Sorti le 21 juillet sur PC via Steam, The King Is Watching est un jeu de stratégie en temps réel signé Hypnohead et édité par tinyBuild, connus pour mettre sous les projecteurs des petits jeux indés avec un concept original et une direction artistique prononcée. Ce nouveau titre semble remplir tous les critères, et nous nous sommes donc penchés dessus pour vous en parler !

L’œil de Sauron
The King Is Watching est un jeu de stratégie sous forme de run : on choisit un des rois disponibles, son conseiller, et le niveau à battre. On dispose d’une grille de 4 par 4 emplacements, où l’on peut poser des bâtiments ayant différents effet. Un puit produira de l’eau, un champ produira du blé, et ainsi de suite pour les différentes ressources, qu’elles soient matérielles ou humaines. Mais à tout ça s’ajoute une particularité qui marque la force du concept du jeu : ces bâtiments ne fonctionneront que sous le regard de votre Roi. Seule cette motivation absolue permettra à vos constructions de tourner et générer ressources et unités de combat.

Le regard du Roi ayant une couverture de zone limitée, il vous faudra choisir quoi regarder pour activer vos cellules.
Maniant le regard du Roi à la souris, il vous faudra alors prioriser les cellules dont vous avez besoin, gérant de votre regard le bon fonctionnement du royaume, qui sera mis au défi par les vagues successives d’ennemis. L’Oracle vous permettra en début de run de choisir les vagues d’ennemis qui déferleront sur votre forteresse, vous permettant de jauger le risque encouru, mais aussi les récompenses associées : plus de challenge apportera plus de ressources ou de bâtiments rares, ce qui pourra être utile à la suite de votre run.
Les unités envoyées au combat se battent de façon automatique, et le Roi ne peut qu’utiliser une poignée de pouvoirs à sa disposition (une fois débloqués), ainsi que des sorts s’il en a récupéré. Seulement voilà, la difficulté est au rendez-vous dans The King Is Watching. Les bâtiments créés épuisent leur capacité de ressources au fur et à mesure que le temps passe, ce qui permet de les remplacer si besoin (bien que l’on puisse aussi les démanteler avant leur épuisement). Et lorsque l’ennemi emporte vos troupes, il faut se montrer particulièrement réactif pour regénérer des unités, celles-ci étant limitées en nombre.

Battre des vagues d’ennemis vous fera obtenir du butin, dont parfois des bâtiments à choisir parmi trois.
Améliorer la portée de votre regard ainsi que votre maximum d’unités est donc crucial sur chacune de vos runs, ce qui donne encore plus d’importance à la gestion des ressources, nécessaires à ces upgrades. Différents évènements aléatoires viendront, en plus des récompenses de vagues, agrémenter vos runs, offrant un choix à faire pour obtenir une récompense parmi plusieurs possibles. De même, un marchand vous permettra d’acquérir différents atouts (ressources, tuiles, artefacts, sorts) pour vous aider dans votre run, en échange de quelques deniers évidemment.
Une run de plus et j’arrête
Une fois la run gagnée ou perdue, on obtient des Denarii proportionnellement à la durée de notre survie. Il s’agit d’une monnaie permettant d’acheter des améliorations permanentes sur plusieurs arbres de compétences. Le coût de ces améliorations est relativement élevé au début, ce qui donne une progression initiale franchement lente. C’est d’autant plus frustrant que l’on peut parcourir l’ensemble des arbres de compétences, et voir beaucoup d’éléments facilitant grandement les runs, mais à des dizaines de runs de distance tant tout est coûteux. Le jeu a toutefois bénéficié de nombreux équilibrages depuis sa sortie.

Entre chaque run, vous pourrez acheter des améliorations permanentes.
Les mécaniques de deckbuilding, dans le choix des bâtiments au fil de la run, et leur placement, stratégique là encore car pouvant faire bénéficier de différents bonus, rendent chaque partie très intense, car l’on aura tôt fait de mettre la vitesse du jeu au maximum une fois l’ensemble des effets compris et mémorisés. Les runs de 45min de gestion frénétique du royaume s’enchaînent alors facilement, et l’on ne voit plus le temps passer : difficile de ne pas céder à une « dernière » run, « même petite », juste pour « finir ce petit truc » !
Si la première run victorieuse peut tomber en une poignée d’heures, il en faudra beaucoup plus pour voir tout ce que le jeu a à proposer et tout débloquer : comptez entre trente et cinquante heures selon vos réussites, pour venir à bout du jeu.
L’ensemble est porté par une direction artistique simple mais efficace, avec de très chouettes compositions musicales s’adaptant aux temps forts des runs, et un pixel-art soigné et élégant conférant une identité graphique immédiatement reconnaissable. A noter que le titre a été entièrement traduit en français depuis sa sortie, ce qui le rend de suite plus abordable pour tous. The King Is Watching est avant tout un titre misant sur son gameplay original pour convaincre : s’il y a bien un semblant d’histoire présenté en début de chaque run, c’est pour ainsi dire anecdotique, et ne sera donc pas spécialement considéré ici.

Un royaume bien organisé a une saveur particulière : c’est satisfaisant.


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