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Gran Turismo Sport

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Chaque sortie de Gran Turismo est un petit événement en soi. Attendu comme le messie à ses débuts, il est vrai que plus l’on avance dans le temps et plus les épisodes de la franchise sortent avec leur lot de casseroles et de détracteurs. La faute, sans doute, à de nombreux épisodes non chiffrés qui avaient pour but de faire patienter les fans ou de servir de levier financier pour les opus principaux avant chacune de leurs sorties. Le roi de la simulation arcade sur console de salon s’est vu peu à peu détrôné au fil des années avec l’arrivée de titres comme Forza sur la machine concurrente ou plus récemment la série des Project Cars. La lourde tâche revient donc aujourd’hui à Kazunori Yamauchi, le papa emblématique de la série et président de Polyphony Digital, de redresser la barre avec un opus ayant malheureusement des allures d’épisode “remplisseur”. Mais est-ce réellement le cas ?


GT Sport

 

Tout d’abord, il convient de rappeler que Gran Turismo Sport s’affranchit de la formule qui faisait le succès des premiers épisodes. Exit les différentes compétitions solos, le titre amorce le virage vers la tendance actuelle du tout en ligne et lorgne du côté de l’esport. Et le tout en ligne n’est pas vraiment un euphémisme puisque une connexion permanente est requise afin de pouvoir sauvegarder la progression, c'est à dire qu'il faut une PS4 connectée à internet pour profiter du titre. Couplé à un abonnement PS Plus pour participer à toutes les courses qui se jouent exclusivement en ligne, la note devient vite salée pour les amateurs de sport automobile qui souhaitent s’affronter online sur les différents tracés. Cependant, les futures mises à jour, prévues pour arriver dans quelques mois, tendent vers plus de souplesse concernant ce sujet avec notamment un mode solo qu’on nous promet dense et plus complet qu’à l’heure actuelle, même si ce dernier est plus riche qu'il n'y paraît au premier abord.

 

 

“Driving is for everyone”

 

 

C’est avec ces mots que la cinématique d’introduction de Gran Turismo Sport se lance, faisant la part belle à la compétition automobile, de ses débuts un peu hésitants aux événements que l’on connaît aujourd’hui. Véritable ode à la voiture accompagnée en musique par Liebestraum de Franz Liszt, les séquences vidéos s’enchaînent et transpirent l’amour que porte Kazunori Yamauchi, le créateur de la série, au sport automobile.

 

Réussir des épreuves débloque de nouvelles voitures
Réussir des épreuves débloque de nouvelles voitures

 

La conduite est certes pour tout le monde, mais pour avoir le droit de rouler il faut d’abord avoir son permis, et ces derniers sont toujours bel et bien présents. Cela va du classique démarrage et freinage dans une zone donnée aux concepts beaucoup plus complexes tels que les points de corde dans certains virage. Au premier abord plus permissif, les permis deviennent au fil des épreuves beaucoup plus exigeants, requérant une parfaite maîtrise des courbes pour réussir les temps de qualifications de plus en plus serrés.

 

Le mode arcade est bien entendu d’actualité et fait la part belle aux affrontements avec la voiture de votre choix sur l’un des 40 tracés présents en jeu. Soulignons également un mode écran splitté un peu perdu dans tout ce marasme en ligne mais qui a néanmoins le mérite d’exister. En complément des permis, il est possible de trouver le mode Expérience du circuit qui, sous ses faux airs de time attack, cache en fait une véritable mine d’or d’informations capitales pour tous les acharnés du chrono. Ce mode permet en effet de s’entraîner sur tous les tracés du jeu section par section avec, pour chacune d’entre elles, une vidéo explicative sur comment les aborder de manière optimale.

 

Obtenir l'or demande parfois de recommencer de nombreuses fois
Obtenir l'or demande parfois de recommencer de nombreuses fois.

 

Comme pour les permis, un bon chrono sera récompensé par une médaille de bronze, d’argent ou d’or selon le temps réalisé, un peu d’expérience ainsi qu’un petit pécule qui viendra grossir votre cagnotte. Car si le mode solo de GT Sport n’en est pas vraiment un à part entière, il remplit amplement son rôle de tutoriel géant. Ici, tout est fait pour préparer le joueur à maîtriser les bases de la conduite jusqu’aux concepts les plus complexes afin d’aborder le coeur de l’expérience de ce GT avec les meilleures armes possibles.


