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Aerea

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Développé par Triangle Studios et disponible depuis le 30 juin 2017, Aerea est un action-RPG basé sur la musique avec des composantes de dungeon crawler, comprenez ramper dans un donjon ce qui, il faut bien l'avouer, n'a aucun sens dans sa traduction littérale. Néanmoins, si on y ajoute nuances et métaphores, il est possible d'imaginer le "rampement de donjon" comme une avancée laborieuse dans des couloirs exigus et labyrinthiques amenant son lot d'ennuis et d'ennui. Voilà à peu près ce que propose Aerea...

 

 

Aerea

 

 

L'Ouverture

 

Aezir, le monde d'Aerea, est une gigantesque île flottante sur laquelle Guido et Demetrio, deux amis qui étudient la musique, font une découverte capitale sur les pouvoirs que celle-ci renferme. Demetrio, souhaitant utiliser ces connaissances afin d'assouvir sa soif de contrôle sur les êtres vivants, déclenche la colère de Guido et durant leur affrontement, les forces générées sont si fortes qu'elles divisent le monde en plusieurs îlots. Les neuf instruments primordiaux qui régissent l'harmonie insulaire disparaissent en même temps que Demetrio et leur absence met en péril la paix et l'équilibre d'Aezir. Avec l'aide de ses quatre disciples, Guido décide de se mettre en quête des neuf reliques disparues avec pour objectif de sauver le monde d'un chaos certain.

 

Il convient d'abord de choisir entre les quatre disciples de Guido, dont trois peuvent attaquer à distance et où chacun posséde une arme inspirée d'un instrument de musique comme l'arc harpe, le bouclier violoncelle, l'épée archet ou les flingues trompettes. L'influence symphonique est omniprésente et tout ce qu'il sera possible de croiser dans Aerea est une allégorie musicale, jusqu'à la monnaie du jeu représentée par des "Clefs de Sol". Une fois le personnage sélectionné, trois autres joueurs peuvent rejoindre la partie dans le but de vous prêter main forte et ce uniquement en local, Aerea ne permettant pas de multijoueur en ligne. Il faut bien évidemment avoir en tête que l'expression "prêter main forte" est ici purement ironique tant le jeu est d'une simplicité déconcertante.

 

Tous les boss ont un design inspiré d'un instrument de musiqueLes boss possèdent un design inspiré d'un instrument de musique.

 

 

Boss à Nova

 

Les boss bénéficient, il faut le souligner, d'un design pour le moins original puisque chacun d'eux s'inspire d'un instrument de musique, certains étant assez réussis. Ils n'opposent malheureusement aucune résistance, hormis éventuellement le boss final, la faute à des patterns beaucoup trop prévisibles. En revanche, le bestiaire, allant du classique sanglier au golem de lave, est loin d'être aussi original. Aucun ne laissera de souvenir impérissable et ils tomberont vite dans l'oubli des monstres génériques du jeu vidéo. D'ailleurs, tous les ennemis que vous croiserez succomberont à leurs blessures en deux coups, trois maximum, et ce dès le début du jeu. Lorsque l'amélioration de votre personnage sera possible, ce qui arrivera assez rapidement, les adversaires ne poseront plus aucun problème. Avec l'expérience acquise il est possible de perfectionner son avatar afin d'augmenter ses points de vie, d'attaque, de défense ou de précision. Grâce à la monnaie du jeu, vous aurez le loisir d'acheter de nouveaux skills pour votre arme à répartir dans trois slots. Compétences qui pourront également être améliorées moyennant finance.

 

L'argent sert aussi à acheter des objets utilisables en jeu, comme par exemple des potions de soins, ce qui n'aura aucun intérêt sachant qu'il est possible d'en ramasser à la pelle lors de vos pérégrinations et que vous ne pouvez en porter que quatre sur vous... À noter qu'il n'est à aucun endroit fait mention du nom et des effets des fioles que vous possédez. Ne disposant pas d'inventaire, il faut donc goûter un peu tout ce qui vous tombe sous la main afin d'en analyser les effets sur votre personnage.

 

Oh ! Un levier derrière une rangée de pieux mortels !
Oh ! Un levier derrière une rangée de pieux mortels !

 

 

1, 2, 3, 4 ! Musique !

