Phantom Dust

Message par **Greed Lavare** » 29 octobre 2023, 20:16

Halloween est là, et quoi de mieux pour célébrer la veille de la Toussaint qu'une histoire de fantôme ? Celle-ci commence par la sortie discrète de Phantom Dust en 2004, un jeu de versus exclusif à la Xbox qui, malgré les éloges de la presse, n'a rencontré qu'un misérable succès commercial. Le titre de Microsoft Game Studios s'est vite noyé dans les abysses, mais Yukio Futatsugi, producteur du jeu et anciennement directeur des Panzer Dragoon, entretenait un souvenir sans pareil de Phantom Dust ; l'élevant parmi ses chefs d'œuvres, il souhaitait revoir le jeu revenir à la vie. Microsoft, géant parmi les géants, n'a pu qu'acquiescer : le jeu était réellement en avance sur son temps et il aurait été dommage de le laisser à l'abandon. Un reboot de la franchise est alors mis en chantier en 2014 par Darkside Game Studios (Bioshock 2, Sunset Overdrive), mais l'Electronic Entertainment Exposition approchait à grands pas et Microsoft, s'inquiétant de l'état du projet, décida de prendre les devants en demandant à une autre équipe de monter un <a href="https://youtu.be/ZYo3Ic-3bE4?si=2whamkLiN-UZ9QTL">trailer en pré-rendu</a> à présenter à l'évènement. L'annonce de Phantom Dust à l'E3 2014 est une surprise totale pour les développeurs, les contraignant à s'adapter à la nouvelle présentation visuelle du jeu afin de ne pas décevoir les attentes. Déjà préoccupé par cette tâche, Darkside Game Studios verra le nombre de demandes du géant augmenter, incitant naturellement les développeurs à solliciter plus d'argent pour prolonger la réalisation du reboot. Mais la requête est refusée, provoquant la fin du projet et la dissolution de Darkside en 2015... Malgré tout, Microsoft poursuit sa volonté de ressusciter Phantom Dust par n'importe quel moyen (de préférence peu coûteux)... Le géant engage donc Code Mystics, studio spécialisé dans l'émulation de vieux jeux, dans une nouvelle mission : remasteriser Phantom Dust sur Xbox One et PC Windows. Malgré des difficultés à ranimer le jeu cadavérique (les codes sources de la version japonaise du jeu étant inaccessibles, les développeurs durent hacker le jeu), Code Mystics réussit à remettre sur pieds Phantom Dust. La créature vidéoludique est sortie de sa tanière lugubre le 16 mai 2017 dans une version free-to-play qui a tapé dans l'œil d'un million de joueurs en un mois seulement. Sa résurrection serait-elle aussi resplendissante que son nouveau succès ? Ou sa véritable forme, cachée derrière un maquillage haute définition, est-elle celle d'un monstre répugnant ?

 

<img alt="" src="https://www.consolefun.fr/upload/images ... Edgar3.jpg" style="border:0px solid black; margin-bottom:0px; margin-left:0px; margin-right:0px; margin-top:0px; width:100%" />

<table border="1" cellpadding="1" cellspacing="1" style="width:100%">
<tbody>
<tr>
<td>N.B. : Phantom Dust est exclusivement disponible en anglais et en japonais, d'où les textes en anglais sur les captures d'écran.</td>
</tr>
</tbody>
</table>

 

 

 

Visions

 

 

Depuis des siècles, l'air est saturé par la Phantom Dust, une étrange poussière dont le moindre contact prolongé fait perdre la mémoire. L'humanité se terre donc sous les décombres d'un monde qu'elle ne reconnait plus. Malgré tout, elle souhaite se rappeler de ses origines et découvrir celle de la Phantom Dust afin de créer un antidote ou toute autre chose pouvant aider l'Homme à retrouver définitivement la surface.