 

Gran Turismo Sportif

 

 

L’attrait principal du jeu réside dans son mode en ligne qui se veut la porte d’entrée de la saga vers la compétition online et l’e-sport. Sony pousse d’ailleurs énormément sa license lors des salons et autres conférences traitant du jeu vidéo, essayant de l’imposer petit à petit. Et si les amateurs des épisodes précédents pouvaient craindre un lissage du gameplay afin que tout le monde soit sur un même pied d’égalité en terme de conduite ou des spécifités des véhicules, qu'ils se rassurent : il n’en est rien.

 

Certes les puissances brutes des voitures sont assez harmonisées et divisées en différents groupes selon leur couple moteur mais chaque véhicule se conduit à sa manière. Les connaisseurs reconnaîtront dès les premiers tours de circuit cette conduite un peu lourde et souple qui a fait le succès de la saga et n’ont pas à s’inquiéter quant à l’héritage des épisodes précédents. Car si le jeu est un pur régal avec un combo volant et pédalier, il faut insister sur la prise en main à la manette qui n’a rien à lui envier. Les sensations sont bien présentes et les retours de vibrations de la DualShock retranscrivent sans accroc les moindres écarts sur les ralentisseurs ou si vous avez le malheur de laisser traîner une roue sur un peu de terre.

 

Terre d’ailleurs qui nous amène aux courses de rallyes que nous ne prendront pas la peine de détailler tant elles sont d’une incompréhensible difficulté et frise la nullité absolue. Tout comme les courses en kart qui, même si elles apportent un peu de changement, restent totalement oubliables et sans aucun intérêt ludique. Reste l’expérience Gran Turismo en ligne sur circuit qui elle, procure de très bonnes sensations.

 

Le Mode Sport
Le Mode Sport.

 

40 tracés et un peu plus de 150 voitures sont donc au rendez-vous dans cet opus et même si les joueurs souffrant de collectionnite aigüe feront la grimace, les développeurs ne s’encombrent pas de voitures inutiles qui prendraient inévitablement la poussière dans votre garage virtuel tant elles ne pourraient rivaliser avec leurs concurrentes. Même si des courses à thèmes auraient été les bienvenues faisant la part belle aux vieilles carlingues par exemple, force est de constater que malheureusement il n’en est rien.

 

Le mode GT Sport propose trois circuits avec des rotations quotidiennes et auxquels il est possible de participer à raison d’un championnat par heure. Chaque circuit permettra de vous affronter avec des voitures de puissance différente et un choix de véhicule parfois imposé pour certaines courses. Une fois inscrit au championnat il revient au joueur d’enchaîner les tours de circuits en contre-la-montre afin de réaliser le meilleur temps possible et ainsi se voir bien positionné sur la grille de départ. Le jeu retiendra votre meilleur temps pour la journée et, à chaque nouvelle rotation des circuits pour les différents championnat, il faudra recommencer.

 

Lancé à toute vitesse, l'hésitation n'est pas permise pour réaliser un bon chrono
À toute vitesse l'hésitation n'est pas permise pour réaliser un bon chrono

 

La course se lance donc à heure fixe et l’affrontement avec des joueurs du monde entier vous permettra de mettre vos talents à rude épreuve. Votre profil de pilote comprend un rang allant de la lettre E à S pour le meilleur. Dans l’optique d’offrir la meilleur expérience en ligne pour les joueurs les plus respectueux sur la route, les chauffards se retrouveront entre eux. Une pénalité vous sera imposée si un freinage un peu trop tardif couplé à un non-respect des distances lors d’un virage vous amène inévitablement à percuter votre adversaire ou lors d’un virage mal négocié que vous souhaitez sauver en coupant par l’herbe. Cette pénalité de plusieurs secondes peut être rattrapée si vous ralentissez, auquel cas elle sera reportée sur votre temps final et pourra vous faire perdre de précieuses place au classement. Cela affectera aussi votre rang de fair-play ce qui au final vous cantonnera avec les autres joueurs peu respectueux des règles de bienséance sur la route.

