La vie de testeur de jeu vidéo n'est pas poilante tous les jours. Il arrive que certains articles soient de véritables calvaires à écrire, car on ne tombe pas à tous les coups sur le jeu de l'année, bien évidemment. Mais il arrive aussi, et c'est là tout l'intérêt de cette activité, que l'on tombe par mégarde sur un jeu totalement inattendu et qui, malgré tout, nous offre de très bonnes heures de jeu. Ce genre de titre qui nous redonne espoir dans l'évolution du jeu vidéo, ou simplement qui nous fait bien rigoler.
Un poisson nommé... Octodad ?
Ce qu'il y a de plus intrigant avec Octodad : Dadliest Catch, et c'est pourquoi il est judicieux de commencer par là, c'est son gameplay. En effet, bien loin de la majorité des jeux qui nous proposent un game system conçu pour être intuitif et facile d'accès, cet ovni vidéoludique est doté de sa propre façon de jouer, totalement déroutante dans un premier temps... Et même après. Oubliez tout ce que vous connaissiez des jeux de plateforme habituels, et entrez dans la septième dimension, avec des contrôles qui donnent lieu à des scènes totalement absurdes. En effet, pour faire bouger notre personnage il faudra utiliser une touche pour la jambe gauche, et une touche pour la droite. Jusque là, tout va bien. Mais notre héros, si l'on puis dire, étant un poulpe, sa physique est pour le moins... Flasque... Enfin, disons plutôt indescriptible, car elle ne ressemble à rien de ce que l'on a pu voir jusqu'à maintenant dans le monde merveilleux mais si décalé du jeu vidéo.
En outre, les deux joysticks sont de la partie, puisque lorsqu'ils s'agira de déplacer une de nos jambes il faudra s'en servir pour décider de sa direction, mais pas seulement. Lorsque l'on relâche les touches, ces deux outils servent à contrôler l'un des bras de notre héros. Chose qui, évidemment, est là encore très compliquée, et ce pour les mêmes raisons. Le tout offre pléthore de situations hilarantes ou dénuées de sens, bien que cela repose entièrement sur le fait que ce gameplay soit conçu pour être impossible à prendre en main parfaitement. Car ne vous y trompez pas, à aucun moment dans l'aventure vous n'aurez l'impression de contrôler aisément Octodad. Il ne cessera de vous donner du fil à retordre, particulièrement lorsque vos déplacements demanderont un minimum de minutie, c'est à dire quasiment tout le temps... Mais force est de constater que l'on ne s'énerve jamais, même si l'on fait n'importe quoi, et que bien au contraire on passe son temps à rigoler.
Et pour rendre l'expérience encore plus amusante, rien de mieux qu'un mode « co-op », d'autant que celui-ci s'avère même plus barré que le solo. En effet, le but sera alors de contrôler une jambe chacun... De quoi rendre les parties bien vite totalement confuses, ingérables, et surtout délirantes. Car même dans le cas où chacun des joueurs essaie de rester sérieux et de jouer correctement, très vite c'est la débandade, encore à cause de cette physique explosive. Heureusement que le multijoueur est là d'ailleurs, car sans lui l'histoire se termine bien vite. Comptez entre une et deux heures pour en voir le bout ce qui, malgré un prix tout à fait abordable, reste assez court, même si l'on aura envie de retoucher au jeu une fois bouclé. Dommage cependant que ce portage Nintendo Wii U n'apporte finalement aucune spécificité si ce n'est l'affichage du jeu sur le Gamepad. On aurait par exemple apprécié des contrôles tactiles, comme sur les versions mobiles.
Octodad : Dadliest Catch ne casse pas des briques sur le plan technique. Il faut dire que ce jeu étrange, malgré son relatif succès qui a conduit à son portage sur nombre de plateformes, a connu un développement long et difficile comme beaucoup de jeux indépendants. À la base le titre est un projet étudiant, ce qui inclut malheureusement des moyens limités. Mais s'il n'est certes pas exceptionnellement beau, sa direction artistique lui confère tout de même une identité tout à fait sympathique. Le jeu est très coloré, assez mignon, et offre des environnements détaillés bien qu'assez étroits. Il est toutefois bon de noter que les bugs ne sont pas rares, bien que la plupart du temps ils ne seront absolument pas dérangeants, puisque collant avec l'absurdité du gameplay. Il arrive cependant qu'ils soient handicapants, et nous empêchent de bouger, lorsque notre jambe traverse un objet par exemple.
Notre héros est, vous l'aurez sans doute compris, un poulpe essayant de passer inaperçu dans un monde d'humains. Et étant donné sa façon de se déplacer il y a beaucoup à faire, surtout au sein de sa propre maison dans laquelle vivent avec lui sa femme et ses deux enfants, totalement ignorants de sa véritable identité. Pas excessivement original, mais il faut avouer que cela marche parfaitement, surtout grâce au fait que les personnages principaux se révèlent très attachants. En outre les dialogues sont très amusants, en particulier les lignes que dit Octodad et qui n'ont vraisemblablement aucun sens. Cela ajoute un gros plus à l'ambiance déjà totalement absurde. Par dessus tout cela se collent des musiques douces et mignonnes, un peu décalées, excepté lorsque notre héros se fait poursuivre et que les morceaux s'emballent. Les dialogues sont aussi très bien doublés, entièrement dans un anglais doté d'un ton parfaitement adapté.
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