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Dungeons III

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C’est le 13 octobre 2017 qu’est sorti : Dungeons III, jeu de gestion/stratégie en temps réel de Realmforge Studios et Kalypso Media, pour PC, Xbox ONE et PS4. Et c’est une rédaction de consolefun.fr curieuse qui a reçu le jeu et l’a testé, pour vous livrer ses impressions.

 

 

Une recette qui fonctionne depuis 1997

 

 

Dungeons III est un descendant de Dungeon Keeper, jeu qui reste dans les mémoires de nombreux Pcistes fans du genre (malgré une sortie datant de 1997). Dungeons III est un hommage à son ancêtre, tentant d’améliorer les forces de ce dernier, tout en s’inspirant de son humour décalé. Ici, nous avons en main la gestion d’un donjon, que nous devons protéger et piéger afin d’exterminer les héros venant dans l’optique de détruire notre si belle création, nous retrouvons ainsi l’aspect gestion du jeu. Cependant, il se trouve qu’un aspect bien plus stratégique vous attendra à l’extérieur du donjon, avec un certain nombre de missions que vous devrez remplir. La particularité ici, c’est que nous n’incarnons pas un héros, ni même une puissance du bien, puisque dans Dungeons III vous entrerez dans la peau du mal absolu, et disons-le clairement, c’est plutôt agréable, pour ne pas dire jouissif, de se laisser aller à son côté sadique sans qu’il n’y ait aucune conséquence. Et, admettons-le, peu de jeux vidéo vous permettent d’être le vrai méchant de l’histoire.

 

À l’intérieur du donjon, vous prendrez l’aspect d’une main géante capable de saisir vos créatures et de leur donner des ordres afin de construire, produire et creuser. Dungeons III propose trois modes de jeu : Campagne, Escarmouche et Multijoueurs. Voilà pour le contexte, passons maintenant à une analyse plus poussée du jeu…

 

 

Campagne fun pour scénario drolissime.

 

 

Comme dans tous les jeux du genre et même bien d’autres, il y a la possibilité de réaliser la campagne. Cependant ici, il ne s’agit pas uniquement d’un mode solo, puisque toutes les missions sont aussi accessibles en coopération. Vous pourrez ainsi réaliser les missions avec un tiers, ce qui peut permettre d’avancer plus vite et de réduire la durée des missions.

 

Ce mode débute par un didacticiel (non-obligatoire, mais que nous conseillons vivement, notamment aux néophytes du genre). Celui-ci se compose de 4 missions, plutôt courtes, mais qui permettent de prendre correctement en main le jeu. On y découvre le mode de fonctionnement des maps : les salles de base, les créatures disponibles au début, les menus, ressources, combats. Ensuite, vous enchaînerez 20 missions, toutes plus dures les unes que les autres, mais qui vous feront progresser dans un scénario riche, pêchu et dynamique. Lesdites missions seront coûteuses en temps, il vous faudra compter entre 80 et 120 minutes pour chacune d’entre elles. Au départ, vous n’aurez que peu de créatures (Grouillots, Orcs, Gobelins et Nagas) et de salles constructibles (salles aux trésors, construction de pièges, ou encore stockage de mana). Mais cela évoluera progressivement, vous pourrez ainsi débloquer des ogres, des Balrog et autres succubes, ou des bains démoniaques, prison, salle de torture, etc.

 

Chaque salle aura un intérêt et une espèce de créature bien définie pour l’utiliser. Les succubes tortureront joyeusement vos prisonniers pour les convaincre de rejoindre le côté obscur de la force. Les brasseries permettront de saoûler vos orcs, qui en auront bien besoin pour combattre les héros et confectionner tous les pièges dont vous trufferez votre dédale. Les archers squelettes garderont votre prison, et la ferme à dindons nourrira tout ce beau monde, entre autres. On regrettera cependant parfois des ressources qui arrivent inégalement, nos grouillots ne priorisant pas toujours celles dont nous aurions le plus besoin, et les salles nécessitant des monstres se retrouvant hors d’usage lorsque vous sortez votre armée en promenade dominicale.

 

Évoquons les phases extérieures : nous sommes ici dans une sorte de parodie de l’univers Warcraft, ce qui est sympathique quand on y ajoute toutes les références pop que l’on peut découvrir de ci, de là. En revanche, les maps en elles-mêmes sont plutôt répétitives, surtout dans le décor : des changements de climats ou des modifications « régionales » n’auraient pas été superflues. Cependant, il vous faudra composer avec les barricades, villes et troupes de héros patrouilleurs. Vous devrez faire rapidement les bons choix, sélectionner efficacement vos premières compétences et créatures pour vous emparer très vite de vos premiers points de malfaisance qui servent à développer vos compétences.
 

