poursuivre son chemin. Et même en rechargeant la partie au Checkpoint, le bug persistait. Il fallait reprendre le jeu au début du niveau pour remédier à ce souci. Le chargement des Checkpoints est, de ce fait, assez mal géré.

 

L'enclos à bestiaux, que de souvenirs mémorables... si l'on évite les Scrabs

L'enclos à bestiaux, que de souvenirs mémorables... si l'on évite les Scrabs

 

Un retour plein de bonnes intentions

 

Ce Reboot des aventures d’Abe apporte tellement de plaisir qu’il est difficile de faire la fine bouche devant un tel spectacle. Son univers, son gameplay, sa bande-son,… tellement d’éléments bénéfiques qui contribuent au succès de la licence. On est face à un titre reprenant distinctement tous les codes ayant fait la réussite du jeu sorti en 1997. Un régal !

SvainGame

  • JOUABILITÉ

    14

    Abe est plus fluide mais délicat à contrôler en début de partie avec le stick. Il faudra un léger temps d'adaptation pour maîtriser le petit Mudokon. Le jeu requerra une pointe de dextérité pour appréhender chacun des tableaux rencontrés.

  • GRAPHISMES

    17

    Des graphismes en adéquation avec l'univers d'Oddworld sans pour autant en mettre plein les yeux. Les environnements et décors sont de toute beauté et immergent complètement le joueur dans le monde étrange d'Abe. Techniquement, il n'y a rien à dire même si l'on sait que la PlayStation 4 peut faire mieux.

  • BANDE SON

    19

    Des thèmes musicaux assez discrets mais qui font mouches instantanément dès qu'ils se manifestent. Les bruitages donnent directement le ton en apportant une identité au titre. Entendre Abe et ses compères se tortiller de rire a de quoi faire sourire. Une réussite de ce côté.

  • DURÉE DE VIE

    15

    Une durée de vie correcte pour un jeu sans temps morts. Comptez sept à huit heures de jeu en ligne droite et trois à quatre heures de plus si vous tentez de sauver les 100 Mudokons.

  • SCÉNARIO

    15

    Un scénario écolo toujours d'actualité. Chaque personnage est charismatique, que ce soit Abe ou Molluck. On suit avec intérêt le destin du Mudokon malchanceux malgré le peu de rebondissement proposés.

  • Points positifs

    • Un univers immersif et envoûtant...
    • Un humour noir efficace
    • Un gameplay ingénieux et jouissif
    • Une bande-son qui fait mouche
    • Un très bon rapport qualité/prix
  • Points négatifs

    • ...encore faut-il y adhérer
    • Une jouabilité au stick difficile à appréhender
    • Quelques bugs de scripts rebutants
    • Disponible qu'en version dématérialisée

Conclusion

Avec Oddworld : New'n'Tasty, Oddworld Inhabitants place de nouveau le plus célèbre des Mudokons sur le devant de la scène. Quoi de mieux qu'un Reboot s'inspirant de l'épisode à succès de 1997 pour relancer la franchise et peut-être même attirer les néophytes. Les connaisseurs seront de suite charmes par cette aventure et il est certain que la nostalgie fera surface. En espérant que le titre atteigne les 250 000 ventes pour voir sortir un remake du second jeu sorti sur PlayStation, Oddworld : L'exode d'Abe.

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Commentaires (3)

author GM 30/11/2014
16:29
Merci Svain, ce jeu à l'air d'être excellent, un très bon moyen de se replonger dans un jeu culte !
Je l'ai jamais fait, c'est l'occasion parfaite :D
author * 30/11/2014
16:52
Je te conseille vivement d'y jouer ! ^^
author Titiboy 30/11/2014
21:23
C'est vrai qu'il à l'air pas mal.
J'essayerai de me le prendre à bon prix.