 

Signez un partenariat avec votre constructeur favoris afin de défendre ses couleurs en ligne
Signez un partenariat avec votre constructeur favori afin de défendre ses couleurs en ligne

 

Trois championnats, hebdomadaires cette fois-ci, sont aussi présents vous demandant par exemple, pour l’un d’eux, de signer avec une écurie et ainsi défendre les couleurs de votre marque automobile préférée. Les détracteurs pourront pointer du doigt le peu de courses différentes proposées par jour et ils auront raison. Cependant, il faut souligner que le but de ces courses pousse le joueur à sans cesse s’améliorer et à sortir de sa zone de confort l’invitant à essayer de nouvelles voitures ou de nouveaux circuits.

 

Des salons privés ou publics peuvent être également crées et ces derniers fourmillent de paramètres en tout genre. Arrêts aux stands pour changer les pneus ou refaire le plein, courses d’endurance, comportement réaliste sur route mouillée sont quelques-unes des très nombreuses options que vous pouvez activer. Les joueurs auraient tort de ne pas y faire un tour car certaines courses donneront parfois encore plus de sensations que les championnats quotidiens.

 

 

My Favourite Game

 

 

Si les premiers opus de la série optaient pour une bande son rock et électro assez énervée, lorgnant même parfois vers le hard rock, cet épisode joue les élèves sages avec des compositions beaucoup plus calmes, même en course. Les plus nostalgiques pourront regretter les gloires musicales de la saga sans pleurer les précédents bruitages qui eux, par contre, faisaient un peu défaut.

 

Même si encore trop présents pour pas grand chose, Polyphony Digital a décidé de revoir sa copie concernant les crissements de pneu qui sont un tout petit peu plus réalistes. Mention spéciale également aux bruits de moteur qui eux aussi ont subi un léger lifting audio : même si ces derniers ne sont pas encore au niveau de ce que propose la concurrence, il faut souligner qu’avec un équipement adapté, voir un casque, le résultat est assez convaincant.


 

Claque graphique ou simple pichenette ?

 

 

Là où chaque épisode est attendu c’est bien évidemment la qualité graphique et le photoréalisme de ses bolides. Il est loin où le premier épisode proposait un mode “réaliste” dans lequel, avec quelques compromis tout de même, le jeu approchait les 40-50 fps et frisait la fluidité absolue pour l’époque. Ici les développeurs ont fait le pari de faire tourner leur bébé à 60 fps constant et sur ce point, Gran Turismo Sport est inattaquable affichant une qualité d’image par secondes qui ne morfle pas. La performance est à saluer autant sur PS4 classique que sur PS4 Pro, car à aucun moment durant notre test, le jeu n’a eu ne serait-ce qu’une baisse de framerate en course. Durant les ralentis, cependant, le jeu affiche du 30fps sur PS4 classique et du 60 fps sur PS4 Pro si l’option images/secondes est activée en dépit de celle privilégiant la résolution.

 

Le mode photo permet de réaliser des clichés somptueuxLe mode photo permet de réaliser de somptueux clichés

 

Les circuits sont quant à eux plutôt inégaux allant du très bon au vraiment moyen. Et même si certains diront, à raison, qu’une fois lancé à 200 km/h on n’a pas vraiment le temps d’admirer le décor, il faut tout même signaler quelques textures baveuses ça et là ainsi que certains arbres grossièrement modélisés. À noter également un peu de clipping sur la flore avec des arbres qui disparaissent assez rapidement lorsque l’on zieute son rétroviseur parfois. Par contre, en ce qui concerne la modélisation des voitures et le souci du détail apporté à chaque modèle du grain des carrosseries ou aux forures de certains pots d’échappement force ici encore le respect. Tout ceci sublimé par un mode photo aux options riches et variées qui incitera les amateurs de belles images à fournir de magnifiques clichés, consultables et téléchargeables par tout le monde.

 

Le mode rediffusion permet d'apprécier sa courseLe mode rediffusion permet d'apprécier sa course.

 

Le constat n’est pas tout rose cependant. Là où la concurrence propose des conditions météorologiques variables ou un cycle jour/nuit, GT Sport reste bloqué dans le passé. Ne vous attendez pas à foncer sous une pluie battante en craignant l’aquaplaning au premier virage. Une grosse déception qui, même si elle peut éventuellement être expliquée par un souci d’équilibre des compétitions, reste au fond de la gorge et a du mal à passer en 2017 !