 

 

Qu'en est-il du scénario ?

 

 

Vous êtes LE mal, mais depuis le dernier opus et la conquête de tous les territoires connus, vous vous ennuyez beaucoup, vous déprimez et la viande de licorne vient à manquer… Alors ni une, ni deux, vous décidez de reprendre du service, de partir et d’étendre votre domination aux terres inconnues. Pour cela, il vous faut traverser l’océan, et c’est là où le bât blesse, vous êtes incapable de construire des vaisseaux qui ne coulent pas pour transporter vos armées ou votre corps.


Qu’à cela ne tienne, vous projetez votre ombre en dehors de votre corps et survolez l’océan. Une fois sur place, vous allez dans le domaine de Thanos (on vous voit venir, et non non, celui-ci n’a rien à voir avec le Thanos de la mythologie ou celui de Marvel, ici c’est le grand héros du bien). Là, vous réveillez la partie maléfique de la fille adoptive du héros, Thalia, une elfe noire, tiraillée entre le bien et le mal. Forcément, papa n’est pas content, d’autant que vous exterminez méthodiquement chacun de ses amis héros sur votre passage, il se lance donc à votre poursuite. Pendant ce temps, vous traversez le sur-monde et le sous-monde pour continuer joyeusement l’expansion du mal et rencontrez des créatures tels que le Balrog ou les ogres, que vous pourrez ensuite créer dans vos missions ultérieures. Voilà, comme on ne veut pas vous spoiler, on s’arrête là pour l’histoire.

 

Mention spéciale, tout de même, au narrateur. Omniprésent, il vous aide à avancer, mais il balance surtout des vannes à la pelle, soit sur votre comportement dans le jeu, soit sur la culture pop, ou encore sur le jeu et les studios de développement eux-mêmes. Cela donne un ton vraiment décalé, tantôt bon enfant, tantôt cynique, mais toujours très drôle. Le narrateur échange d’ailleurs beaucoup avec Thalia, elle même ayant une double personnalité, rappelons-le, et ça se charrie des deux côtés, ajoutant un peu plus à l’humour du titre.

 

Si le scénario peut sembler basique, c’est normal, il l’est. Mais nul besoin de complexifier la chose, cela ne collerait pas avec l’ambiance drôle et critique (exemple : la ville de Sérénité, où les héros fabriquent des armes pour les revendre, même au mal...). Une chose est certaine, dans Dungeons III, on ne s’ennuie pas, chaque mission est plus que différente des précédentes dans ses objectifs : parfois vous devrez empêcher des chargements de nourriture d’atteindre une ville avant de la détruire (il faut bien les affamer pour en affaiblir ses héros), et parfois vous devrez arrêter une magicienne (invoquant le pouvoir du dollar et du capitalisme), qui tente de détruire votre magnifique Balrog, etc.

 

Pour parler franchement et simplement, le scénario simple, mais l'humour constant et les missions non-répétitives, voilà la bonne recette qui fait qu’on a envie d’y revenir. De plus, gonfler progressivement son armée de démons, revenants en tout genre et autres bêtes de la horde verte, tout en améliorant votre donjon pour terminer par un Raid  sanglant et efficace, s’avère être un défouloir fort plaisant.

 

 

 

L’escarmouche, un sport violent.

 

 

Ici, le principe est sensiblement le même qu’en mode campagne, mais les maps sont beaucoup plus petites, très chargées en héros et le but final est de tuer un boss. Vous devrez aller constamment au contact et débusquer le servant des forces du bien, pour finalement l’exécuter dans un déchaînement de violence gratuite. Il est à noter aussi qu’ici les options de jeu sont réglables. Vous pouvez jouer en escarmouche, sans fin ou survie ; régler la difficulté, de facile à infernal ; l’état de vos ressources initiales, les ressources disponibles et il y a même la possibilité d’avoir des surprises !

 

En gros, c’est un mode « partie rapide », lui aussi jouable en coopération, qui permet d’augmenter encore la durée de vie du jeu, déjà de 25 à 30 heures pour le mode campagne. On apprécie la chose, car cela nous donne l’occasion d’avoir un peu plus d’os à ronger.

 

 

 

Quelle intérêt de coopérer ?

