Licence ayant traversé les âges et les nombreuses générations de consoles depuis la PlayStation 2, Monster Hunter revient aujourd’hui avec une formule totalement revisitée. Habituée aux affrontement épiques de diverses bestioles plus ou moins agressives, Capcom effectue un virage à 180 degrés en confiant leur bébé à Marvelous, ces derniers ayant la lourde tâche d’insuffler un peu de nouveauté dans une formule au combien efficace mais aujourd’hui un tantinet éculée. L’éditeur japonais l’a bien compris et a opté pour un transfert de la franchise vers des consoles plus puissantes en proposant dans le même temps des graphismes plus fins et réalistes, abandonnant au passage Nintendo avec qui les relations étaient au beau fixe depuis quelques années. C’est donc dans cette optique de transition qu’est sorti en octobre 2016 Monster Hunter Stories au Japon. Proposé enfin chez nous, pauvres occidentaux, depuis le 8 septembre 2017, il était grand temps de se mettre à la page et de goûter à cet épisode spin-off. Que vaut-il comparé aux grands cadors de la série et arrive-t-il à imposer un nouveau style dans une franchise aux codes déjà bien établis ?
Le bon ou le mauvais Rider
L’aventure commence lors d’une escapade en forêt lorsque notre trio de jeunes amis font la découverte d’un oeuf qui éclot devant eux et qui donne naissance à un bébé Rathalos. La wyverne volante emblématique de la série se lie d’amitié avec notre héro et il revient donc au joueur la tâche de se créer son avatar. Comme à chaque fois dans les Monster Hunter, les choix sont nombreux, en passant du sexe à la coiffure et même la voix que vous souhaitez donner à votre personnage, et il est évident que vous saurez trouver votre bonheur dans tout cela. Une fois retournés au village avec votre nouvel ami ailé, une attaque survient. Le mystérieux monstre met les habitations à sac, tuant quelques malheureux villageois avant d’être repoussé. Le jeu reprend alors quelques temps plus tard, alors que votre protagoniste doit passer l’épreuve de l’amitié, censée faire de lui un véritable Rider. C’est durant ce rite que vous croiserez la route de Navirou, un Felyne (sorte de chaton tout mignon) qui vous accompagnera tout au long de l’aventure.
Dans Monster Hunter Stories il n’est plus question de chasser les monstres afin de les tuer, de les dépecer et d’en extraire de nombreuses matières premières. Votre tribu, vivant isolée, fait parti d’une communauté un peu rejetée par le reste des chasseurs. En effet, les Riders, grâce à une gemme qu’ils portent au poignet, préfèrent se lier d’amitié avec la faune et chevaucher (d’où le terme Rider) les monstres plutôt que les abattre. Votre avatar se mettra en route dans un monde hostile peuplé de monstres et de chasseurs méfiants à votre égard, dans le but de trouver la source du mal, le fléau noir, qui semble rendre certaines créatures folles en les poussant à attaquer des zones qu’elles n’osaient pas approcher jusqu’à lors.
Attrapez-les tous !
Si la philosophie de cet épisode se démarque de ses aînés, il fallait bien évidemment s’attendre à une refonte totale de son gameplay. Puisque la chasse n’est plus l’objectif principal, le jeu ressemble à un épisode de Pokémon dans son approche : il vous faudra trouver des oeufs de différentes créatures afin de les faire éclore et par la suite combattre avec elles à vos côtés dans des joutes non plus en temps réel mais à la manière d’un bon vieux RPG au tour par tour. Le système de combat s’appuie sur le concept du pierre, papier, ciseau. Trois types d’attaques sont à votre disposition. Ainsi, les offensives de “Force” seront battues par celle se basant sur la “Vitesse”, elle-même réduite à néant par les attaques “Technique” qui, évidemment, ne feront à leur tour pas le poid contre celles de “Force”.
Durant les combats, vous contrôlez votre avatar, qui se bat aux côtés de votre monstre principal, qui vous accompagne aussi sur la World Map. Ce dernier peut être chevauché et vous permettra,certes de vous déplacer plus vite, mais aussi d’accéder à des endroits jusque-là inaccessibles. Vous pourrez ainsi voler dans les airs, escalader certains murs ou nager par exemple grâce aux capacités spécifiques de certains monstres.
Le pouvoir de l'amitié.
La très grande majorité des armes et des armures sont disponibles grâce au craft qui, pour cet opus, est grandement simplifié. En effet, oubliez le farm intensif afin de pouvoir fabriquer ou améliorer votre arme ou tenue favorite car il suffira de deux voir trois affrontements avec le monstre en question pour obtenir le stock nécessaire de composants. Si tous les combats se déroulent au tour par tour, il convient de souligner qu’une fonction permet d’accélérer les animations, utile pour les joueurs désireux de les enchaîner afin de grapiller quelques points d’expérience. Ces derniers sont par ailleurs très dynamiques car agrémentés de nombreux QTE aléatoires, très simples dans leur exécution, qui auront pour effet de vous accorder des bonus très intéressants.
