Kingdom Come : Delivrance

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Antia
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Kingdom Come : Delivrance

Message par Antia »

« Des donjons, mais pas de dragons », tel est le slogan de Kingdom Come : Délivrance (KCD) dont la campagne kickstarter (site de financement participatif) a été lancée depuis 2014. Quatre ans plus tard, le 13 Février 2018, ce jeu de rôle particulier voit le jour. Contrairement à un Skyrim, Oblivion ou autre jeu du même acabit, vous ne trouverez ni bête imaginaire, ni magie au travers de votre quête. L’équipe de WarHorse Studio a souhaité nous livrer ici un jeu qui se veut des plus réaliste, proche d’une simulation de vie à l’époque médiévale. Un pari risqué, qui sur le papier, nous promets monts et merveilles.

 

 

L’histoire prend place en l’an 1403, en pays de Bohême qui vit des moments sombres de son histoire. Le Roi légitime Venceslas IV, vient de se faire kidnapper par son beau-frère le Roi de Hongrie, Sigismond. Ce dernier réduit à feu et à sang toutes les contrés pour asseoir sa nouvelle autorité. C’est dans ce contexte que vous incarnerez Henry, simple fils de forgeron, à l’aube de sa vie d’homme dans son paisible village de Skalice. Les premières heures de jeux feront offices de didacticiel et planteront également l’histoire qui motivera votre quête.

 

 

Henry, un Héros sur mesure.

Vos premiers pas vous permettront, au travers de quelques quêtes simples, de vous approprier les mécaniques du jeu, et elles sont nombreuses. Contrairement aux RPG de notre époque, vous ne trouverez ni arbre de compétence, ni de système de classe de personnage. Assez déroutant au début, Warhorse Studio a souhaité que le joueur puisse façonner le personnage à son image en fonction de ses envies, tout en conservant le côté réaliste. Seules quelques compétences passives sont à débloquer. Dans KCD il est pratiquement possible de tout faire, en passant par le maniement des armes, le combat à mains nues, à l’apprentissage de la lecture. Et chaque domaine apporte ses avantages. Apprendre à lire permet de développer des recettes pour l’alchimie. Le combat à l’épée ou l’arc vous permet d’être plus précis et puissant dans vos coups. Mais pour cela, il faut d’abord travailler encore et encore, pour monter en compétence Henry dans un domaine. L’adage « c’est en forgeant, que l’on devient forgeron », n’aura alors plus de secret pour vous. Ce système est bien pensé et permet d’être libre dans la construction de son personnage et dans son évolution. Lors de vos échanges avec les PNJ, vos choix renforceront également le caractère d’Henry. Mais globalement toutes les caractéristiques du jeu s’améliorent avec le temps et l’expérience. Plus vous marcherez, courrez ou sauterez, plus votre endurance augmentera. Plus vous combattrez, plus vos techniques de combats seront efficaces et plus votre force augmentera. Ramassez des plantes pour devenir expert en herboristerie. Chaque compétence, de la plus utile à la plus secondaire au premier abord progresse selon ce schéma et ouvre à Henry de nouvelles possibilités de dialogues et d’actions.

 

Le jeu fonctionne également avec un cycle jour, nuit où des quêtes, des lieux comme les commerces et PNJ ne sont accessibles qu’à certains moments précis. Notre Héro Henry n’est pas insensible à la fatigue, ni à la faim. La fatigue montante rendra vos discussions et interactions avec les PNJ plus difficiles, risquant de vous attirer des ennuis. La faim quant à elle, vous fait perdre en efficacité de déplacement, trouble votre vision. Si vous ne faites rien, vous finirez par mourir de faim. Il est donc impératif de passer par des phases de repos et de restauration s’il l’on veut poursuivre l’aventure dans de bonnes conditions. Cependant, attention, si vous mangez trop vous aurez également des malus. Ne mangez pas à en être repus. Immersif et volontairement réaliste, ces étapes sont néanmoins assez redondantes et nécessitent une petite organisation.

 

 

« Des donjons, mais pas de dragons ! »

KCD est un style de jeu de rôle à part entière, l’un des rares à ne pas vouloir de magie, de monstres épiques ou de dragons. Ici nous sommes dans un monde se voulant le plus fidèle possible à l’époque médiévale. Warhorse studio a travaillé avec des historiens pour reproduire le plus fidèlement, les habits, l’armement, les us et coutumes et toutes les villes et lieux que vous aurez l’occasion de visiter durant cette aventure. C’est une véritable virée touristique de l’époque. La majorité des personnages est également historique. Si Henry n’est qu’un personnage fictif, il n’en n’est rien de l’histoire de Venceslas IV, le roi Légitime et de Sigismond, son beau-frère, le Roi de Hongrie. Un réel effort de recherche a été mené et les férus d’histoire s’en frotteront les mains. Un codex est mis à disposition du joueur pour chaque personnage, fait historique, ville visitée tout au long de l’aventure. Très fourni, il s’alimente au fur et à mesure de vos découvertes, regorgeant d’informations apportant de multiples précisions sur la situation géopolitique du jeu et éclairant sur les différentes relations entre les personnages que vous rencontrez. En jouant à KCD vous ferez donc un bond dans le temps pour découvrir ou redécouvrir l’histoire de la Bohême et la vie au moyen âge.