 

 

Oui, la question se pose, le mal ne s’allie pas, il prend le pouvoir sur les autres ! Cependant, il peut être utile d’appeler un camarade à l’aide. En effet, il est parfois compliqué de gérer à la fois donjon et extérieur. Exemple, si vous êtes dans le sous-monde, aucune alerte ne retentit si vos troupes se font castagner dehors, on a tôt fait de perdre nos quelques soldats durement formés à la sueur de nos doigts épuisés et ce n’est pas agréable. Et inversement, si vous avez éloigné un peu trop votre armée, et qu’un groupe de héros attaque le cœur de donjon, vous arriverez peut-être trop tard. Dans l’absolu, il faut laisser des créatures, mais leur nombre limité à 20 ne le permet en général pas vraiment.

 

Alors, c’est là que le mode coopération prend de l’intérêt, votre copain maléfique pourra gérer l’intérieur pendant que vous décimez la pauvre et gentille population de la surface. Mais là encore, pour que ce mode soit vraiment efficace, il faut séparer ses troupes afin de protéger le donjon, mais comme votre armée est très limitée, ce n’est guère évident.

 

 

Le multijoueur, Chaos contre Chaos !

 

 

Finissons cette présentation des modes de jeu par le mode multijoueur de 2 à 4. Si en réalité, tous les modes sont jouables en multi via la coopération, ici vous devrez vous battre et aller détruire le cœur de donjon des joueurs adverses. Ainsi, vous vous fritterez dans le sur-monde pour la domination des puits d’énergie maléfique, avant de pouvoir exterminer vos ennemis définitivement. Mais attention, car la map n’est pas dépourvue de héros en goguette, qui voudront votre peau à tous... Cependant, ceux-ci ne tenteront aucune invasion de donjons.

 

Dans ce mode, les Rage Quit sont malheureusement fréquents, les joueurs, n’ayant pas eu rapidement les sources d’énergie malfaisante à l’extérieur, se savent perdus d’avance et préfèrent souvent jeter l’éponge, mais vous n’en aurez que faire, si l’adversaire s’en va, il perd, donc son honneur ! (Oui oui, même le mal en a… enfin, peut-être.)

 

 

 

Le gameplay, pas toujours une force…

 

 

Si le gameplay est plutôt intuitif, il n’est pas toujours très efficace. En effet, la première chose qu’on vous conseille, c’est d’aller dans les options et de reprogrammer les raccourcis clavier, que nous avons trouvé peu ergonomiques de base, le jeu ayant été pensé pour console et PC avec une seule et même interface. Quant à l’utilisation de la souris pour ouvrir les menus, elle n’est pas terrible, il faut ouvrir un volet coulissant à gauche, mais celui-ci à la fâcheuse tendance à se refermer si vous dérivez d’un poil en sélectionnant le menu de votre choix.

 

Ensuite, un gros manque est à noter, on ne peut pas vraiment faire la différence entre nos créatures qui se situent dans le donjon et celles qui sont à l’extérieur, dans leurs menus. Cela peut s’avérer gênant, imaginons qu’on envoie le gros de nos troupes à l’extérieur, laissant 3 ou 4 Orcs pour garder les forts. Alors, pendant que l’armée massacre et pille, quelques héros peuvent s’introduire dans le donjon, pour les arrêter le plus rapidement possible, vous ouvrez votre menu de créatures, mais là, impossible de discerner l’intérieur de l’extérieur ! Vous tentez alors de sélectionner un par un tous les Orcs, en sachant que vous ne pouvez pas attraper ceux de dehors, et cela vous fait perdre un temps précieux.

 

Troisième petit souci, parfois vos créatures se retrouvent bloquées lors des combats extérieurs. Si vous lancez toutes l’escouade sur le soigneur adverse, il n’est pas rare qu’une ou deux bêtes restent figées devant un autre ennemi, incapable d’avancer avant de longues secondes. Pour finir avec les points dommageables, la construction du donjon en soi est vraiment sympa, on prend plaisir à calculer le nombre de cases que l’on doit creuser pour telle ou telle pièce afin d’optimiser son fonctionnement. Mais, une fois construites, certaines de celles-ci doivent être pourvues de mobilier, afin de produire. On pense notamment à la brasserie ou à la fabrique de pièges dont les meubles sont particulièrement encombrants, ce qui rend l’exercice difficile. En effet afin d’optimiser la pièce et le rendement, il convient de bien calculer ses emplacements, et ce n’est pas toujours chose aisée.

