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Toukiden 2

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Après un premier Toukiden sorti en 2014 suivi d’une version Kiwami qui en étendait le contenu, Toukiden 2 a finalement débarqué chez nous le 24 mars dernier sur PS4, PC et PsVita. Cette saga qui semble décoller peu à peu en Occident parvient-elle à s’émanciper de son lien de parenté à Monster Hunter, mastodonte des jeux de chasse aux monstres ?

 

The Legend of a Slayer : Awakening

 

Toukiden 2 nous fait incarner un Slayer, ces guerriers de l’ombre étant les seuls à pouvoir contrer la menace Oni. On se retrouve donc à l’Awakening, l’événement ayant marqué le déferlement de la puissance des Onis sur Terre, décimant la majorité de l’humanité et transformant le monde en ce que l’on appellera l’Overworld. Devant cette Terre dévastée où un miasme toxique parsème l’air, ce qui reste de l’humanité se voit contraint de s’organiser en villages, où une barrière érigée par une Grande Prophétesse permet de vivre plus ou moins sereinement, les Slayer se chargeant de combattre les Onis au jour le jour.

 

Le scénario de ce Toukiden 2 se veut plus travaillé, plus convaincant, et sait tenir en haleine. L’histoire du titre est ainsi parsemée de dialogues, qui vous mettront au cœur du village : si vous êtes un slayer qui a assisté à l’Awakening, il faut savoir qu’un portail spatio-temporel vous a propulsé dix ans dans le futur, à une époque où votre village d’origine n’est plus. Amnésique, vous serez alors aux premières loges des problèmes du village et de l’époque, tout en étant à la recherche de votre identité.

 

En effet,  les villages se divisent en deux peuples bien distincts : les Insiders, ceux qui résidaient sur place avant l’Awakening, et les Outsiders, naufragés qui y ont trouvé refuge. Le jeu traite ainsi de la vie entre communautés, avec tout ce qu’il faut de protocole et de fierté chez les personnages et les institutions qu’ils représentent. Ajoutez à cela une professeure multipliant les expérimentations technologiques dans le but de lutter plus efficacement contre les Onis, et vous obtenez un panel de personnages particulièrement diversifié, piochant efficacement dans les stéréotypes tout en s’accordant un scénario qui creuse en profondeur les motivations de chacun et fait évoluer ses protagonistes avec brio.


La prof du village a son petit caractère.

 

On passe alors d’une Grande Prophétesse qui, malgré son jeune âge, voit ses rêves innocents s’écraser sous le poids de ses responsabilités, à des Slayer au passé tragique en quête de vengeance ou de rédemption. Les enchaînements scénaristiques permettent par ailleurs de découvrir peu à peu le bestiaire, qui a gagné en volume. L’histoire du jeu en elle-même contient quelques rebonds scénaristiques bienvenus, avec une intensité de plus en plus forte et dont le point culminant se montre particulièrement appréciable.

 

 

Un gameplay qui monte de gamme

 

Si les bases du gameplay posées par Toukiden : the Age of Demons et Toukiden Kiwami étaient déjà plus que correctes, Toukiden 2 vient peaufiner le tout en ajoutant son lot de nouveautés qui se hissent rapidement au rang de l’indispensable.

 

Après avoir personnalisé son personnage selon moult possibilités, l’heure est venue de tâter le système de combat et de se heurter à l’interface graphique. Le titre propose onze styles d’armes différents, chacun ayant ses avantages et ses lacunes : de l’épée à la lance en passant par les gantelets ou encore les fusils, il y en a pour tous les goûts. A noter que deux nouvelles armes sont au rendez-vous : un duo épée-bouclier, et une épée-fouet.

 


Il y a de nombreux paramètres à configurer avant d’incarner le Slayer qui vous plaît !

 

Pour ce qui est du combat en soit, on reprend le même fonctionnement qu’avant : afin de venir à bout des Onis, il faudra d’abord occasionner assez de dégâts sur une partie sensible du corps de votre ennemi afin de la trancher nette, révélant le corps spirituel de l’Oni qui se trouve être la cible clé de votre victoire. Après quoi il vous faudra purifier les parties du corps qui ont été découpées, sous peine de voir l’Oni les matérialiser à nouveau, vous empêchant donc de frapper ses points de vie.