Chaque fois que vous ou votre Monstie (contraction de Monster et Bestie, pour meilleur ami en anglais) réussissez une attaque contrant celle de votre adversaire, vous augmentez votre jauge d’amitié. Une fois cette dernière remplie, cela permettra de lancer une attaque spéciale, propre à chaque Monstre. Mention spéciale pour ces dernières, toujours très bien mises en scène et respectant pour la plupart les attaques des monstres que vous aurez croisé dans les épisodes officiels de Monster Hunter.
Votre maison où vous pourrez sauvegarder, gérer votre personnage et le costume de Navirou.
Monster Hunter Stories est, dans sa globalité, assez simple et accessible à tous. Cependant, les amateurs de challenge peuvent se rassurer car sur la fin, l'aventure devient plus exigeante. Ainsi, de nouvelles quêtes de haut rang seront débloquées ainsi qu'un mode tournoi dans lequel vous pourrez faire du PVP. Si les premiers matchs contre l'intelligence artificielle sont plutôt abordables, c'est une toute autre histoire pour les suivants et le jeu vous demandera d'être mieux préparé et de faire preuve de stratégie, notamment avec l'utilisation d'items afin de contrer les attaques de vos adversaires.
Le respect des aînés
Ce qui est hautement appréciable avec ce Monster Hunter Stories c’est sa fidélité quasi-obsessionnelle à la saga d’origine. Toutes les attaques des créatures sont calquées sur les vraies mouvements des monstres disponibles dans les opus précédent. Au-delà d’un clin d’oeil innocent, c’est une véritable déclaration d’amour aux joueurs vétérans qui, il faut l’avouer, pouvaient voir d’un mauvais oeil le tournant RPG à la Pokémon emprunté par cet épisode. Qu’ils se rassurent tout de suite, si le système de jeu est à des kilomètres de l’expérience proposée par les épisodes de la série jusqu’à présent, le jeu transpire l’amour envers l’univers Monster Hunter. Si seulement 4 types d'armes sont disponibles (grande épée, corne de chasse, épée + bouclier et enfin marteau), toutes auront les movesets originaux lors de vos attaques, et leur design ainsi que celui des nombreuses armures présentes en jeu parleront aux amateurs de la série.
Votre héro, son Rathalos et Navirou.
Que les néophytes se rassurent, cet épisode spin-off est d’abord pensé pour eux. Cependant, même si le public visé est plutôt jeune, nul doute que les plus âgés y trouveront leur compte aussi. En effet, derrière sa direction artistique mignone et enfantine se rapprochant du dessin animé, Monster Hunter Stories est, sans équivoque, l’un des jeux les plus beaux que la 3DS ait pu accueillir. Avec de grandes zones s’étendant à perte de vue, on pourra cependant repprocher au titre que ces dernières soient malheureusement un peu vides. Limitation technique oblige, le jeu souffre de quelques rares ralentissements sur les 3DS classiques et d’un clipping assez désagréable. Néanmoins, les quelques villes regorgent de PNJ en tout genre et sont toutes à l’image de cet opus : colorées et pleines de vie !
La bande son est quant à elle une petite merveille. Lorgnant toujours du côté de thèmes tribaux tantôt orchestraux, tantôt calmes, et toujours chers à la série, nul doute qu’elle vous accompagnera en douceur tout au long de votre aventure. Signalons au passage les efforts fournis par Marvelous pour rester fidèle à la franchise en gardant tous les effets sonores qui sont désormais incontournables et ce depuis les premiers épisodes.
Chevaucher un Rathalos, le rêve de tout Rider.
Monster Hunter Stories regorge de bonnes idées, que ce soit au niveau du gameplay ou de la direction artistique. Entrecoupé de scènes cinématiques avec le moteur du jeu qui sont vraiment bluffantes de qualité, cet opus emprunte une voie qui se veut plus encadrée qu’auparavant, collant mieux au genre du RPG, et réussit le pari d’une narration plus impliquée. Quelques nouvelles features seront disponibles comme par exemple le fait de pouvoir envoyer votre monstre récolter des matières premières à votre place pendant que vous faites autre chose, labeur qui auparavant était réservé aux Felynes de votre ferme : le jeu adopte parfaitement le tournant vers un genre nouveau et est parfaitement adapté au format console portable puisque de nombreux points de sauvegarde permettent d’enregistrer sa partie tout au long de l'aventure.
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