 

Du reste, c’est plutôt fluide, malgré quelques lourdeurs, et les menus/icônes sont très intuitifs, on saisi rapidement le fonctionnement et l’utilité. Notons aussi que l’Almanach d’aide est toujours présent au cas où. L’arbre des compétences se développe progressivement au grès de votre aventure et au final, vous vous retrouvez avec un donjon vraiment fun et diversifié.
Donc un gameplay sympathique, mais qui n’est pas exempt de défauts, comme toujours, et dont beaucoup sont concentrés à l’intérieur du donjon.

 

 

Des graphismes et une animation en demi-teinte.

 

 

Pourquoi dit-on cela ? Dans notre monde moderne, nous commençons à nous habituer aux graphismes léchés, aux animations « motion capture », des 60 fps à toutes les sauces, et la sacro-sainte 4K. Ici, nous ne sommes pas loin des graphismes et d’une animation de tablette ou de smartphone. On peut partir du postulat que cela ne gâche pas le plaisir de jeu et fonctionne plutôt bien dans l’ensemble, mais parfois, notamment les phases extérieures, on a vraiment l’impression de jouer sur son iPhone 25 XSRZ ou sa Samsung Galaxie note 1872. Et autant vous prévenir, si certains sont fans du style, d’autres passeront malheureusement leur tour.

 

Alors c’est certain, c’est moyennement beau, mais c’est plus ou moins adapté et plutôt fluide (fort heureusement !). Les phases de cinématiques en mode roman graphique/affiches animées sont cohérentes avec l’ensemble, cependant ce n’est pas de ce côté qu’on pourra justifier les quelques 44,99 € que coûte le jeu.

 

 

 

Et l’ambiance alors ?

 

 

Pour terminer, il nous reste à traiter la bande-son et l’ambiance générale de Dungeons III. Pas de grosse musique épique de badass du mal, ici. Place à des thèmes d’ambiances, qui, sans être révolutionnaires, sont agréables et installent une atmosphère Role Play qui parlera à beaucoup de joueurs. Mais la véritable ambiance sonore est installée par le narrateur et les personnages du jeu, avec ce jeu, on rit, et on rit même beaucoup.

 

En bref, un jeu qui souffre de petits défauts notamment dans certains menus, des graphismes acceptables et cohérents, mais parfois un peu pauvres. Cependant, un scénario franchement fun et drôle, rempli de références et de clichés comme on les aime, un narrateur complètement givré, une elfe noire schizophrène et des parodies de héros, issus de la pop culture, qui rendent le jeu très addictif et donne vraiment l’envie d’y rejouer. Un mode escarmouche qui accroît pas mal la durée de vie, celle-ci avoisinant ainsi les 40 h (sans compter la rejouabilité pour terminer le jeu a 100 % en ayant rempli tous les objectifs). Un doublage français au poil et un jeu traduit vocalement dans plusieurs langues. Voilà ce qui fait de Dungeons III un bon jeu de gestion et de stratégie, avec ses deux facettes et gameplays différents en fonction du sous-monde ou du sur-monde, qui match plutôt bien. Le tout pour un prix relativement correct. 

 

  • JOUABILITÉ

    15

    Une jouabilité très fluide à la manette. Cependant, pour les adeptes du clavier, nous conseillons de rapidement réaffecter les raccourcis clavier, afin d'optimiser le confort de jeu.

  • GRAPHISMES

    13

    Ici les graphismes sont loin de la 4k, mais ils sont en cohérences avec le type gestion/stratégie.

  • BANDE SON

    15

    Une bande-son agréable qui nous plonge tranquillement dans l'ambiance sans qu'on s'en rende compte.

  • DURÉE DE VIE

    18

    Prévoir une quarantaine d'heures minimum pour terminer le jeu, et des centaines de plus si vous voulez terminer le jeu à  100 %. On dispose donc d'une durée de vie conséquente.

  • SCÉNARIO

    19

    La force de Dungeon III, un scénario drôle, complètement décalé et extrêmement efficace. Une voix off géniale et des personnages à la fois attachants et sacrément malsains. Et des références pop culture tout le temps.

  • Points positifs

    • Le scénario,
    • la durée de vie,
    • un gameplay intuitif,
    • une ambiance efficace.
  • Points négatifs

    • Quelques lourdeurs dans le gameplay,
    • des graphismes qui auraient pu être poussés encore un peu.

Conclusion

Ce jeu est particulièrement addictif, et prendra beaucoup de votre temps. Dungeons III n'est pas magnifiquement beau, mais il dispose d'un scénario efficace, d'un gameplay simple, intuitif et d'une durée de vie qui comblent amplement ses défauts. Une bonne surprise !

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