 

Purifier ces morceaux d’Onis vous permettra non seulement de lui infliger alors de réels dégâts, mais surtout de récupérer des matériaux nécessaires à la forge de nouveaux équipements, seule source de progression des statistiques de votre personnage. Vous aurez pour cela l’aide de la vision infernale, qui, suite à une simple pression sur la touche R3, vous permettra de visualiser clairement l’état des parties du corps de l’Oni ainsi que sa barre de vie. Une vision infernale qui, cela dit, vous empêchera de récupérer votre précieuse endurance lorsqu’elle sera activée !

 


La vision infernale vous permet de voir les parties endommagées et barres de vie et résistance d’un Oni.

 

Les actions de base restent les mêmes, avec une attaque rapide, une attaque lourde, une roulade qui vient piocher dans la barre d’endurance, et une jauge d’attaque spéciale qui permet d’asséner un coup dévastateur à l’ennemi. Cependant, Toukiden 2 apporte sa fonctionnalité phare dont on aura bien du mal à se passer dans une éventuelle suite : la Demon Hand, autrement dit la main du démon.

 

Fonctionnant comme un grappin, la Demon Hand permettra de fondre sur une partie précise d’un Oni, et son utilisation remplit peu à peu une jauge qui, une fois chargée, permet de lancer un gigantesque coup de poing à votre adversaire, venant lui arracher une partie de son corps. La Demon Hand apporte ainsi non seulement du dynamisme au système de combat grâce aux déplacements rapides qu’elle permet, mais ajoute aussi une puissance de frappe considérable et plaisante à voir à l’œuvre.

 


La Demon Hand apporte dynamisme et précision au système de combat. Un must-have.

 

Enfin, l’élément central du gameplay, les Mitama : il s’agit des âmes d’anciens héros absorbées par les Onis, qui, une fois libérées, vous accompagnent et vous permettent de déployer différentes capacités. Dans Toukiden 2, c’est trois Mitama que l’on pourra équiper : le premier vient influencer le style de combat, les deuxième et troisième apportent une compétence qui se déclenche sous certaines conditions. Le premier Mitama équipé sera le plus important : il définit votre style de jeu, puisqu’il comprend quatre compétences à activer en combat. Allant du sort de soin à un boost d’attaque temporaire ou encore un laps de temps pendant lequel vous ne ferez que des coups critiques, ces compétences ont un nombre d’utilisations limité en combat et bien les gérer sera donc votre bataille de chaque instant.


Choisir quels Mitama équiper définira votre style de combat.

 

 

Un univers qui se démarque de la concurrence

 

On le disait plus haut, les Mitama sont des âmes de guerriers tombés au combat, aspirées par les Onis. Or, il s’agit plus précisément de guerriers de l’époque féodale, majoritairement, et leur design est à l’image du reste du jeu : on a une patte graphique très particulière, avec un univers basé sur le folklore japonais et une ambiance très traditionnelle, retranscrite par un fort sens de l’honneur chez les protagonistes et des relations très codifiées. L’ambiance graphique se trouve renforcée par une OST tantôt épique, tantôt triste, avec certains morceaux particulièrement réussis.

 

Plus on avance dans l’aventure, et plus on se lie avec des Mitama qui gagnent en puissance, figures du passé venant apporter une dimension incroyablement épique aux affrontements du présent. Ainsi, on pourra par exemple avoir l’honneur de se lier avec l’esprit d’Oda Nobunaga, pour ne citer que lui. La collecte de Mitama passera par l’exploration de nouvelles zones, appelées « âges », où le décor changera pour correspondre à une époque ou à un climat particulier. Chacune de ces zones possède son lot de paysages et autres vestiges à contempler.

 


Le Drawking rappelle un dragon légendaire.