 

L'histoire commence à l'intérieur de l'académie musicale, servant de HUB central au jeu, au sein de laquelle il est possible d'améliorer ses compétences ou ses armes, d'acheter des consommables, de prendre les quêtes et de choisir la destination vers laquelle vous souhaitez vous rendre afin d'accomplir ces dernières. La carte est divisée en plusieurs régions (Forêt 1, 2 ou 3, Marais 1, 2 ou 3, etc...) et chaque zone est accessible via un pnj qui vous téléporte à l'endroit de votre choix. Cependant, incompréhension totale, vous n'atterrissez pas dans le lieu de votre choix mais à l'intérieur d'un dirigeable à partir duquel il faut à nouveau utiliser un portail pour se rendre sur la terre ferme. Une fois en bas, d'autres téléporteurs servent à changer de zone ou à retourner au HUB central, c'est à dire à l'académie. À aucun moment, le dirigeable ne vous sera d'une quelconque utilité et son existence et son intérêt demeurent encore aujourd'hui un mystère.

 

Le HUB central du jeuLe HUB central du jeu

 

 

Et puis l'aventure démarre et c'est à ce moment là que tout se gâte. Action-RPG ou dungeon crawler, Aerea tient plus du hack n' slash dans sa formule la plus basique. Affublé d'un héro d'une lenteur infernale, le jeu se résume à parcourir des zones vides, aux graphismes pauvres bien qu'un peu ravivées par quelques jolies textures à de très rares endroit, mais à l'absence totale de charme et d'inspiration. Les décors souffrent d'un manque criant de finition et l'architecture couloiresque à en mourir ne permet aucune exploration. C'est simple, le but est de suivre un chemin tracé afin de trouver un levier qui ouvre une porte à l'autre bout de la carte, derrière laquelle se trouve un autre levier qui ouvre une autre porte et ainsi de suite.

 

Parfois, il faudra pousser une caisse afin d'activer une plaque qui ouvrira... une autre porte. Ne croyez pas qu'il s'agisse là d'une caricature car c'est bien ce à quoi tous les niveaux sans exception ressemblent, et outre la frustration de tourner en rond dans un cadre simpliste et stérile au possible, le jeu n'apporte aucune nouveauté et ne se renouvelle à aucun moment.

 

 

Amadeus, au secours !

 

Trois personnages sur les quatre se battent à distance et il sera impossible de ne pas pester contre une visée qui, à défaut d'être pratique, est frustrante et laborieuse au possible. Vous aurez vite fait de jeter votre dévolu sur le seul compagnon au corps-à-corps lorsqu'en plus vous vous rendrez compte que les ennemis respawn littéralement sur vous, peuvent dash et vous sauter dessus. Mouvements inconnus au bataillons pour nos quatre héros qui eux ne peuvent que tourner en rond et esquiver tant bien que mal les attaques adverses avec l'agilité et la vitesse d'un paresseux en fin de vie.

 

L'archer reste le plus fun à jouerL'archer reste le plus "fun" à jouer.

 

 

Toutes les armes, à distance ou au corps-à-corps, émettent une note à chaque fois qu'elle sont utilisées, ce qui en soit, pour un jeu musical, est une idée logique mais loin d'être la trouvaille du siècle sachant que vous allez marteler le bouton d'attaque tout le jeu et que les développeurs ont eu la magnifique idée de n'inclure que deux sons différents. Il arrivera un moment où, excédé, vous ferez ce que toute personne censée et souhaitant préserver sa santé mentale se résoudrait à faire : baisser le son des bruitages dans les options et augmenter le volume de la musique. Car fort heureusement, les pistes musicales assurées par Deon Van Heerden (compositeur de la BO de Broforce) sauvent un peu le tout. Sans forcément être extraordinaires ou même inoubliables, un ou deux thèmes de boss tirent leur épingle du jeu et évitent un naufrage total. 

 

La coop, un point positif du jeuLa coop, un point positif du jeu.

 

 

Oui, mais...