 

Le fait d’utiliser un scénario basé sur des faits historiques a pour revers de ne pas permettre au joueur d’influer sur le cours des événements de la quête principale. Le scénario nous conduira toujours à une seule et même fin dictée par un impératif historique. Néanmoins, seul le joueur décide d’avancer ou non dans le scénario. La quête principale peut être arrêtée puis reprise à n’importe quel moment, selon sa volonté. Entre temps, le joueur peut effectuer un grand nombre de quêtes secondaires ou tout simplement faire du tourisme.

 

Les interactions avec les personnages et les possibilités sont multiples. Au cours de son aventure, le joueur sera amené à résoudre des situations, s’il veut avancer. Les solutions sont diverses et variées, en passant par la diplomatie ou par la force. Cette dernière option est rarement conseiller si vous ne souhaitez pas passer votre temps à mordre la poussière ou en prison. Sachez que tout rentre en ligne de compte dans vos interactions avec les PNJ, jusqu’à l’odeur corporelle que vous dégagez, si vous ne vous lavez pas. Vous ne serez pas perçu de la même manière en fonction de vos habits par exemple. Si vous portée une tenue légère, sombre, les gens seront suspicieux et vous assimilerons à un voleur. Du sang sur vos vêtements inspirera la peur, rendant vos interactions plus compliquées. A contrario, une tenue composée d’armure et si vous êtes armée provoquera l’intimidation, vous obtiendrez alors peut être plus facilement vos renseignements mais au détriment de votre réputation. Cette dernière est un élément important et variant d’une ville à l’autre. Une mauvaise réputation vous apportera des ennuis principalement avec les gardes de la ville.

 

D’un point de vue général le style de jeu est plutôt lent avec des phases ou il ne se passera vraiment pas grand-chose. Certains endroits sont d’ailleurs un peu vides d’action, même si des événements aléatoires ont été rajoutés par la suite.

 

Au cours de la quête principale, le joueur sera souvent amené à visionner un grand nombre de cinématiques, plutôt bien réalisées, apportant un plus dans l’immersion. Il sera de ce fait, plus spectateur qu’acteur. L’expérience de jeu est unique proposant un style de « vis ma vie » au moyen âge. Warhorse studio nous livre ici un jeu d’aventure mais surtout d’ambiance retraçant la vie comme elle existait au moyen âge, avec ses us et coutumes, au travers des yeux de Henry. Si le fond de l’histoire semble s’axer sur la vengeance de la mort de ses parents, c’est bien au joueur et lui seul de par ses actions de lui donner le sens souhaité et de construire son histoire. Cheque choix fait par le joueur à une réelle incidence sur le déroulement de l’histoire de son personnage.

 

Pour réaliser l’ensemble de la quête principale d’Henry, il faudra compter pas moins d’une quarantaine d’heure de jeu et environ le double si vous souhaitez explorer entièrement le royaume de Bohême et ses quêtes secondaires. Dépourvu de partie multijoueur, ce jeu saura vous occuper durant un bon bout de temps avant de l’achever.

 

Bande son et effet sonores

La progression de l’aventure passe par le récit et ce n’est pas ce qui manque. KCD est un jeu plus proche de la simulation de vie médiévale. Si les quêtes sont nombreuses, vos balades entre deux villes peuvent être monotones au niveau action. Néanmoins les décors sont souvent de toute beauté et la bande son très immersive. Tout est fait pour plonger le joueur au cœur du jeu et lui faire découvrir cette époque. Rien n’est laissé au hasard. La bande son est tout simplement magnifique et entraînante pour les amateurs de musique médiévale. Elle se laisse également effacer pour laisser parler les sons atmosphériques. Une balade dans une forêt regorge de sons laissant croire à une nature palpable. Les voix françaises, sont aussi de bonnes factures, même si certains textes restent littéralement sans voix et d’autres restent encore aujourd’hui non traduit, ce qui surprend un peu. Certains passages du jeu sont en anglais et aucune traduction disponible. Durant certain dialogue, nous avons parfois un mélange entre français et anglais. Ces défauts nuisent souvent à l’immersion du joueur surpris par ce changement de cap si soudain. Lors de la sélection de la réponse, le non anglophone sera donc perdu. De nombreux défauts de cet acabit sont malheureusement présents et gâche un peu l’expérience.