 

Des zones auxquelles on accède d’ailleurs sans le moindre temps de chargement, Toukiden 2 se présentant comme un monde semi-ouvert. Il suffit alors de choisir sa quête au village, avant de se lancer à l’aventure dans l’Overworld. Ce monde semi-ouvert regorge de quêtes annexes, de matériaux à collecter, d’Oni à pourfendre et de coffres aux trésors à découvrir. Une bonne surprise vient d’ailleurs de la possibilité de voir un des Onis majeurs apparaître dans l’Overworld lors de votre escapade, présentant un challenge qui implique aussi de précieux matériaux potentiels. D’autant plus que, toujours lors de nos déplacements dans l’Overworld, on pourra tomber sur une Opération Conjointe, c’est-à-dire voir un Slayer affronter un ou plusieurs Onis et décider de lui prêter main forte, récompense à la clé. A noter enfin que ces escapades hors du village sont limitées par une exposition au miasme toxique dont l’Overworld regorge, et dont la concentration varie selon la localisation sur la carte.

 

 

Un ensemble optimisé

 

Là où Toukiden 2 est plaisant, c’est dans la réalisation de ses mécaniques : tout est fait pour rendre l’expérience de jeu agréable. La progression en elle-même n’est jamais difficile, même en se contentant de suivre la trame principale. Les matériaux obtenus suffisent la plupart du temps à forger l’équipement suivant, permettant à notre Slayer de devenir de plus en plus fort et résistant.

 


L’équipement définit votre style de combat et vos statistiques. Il faut donc le mettre à jour régulièrement !

 

L’exploration n’est jamais laborieuse, et utilise intelligemment les fonctionnalités déjà exploitées en combat. Ainsi, la Demon Hand s’utilise tel un grappin et permet d’atteindre des hauteurs ou de gravir des fossés, et la vision infernale permet par exemple de suivre des traces laissées par un Oni que l’on doit traquer. De plus, on dispose d’un sprint venant puiser dans notre jauge d’endurance, particulièrement agréable lorsque l’on doit traverser de grandes distances, même si la carte est parsemée de stèles permettant de se téléporter d’un coin à un autre de la map.

 

L’intelligence artificielle est d’ailleurs mieux calibrée que dans les Toukiden précédents, et l’on dispose, comme dans Toukiden Kiwami, de raccourcis sur les flèches directionnelles permettant d’indiquer la stratégie à suivre à ses alliés contrôlés par l’IA. Cela nous laisse la possibilité de demander de l'aide ou de passer à une grosse phase offensive, même si l'IA se montre relativement habile lorsque ce paramètre stratégique est fixé sur "Libre-arbitre".

 

L’interface graphique quant à elle est très bien maîtrisée : très complète, elle n’est toutefois jamais surchargée. Chaque barre/jauge a sa place de façon à ne pas s’y perdre, et les Mitama sont entourés d’un rond en surbrillance lorsqu’ils sont en cours d’utilisation, qui se vide lors de l’utilisation et se recharge peu à peu, laissant à tout moment le cooldown du sort visible. De même, les Mitama gagnent en niveau et voient leurs compétences s’améliorer par le biais de petites notifications sur la droite de l’écran. Seule difficulté potentielle à ce niveau : le jeu étant doublé en japonais et sous-titré en anglais, il sera parfois compliqué de suivre ce qui se dit dans la boîte de dialogue en bas à gauche tout en combattant des Onis. Cela dit, l’anglais reste abordable et le tout ne pose pas de problème à la compréhension du déroulement des événements.


Les compétences en cours d’utilisation sont entourées en surbrillance, et celles utilisées se rechargent petit à petit.

 

Enfin, le village reste le centre des opérations : on y sélectionne des quêtes, on y améliore son équipement, on y fait la cuisine, on y prend un bain dans la source thermale et on y fait de nombreux allers-retours entre les points clés. S’il paraît grand au premier abord, on s’y retrouve finalement assez vite.