 

Pour se faire, les humains sortent des cités souterraines et rejoignent des ruines, en quête de memory box égarées, des mémoires à décrypter de contemporains ou de personnes disparues depuis fort longtemps. Hélas, en plus de la menace du chronomètre, des créature hostiles et capables de magie errent dans les vestiges de la surface, tuant les explorateurs les plus mal chanceux... C'est là qu'interviennent les Espers, des êtres humains sensibles à la Dust et susceptibles de la dompter en la transformant en ce qu'ils désirent (boule de feu, pique de glace, arc électrique...) ; ils peuvent être en contact avec la poussière pendant 15 minutes et affronter les monstres d'égal à égal durant ce court laps de temps.

 

C'est lors d'une expédition de routine qu'un peloton d'Espers découvre un étrange édifice surplombant un cratère géant grouillant de créatures. Au sommet de la structure se tiennent deux sarcophages dans lesquels sommeillent deux hommes : Edgar et le protagoniste. Ils sont tous les deux emmenés à l'infirmerie d'une base souterraine gardée par Visions, un groupe important d'Espers et de chercheurs occupé à maintenir la paix au sein des souterrains et à dénicher des indices quant aux origines de la Phantom Dust. Le leader de Visions pressent que les deux nouveaux arrivants sont la clef de cette énigme, mais malheureusement, le duo est amnésique, et seuls des déclencheurs mémoriels sauront leur donner une idée quant à leur réelle identité.

 

Aux commandes d'un jeune Esper muet et à la coiffure extravagante, le joueur est lâché dans la partie supérieure de la ville qui, sans surprise, servira de hub jusqu'à la fin du jeu. On y fait la connaissance de plusieurs personnages dont la routine semble gelée tant les galeries manquent d'animation. Toutefois, on s'habitue rapidement à cette zone et on a le plaisir de découvrir la personnalité de ses habitants dont le chara-design, séduisant, n'est pas sans rappeler Gunm ou le style de Moebius — une impression renforcée par les dialogues encadrés dans des bulles de bande-dessinée.

 

<img alt="" src="/upload/images/1698587159Souterrain1.jpg" style="width:100%" />Même si elle peut ne pas plaire à tout le monde, la direction artistique de Phantom Dust sensibilise par son originalité empreinte de l'aura des vieilles œuvres de science-fiction beaucoup plus "punk" (Bunker Palace Hotel...).

 

 

Visuellement, le jeu brille encore malgré les années grâce aux détails des décors sales et de l'accoutrement particulier des personnages, mais aussi grâce à la plastique plus "brute" et épurée de ces derniers. Cet accordement maîtrisé est rendu plus beau encore avec le lissage graphique effectué par Code Mystics qui rend honneur à la vision artistique originale.

 

Bien que les visuels du jeu et les prémices du scénario suffisent à nous plonger dans un univers unique, les musiques aussi contribuent grandement à renforcer l'atmosphère singulière de Phantom Dust. Très expérimentales, les compositions musicales sont pour la plupart basées sur des musiques classiques (L'Amour est un oiseau rebelle de Bizet, Sonate au Clair de Lune de Beethoven ou encore Rêverie de Debussy) qui sont remixées, réinterprétées et saupoudrées d'effets sonores en tout genre pour des résultats parfois surprenants mais pas sans charme. La plupart des musiques servent principalement à poser l'ambiance et ne dérangent donc jamais en jeu puisqu'elles ne font qu'accompagner avec brio le joueur dans les souterrains et les ruines à la surface.

 

C'est en grande partie cette ambiance si particulière qui maintient en haleine le joueur tout du long de la campagne solo dont le rythme narratif soubresaute, notamment à cause des missions qu'il faut trouver dans la base des Visions en parlant un peu à tous ses occupants dégénérés. Les allers-retours entre les différents quartiers peuvent être pénibles, mais on finit par ne plus s'en plaindre avec l'attachement qu'on crée avec tous ces personnages amnésiques qui essaient de se reconstruire ou de trouver une piste vers leur passé à cause d'un sentiment qui persiste en eux malgré leur perte de mémoire (comme Tsubutaki et sa culpabilité qui la ronge de l'intérieur depuis qu'elle est revenue de la surface).