 

Si la bande son est rendez-vous, côté graphisme nous ne sommes pas en reste. Même s’il est tantôt réussi et parfois peu convaincant, il reste dans son ensemble visuellement beau. Les jeux de lumière sont bien exploités et les différents milieux bien réalisés, rendant les balades, entre deux villes, plaisantes à faire. On regrettera toutefois de nombreux bugs d’affichages et une animation des personnages un peu rigide. Le plus marquant est la synchronisation labiale vraiment ratée, pendant les dialogues avec les PNJ. Ajouter à cela des dialogues parfois muets ou basculants dans la langue de Shakespeare et l’immersion en prend un coup.

 

Si le jeu bénéficie d’une très bonne bande son et de graphismes correctes, il souffre en revanche d’un grand nombre de bug qui peuvent nuire à l’expérience de jeu et laisser une sensation d’inachevé ou de jeu bâclé sur l’aspect technique. Espérons que Warhorse saura réagir et mettre rapidement des patchs correctifs en place.

 

Vis ma vie de Forgeron

Déplacer le personnage et effectuer des actions de base est relativement simple et intuitif, du moins sur la version PC. L’aide contextuelle vous permettra de mieux prendre en main votre personnage et d’en comprendre les mécaniques.

 

Cependant, le système de combat proposé au joueur, est issu d’un travail de recherche sur l’art de la guerre à l’époque du moyen âge, toujours dans la volonté d’être réaliste. Plutôt rigide et complexe à prendre en main, il s’avère une fois acquis pleins de technicité, ce qui le rend intéressant à jouer. Seulement quelques heures de travail seront nécessaires pour prendre plaisir à mener un combat et non le subir. Il faut également comprendre que certaines armes sont plus efficaces en fonction de la tenue de l’adversaire ou des coups qu’elle propose. Chaque arme à son propre style de combat qui est à découvrir.

 

Durant un combat, qu’il soit à mains nues ou armé, vous risqué la blessure, voir la mort. Dans le premier cas, toutes blessures hémorragiques non soignée vous amèneront à une mort certaine. Il faudra apprendre à vous soigner afin de stopper vos saignements. Si un de vos membres est touché vous aurez alors des malus de déplacements en rapport avec la partie concernée. Soin et repos seront vos alliés. Tout comme la gestion du sommeil et de la faim, la gestion des blessures n’est pas à prendre en compte à la légère.

 

D’autres situations peuvent vous mener à la mort. Une mauvaise chute par exemple ou une nourriture avariée peut également avoir votre peau, vous diminuant physiquement en vous rendant malade. Ne mangez pas n’importe quoi et les vivres que vous transportez se périment dans le temps. Le jeu est rempli de bonnes idées le rendant intéressant à jouer et très immersif. Trop peut être parfois, le rendant également rigide et limitant Henry dans certaines actions, sous peine de se retrouver en prison ou de se faire tuer. Si tous les lieux ou presque sont visitables, ce n’est pas sans conséquence. Si vous pénétrez dans un lieu privé sans y être invité, en plus de faire baisser votre réputation, vous aurez le droit au courroux du propriétaire et avec moins de chance, à la visite de la garde qui vous mènera tout droit au cachot. Il en est de même si vous êtes surpris à chasser. Rappelez-vous que vous êtes à l’époque moyenâgeuse et que tout animal trouvé sur les terres d’un seigneur lui appartient. Le braconnage est donc sévèrement réprimandé.

 

Un système de sauvegarde a également été pensé. Il vous est impossible de sauvegarder de manière infinie et quand bon vous semble. Trois moyens sont à votre disposition. Le premier est simple et passif, lorsqu’une quête du scénario principal est terminée, après une longue cinématique la partie est sauvegardée. Ce n’est donc pas souvent et beaucoup de choses peuvent être réalisées entre deux points de sauvegarde. La deuxième méthode consiste à faire dormir Henry dans un vrai lit afin qu’il se repose et récupère ses forces. Au réveil la partie sera sauvegardée. Les vrais lits, cependant ne courent pas les rues. La troisième méthode consiste à trouver/acheter des potions du sauveur, boisson alcoolisée qui sauvegarde votre partie où que vous soyez dans le jeu. Cette dernière méthode est la plus simple et pratique mais la plus onéreuse aussi. Ce système de sauvegarde ne permet donc pas au joueur d’être libre et l’obligera à recommencer une bonne partie de son aventure en cas d’échec, retournant à sa dernière sauvegarde connue, ce qui est peut être parfois rebutant.

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Antia
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