 

 

Technicité et durée de vie

 

En termes de réalisation technique, Toukiden 2 s’en sort sans toutefois briller : le titre étant paru sur PS4, PC et PsVita simultanément, il souffre de graphismes pas toujours somptueux, la faute notamment à des textures parfois baveuses et un aliasing souvent surprenant. S’il n’y a aucun problème du côté des monstres dans l’Overworld, il est toujours particulier d’arriver à l’endroit où l’on devait rejoindre tel PNJ, voir le point d’exclamation indiquant sa présence, et ne voir le PNJ en question apparaître qu’au bout de quelques secondes.

 

L’action en combat est globalement lisible, même s’il faudra jouer des coudes avec le stick droit pour que la caméra ne nous laisse pas face à un gros plan sur un mur. Les modélisations des personnages, comme dans les dernières productions Koei Tecmo, sont toutefois particulièrement soignées, et les scènes cinématiques sont magnifiques. Le tout tourne en 1080p 30fps sur PS4, un framerate qui monte à 60fps sur PC.

 

En termes de durée de vie, ce que propose Toukiden 2 est tout-à-fait honorable : comptez une quinzaine d’heures pour la trame principale, et triplez bien ce nombre pour venir à bout de toutes les quêtes proposées au comptoir du village. La collecte des coffres aux trésors ainsi que des différents Mitama devrait vous donner de quoi faire, et si le jeu peut se faire entièrement en solo, il compte bien sûr sur un mode multijoueur qui vient donner tout le sel aux affrontements contre les plus féroces des Onis.

 

Le multi se joue en local ou en ligne sur PsVita, les versions PC et PS4 ne proposant elles que le online. Il est possible de définir si l’on veut parcourir les zones d’exploration libre avec d’autres joueurs ou non, cette fois en cross-platform pour les joueurs PS4/PsVita, et seulement entre eux pour les joueurs PC.

 

A noter que le titre propose aussi un mode donjon, où il faudra choisir entre l’ascension de dix étages remplis d’Onis, ou l’exploration jusqu’à ce que mort s’en suive, le tout permettant d’obtenir d’alléchantes récompenses.

  • JOUABILITÉ

    17

    Améliorant la formule de l’épisode précédent et optimisant autant que possible l’expérience de jeu, Toukiden 2 a tout pour plaire, si ce n’est une caméra parfois capricieuse.

  • GRAPHISMES

    14

    Le titre accuse un petit manque technique au niveau de ses graphismes, mais le soin apporté à la modélisation des personnages et le design lié à l’atmosphère mêlant féodal et onirisme a son charme. Un petit bémol pour l’aliasing parfois surprenant, mais un gros plus pour les scènes cinématiques, qui sont magnifiques.

  • BANDE SON

    14

    L’OST vient parfaitement accompagner les moments tantôt tristes, tantôt nerveux de notre aventure. Certains morceaux sont particulièrement plaisants.

  • DURÉE DE VIE

    17

    Avec une quinzaine d’heures pour la trame principale, le jeu regorge de contenu à découvrir, et peut compter sur un mode multijoueur solide qui viendra allonger considérablement la durée de vie du titre. Comptez de nombreuses dizaines d’heures pour décrocher le 100% !

  • SCÉNARIO

    17

    Plus profond que dans les épisodes précédents, le scénario de Toukiden 2 prend le temps de développer son histoire, le background des personnages et de l’univers, et se permet quelques rebondissements scénaristiques réussis.

  • Points positifs

    • Le scénario qui gagne en profondeur
    • L’univers féodal et dévasté, mais pourtant onirique
    • Le système de combat
    • L’interface graphique
    • Le village
  • Points négatifs

    • La caméra parfois capricieuse
    • Les graphismes qui commencent à accuser un temps de retard

Conclusion

Avec énormément de contenu à se mettre sous la dent et un gameplay peaufiné, il n’a jamais été aussi bon de partir à la chasse aux Onis. Toukiden 2 réussit dans le renouvellement de sa formule, et les quelques nouveautés apportées relèvent du must-have pour les potentiels opus à venir. L’univers de la licence dégage de plus en plus de charme, avec un monde semi-ouvert qui fait la part belle à l’exploration.

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