 

Nous ne le cachons pas, Gran Turismo Sport est un monstre mais qui aurait peut-être mérité une sortie décalée de quelques mois afin d’offrir le contenu promis par les DLC qui arriveront au mois de décembre. Tourné vers l’avenir et embrassant la tournure de la compétition en ligne, la saga permet enfin aux joueurs du monde entier de s’affronter avec de vraies règles compétitives. Si les nostalgiques grinceront des dents en ne voyant pas High Speed Ring, Deep Forest ou certains circuits iconiques comme Spa Francorchamp ou Laguna Seca (ce qui est totalement incompréhensible), peut-être pourront-ils être comblés avec les futures mises à jours. Ceci étant, Gran Turismo Sport, malgré un petit arrière goût d’inachevé, reste une simulation arcade solide. S’ouvrant aux nouveaux venus et proposant des challenges solides pour les habitués du bitume, la saga sort de ses tracés et file vers d’autres horizons. Jouant énormément sur le dépassement de soi et l’esprit compétitif des amateurs de conduite, cet épisode un peu à part aura au moins eu le mérite de proposer une nouvelle formule.

  • JOUABILITÉ

    18

    Inattaquable sur ce point, Gran Turismo Sport garde la conduite et les sensations si particulières qui ont fait les beaux jours de la série. Bien entendu, toute la richesse du gameplay se ressent via l'utilisation d'un volant mais le jeu reste impeccable manette en main.

  • GRAPHISMES

    15

    Si la modélisation des voitures et les détails accordés à tous les véhicules forcent littéralement le respect, il faut cependant souligner un peu de clipping qui ne gêne en rien la conduite puisque localisé essentiellement sur le décor et au niveau du rétroviseur. Certains circuits sont un peu fades mais Polyphony Digital relève parfois le tout avec des arrières-plans superbes et des couleurs plutôt froides et réalistes à l'opposé d'une concurrence misant la plupart du temps sur le flashy et l'esbroufe colorimétrique. Cependant, l'absence de conditions météorologiques a du mal à passer.

  • BANDE SON

    14

    De façon totalement subjective, la bande son de cet opus n'aura pas convaincue votre serviteur. On pourrait vous dire que tous les goûts sont dans la nature ou même qu'il faut de tout pour faire un monde, mais ceci est tellement subjectif qu'il vous faudra vous faire votre propre avis sur la question.

  • DURÉE DE VIE

    18

    Même si le contenu du jeu peut paraître faible en termes de compétitions hors ligne et de mode solo, Gran Turismo Sport propose indéniablement une duré de vie conséquente et de nombreuses choses à faire. Que ce soit les permis, le mode arcade ou l'expérience de circuit qui vous poussera à vous améliorer, il serait faux de dire que le jeu ne propose que des courses en ligne et rien d'autre.

  • SCÉNARIO

    -

    Pas de mode histoire, ni de mode carrière. Gran Turismo Sport n'est pas un jeu qui propose un scénario tel quel. À vous de vous faire votre propre histoire en avalant le bitume.

  • Points positifs

    • Modélisation des véhicules irréprochable
    • Des intérieurs détaillés et bourrés de détails
    • L'esprit compétitif au premier plan incitant le joueur à repousser ses limites
    • De très bonnes sensations de conduite, même à la manette
    • Véritable ode à la voiture et au sport automobile
    • Le 60FPS constant...
  • Points négatifs

    • ... au prix de certains circuits un peu vides
    • Un peu de clipping sur le rétroviseur
    • Où sont les circuits (réels et fictifs) emblématiques de la saga ?

Conclusion

Attaqué sur de nombreux points et notamment sur l'absence de contenu solo, la franchise revient avec un nouvel opus non numéroté qui flirte avec la compétition en ligne. Décrié de toute part mais fort d'une base de joueurs qui lui sont fidèles, Gran Turismo Sport roule tranquillement de son côté essayant de corriger ses défauts du passé. Si l'effort est à saluer, reste néanmoins quelques points à corriger afin de retrouver ses lettres de noblesses et de se faire à nouveau appeler le "Real Driving Simulator" avec notamment des championnats plus variés et, par pitié, des conditions météorologiques !

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