 

<img alt="" src="https://www.consolefun.fr/upload/images ... rrain2.jpg" style="border:0px solid black; margin-bottom:0px; margin-left:0px; margin-right:0px; margin-top:0px; width:100%" />Ai est une des rares personnes à ne pas sortir des souterrains, ni à effectuer de recherches au nom de Visions. Au lieu de ça, elle aime briser le quatrième mur en donnant des conseils directement au joueur.

 

 

La narration du jeu est assez primaire : la routine veut que le joueur parle à des PNJ et lise des memory box trouvées à la surface pour comprendre un peu mieux le lore de certains personnages, mais l'histoire continue réellement lorsque l'on tombe sur des quêtes importantes assez difficiles à identifier dans le menu Missions. Ces dernières commencent et finissent par une cinématique élégamment mises en scène présentant généralement un personnage clé du nom de Freia, une femme de couleur énigmatique qui a l'air d'en savoir long sur le passé d'Edgar et du protagoniste. Bien que l'histoire de Phantom Dust ne soit pas toujours des plus originale, les mystères entourant le présumé trio d'amis et les quelques rebondissements scénaristiques qui les accompagnent sont suffisamment forts pour que l'on poursuive l'aventure avec hâte et plaisir.

 

Comprenez bien que Phantom Dust propose une expérience artistique à part, remarquable et toujours cohérente, mais il ne s'agit de là que de la partie visible de l'iceberg, et il est maintenant temps de se pencher sur son cœur complexe : les combats de magie qui, eux aussi, sont uniques en leur genre.

 

<img alt="" src="https://www.consolefun.fr/upload/images ... scene1.jpg" style="border:0px solid black; margin-bottom:0px; margin-left:0px; margin-right:0px; margin-top:0px; width:100%" />Malgré la qualité de leur mise en scène, les cinématiques (toutes en pré-rendu) sont restées dans leur format d'origine — dommage.

 

 

 

Une question de mémoire

 

 

Gameplay (374 compétences à débloquer ; 7 stages avec plusieurs variations (d'ordre météorologique) pour certains [donc, un total de 17 arènes] ; 5 écoles : Optical, Nature, Ki, Psycho, Faith ; 3 types d'Arsenal : un pouvant accueillir 1 école (régénération Aura rapide), un autre 2 écoles (régénération standard) et un dernier 3 écoles (régénération lente) ; 7 types skills : Aura (aura particle – blanc), Attack (rouge), Defense (bleue), Erase (violet), Status (vert), Special (jaune), Environment (bleu clair) ; 22 personnages jouables : 11 Espers et 11 créatures — statistiques légèrement différentes d'un personnage à l'autre (temps de récupération après un saut, etc.))

 

 

 

Au cœur de la poussière

 

 

Gameplay multijoueur (3 modes : Battle Royale (dernier debout), Tag Team, One-on-One ; 12 règles : standard (comme la campagne), Ante (?), rapide (arsenal pré-conçu), Puny (skills low cost ; initial lvl 5 ; initial health 10) ; Heavy (skills high cost ; initial lvl 5 ; initial health 40) ; Special environment (règles environnementales (comme les skills environnementales) temporairement actives et aléatoires) ; Single School ; Highlander (aucune skill doublon dans l'arsenal) ; Puny only (skills low cost only autorisées dans l'arsenal (3 Aura ou moins)) ; Heavy only (skills high cost only autorisées dans l'arsenal (3 Aura ou plus)) ; KO Battle (celui qui défait le plus d'aversaires en 5 minutes) ; Annihilate the Odd One (exclusif au mode Tag Team ; l'hôte de la partie combat avec 40 points de vie contre trois autres adversaires qui, eux, disposent de 10 PV chacun) + observer la couleur de l'Aura de son adversaire : elle indique quelle école domine son arsenal (Optical : jaune ; Psycho : rouge ; Ki : bleue ; Nature : verte ; Faith : violette) + possibilité de relever un allié trois fois maximum (fonctionne comme une capsule d'aura)

 

<img alt="" src="/upload/images/1698602852MultiLocal.jpg" style="width:100%" />Il est possible de jouer en local.

 

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