 

Aerea ne parlera pas aux joueur expérimentés avides d'un action-RPG novateur avec des mécaniques originales ou bénéficiant d'une difficulté correcte et d'une durée de vie conséquente. Celle-ci s'élève d'ailleurs à environ 7 ou 8 heures de jeu. Non, si vous recherchez du challenge et un gameplay aux petits oignons, n'y allons pas par quatre chemins, il faudra chercher votre bonheur ailleurs, très loin de ce titre. Mais si Aerea ne s'adresse pas aux joueurs plus ou moins vétérans, il conviendra néanmoins parfaitement à un public jeune et c'est sûrement comme cela qu'il convient d'être abordé. Il pourra faire office de tremplin vers d'autres jeux plus exigeants pour les plus jeunes qui peuvent avoir du mal avec le concept de loot ou d'arbre de talent par exemple, que peuvent proposer les représentants du genre. Avec son design mignon et sa relative non-violence, ce jeu, entièrement faisable de bout en bout en coopération locale, doit être vu comme un divertissement familial. Ainsi, s'ill se cantonne à son rôle de pont vers d'autres oeuvres plus complexes, il conviendra totalement aux personnes qui souhaitent partager leur passion avec les plus jeunes.

 

L'eau, vulgaire bitmap, n'est même pas animée...L'eau, vulgaire bitmap, n'est même pas animée...

 

 

Partant d'une idée atypique, Aerea ne parvient pas apporter l'originalité à laquelle nous nous attendions et le constat est plutôt très mitigé. Avec son gameplay lourd et peu aguicheur, son manque de fraîcheur au niveau des décors, son absence totale de challenge et ses respawn d'ennemis à la ramasse, le titre de Triangle Studios fait pâle figure face à ce que propose la concurrence. Par contre, son côté coopération locale et sa relative accessibilité pour le jeune public en font un titre qui pourra éventuellement trouver sa place dans la ludothèque de joueurs ayant des enfants avec qui partager cette petite aventure certes très simpliste mais facile à aborder.

  • JOUABILITÉ

    11

    Relativement lent dans ses déplacements, qu'importe le personnage qui sera incarné, votre protagoniste répond tout de même plutôt bien aux commandes. On regrettera cependant une visée imprécise et totalement ratée, ce qui est un comble pour un jeu proposant une majorité de héros jouables à distance...

  • GRAPHISMES

    8

    D'aucuns apprécieront l'ambiance mignonne et simpliste qui se dégage du jeu. Pour les autres, ce dernier paraîtra bien fade avec une modélisation peu inspirée et des textures trop souvent baveuses et indigne d'un jeu de 2017.

  • BANDE SON

    12

    Très classique et souvent en retrait, elle ne marquera pas les esprits par ses compositions loin d'être entraînantes ou originales hormis durant les combats contre les boss. Les effets sonores utilisés lors des attaques sont quant à eux tout simplement insupportables.

  • DURÉE DE VIE

    11

    Entre 6 à 8 heures ce qui, pour un titre du genre, peut paraître peu. Durée de vie pourtant au combien artificielle puisque vous passerez le plus clair de votre temps à faire des allers-retours à la recherche d'un levier qui pourra ouvrir une porte et ainsi de suite, ce qui rendra l'exploration inintéressante.

  • SCÉNARIO

    14

    Classique et enfantin, il permet aux plus jeune de comprendre les tenants et les aboutissants d'une lutte entre le bien et mal sous fond de trahison et d'amitié perdue. Le reste ne sera que blabla et quêtes Fedex, qui laissera tout le monde de marbre.

  • Points positifs

    • Accessible aux enfants
    • Jouable en coopération jusqu'à 4
    • Une ou deux musiques sympathiques...
  • Points négatifs

    • ... ce qui est trop peu pour un jeu dont c'est le thème principal
    • Gameplay lent et visée laborieuse
    • Graphismes indignes d'un jeu de 2017
    • Les bruitages insupportables !
    • Le système "leviers/caisses" poussé à son paroxysme
    • Level-design en couloir peu inspiré

Conclusion

Clairement, Aerea s'en tire de justesse car la note accordée est largement au-dessus de ce que "mérite" l'expérience qu'il propose. Basique, pauvre, ennuyant sont un exemple de qualificatifs qui ressortent lors d'une session de jeu avec ce titre. C'était sans compter l'aspect coopératif et accessible aux jeunes joueurs qui sauvent Aerea des tréfonds de l'ennui et lui permettent de ne pas être un titre totalement raté. Reste au final un jeu totalement oubliable, gâché par une expérience laborieuse et qui transpire l'ennui du début à la fin. Avec ses mécaniques de progression simplistes et totalement fainéantes, Aerea est frustrant car l'idée d'un monde musical est originale. Le résultat est plus que médiocre et on ne peut s'empêcher de penser : quel gâchis !

9

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