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Rise and Shine

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Paru le 13 janvier dernier sur Xbox One et PC, Rise & Shine est un shooter mêlant action et réflexion. Le tout est développé par Super Awesome Hyper Dimensional Mega Team et édité par Adult Swim Games. Petite perle indé ou simple petit jeu parmi tant d’autres, voici notre réponse !

 

Un scénario de jeu vidéo

 

Vous incarnez Rise, jeune homme à capuche vivant sur la planète GameEarth. Or, celle-ci subit l’attaque des aliens venus de la planète NouvelleGen. Le Héros Légendaire de GameEarth meurt sous vos yeux innocents, ce qui est étrange puisqu’il possède Shine, l’arme permettant de réapparaître après une mort. Mais pour des raisons scénaristiques, cette fois le Héros succombe à ses blessures et vous confie Shine. Vous voilà donc mêlé malgré vous à une guerre sans pitié, dans un environnement qui n’aura qu’un seul but : vous faire mourir encore et encore.

 

Chaque élément de Rise & Shine vient alimenter la parodie de jeu vidéo. On croisera alors un roi qui a tout de Mario sauf le nom, des envahisseurs à l’allure de monstres issus de Gears of War, le chien issu de Duck Hunt, des lampions en forme de Toad, et ainsi de suite. L’ensemble manque clairement d’identité propre, alors que le jeu a tout pour s’en construire une au niveau visuel. Les dialogues, qui constituent l’essentiel de la narration du titre, s’en sortent un peu mieux puisqu’ils ont le mérite d’être amusants. On appréciera le côté râleur de Shine lorsqu’il change de mains pour passer de celles d’un Héros Légendaire à celles d’un gosse à capuche. De même, les quelques blagues par rapport aux morts incessantes et aux réapparitions de Rise marchent plutôt bien. Les personnages ont conscience des capacités de chacun dans leur univers, et racontent sans sourciller que chez eux, quelqu’un est amené à sauver le monde une fois tous les deux ans environ. Il est ainsi expliqué que si Shine a changé de mains, c’est parce que les Guides l’ont décidé, référant directement au joueur et l’incluant alors pleinement au jeu, ce qui est plaisant et intéressant en termes de narration.

 

On regrette juste que ces dialogues représentent 90% du scénario, laissant sur la table une histoire qui tient plus de la blague parodique que de la véritable histoire captivante. Si bien que même dans les -très- rares moments où Rise agit de manière réellement héroïque, cela ne parvient pas à toucher vraiment le joueur. Car effectivement, cela est présenté comme faisant partie du jeu quoi qu’il en soit, puisque Rise & Shine nous rappelle toutes les cinq minutes qu’il parodie le jeu vidéo en le mettant en abîme.


Rise ne vit pas toujours très bien sa condition de héros. Et Shine ne manque pas de piquant envers lui.

 

Un gameplay en deux temps

 

Première chose à noter, c’est qu’on nous propose un tutoriel, à part : il ne fait pas partie de l’histoire. Un choix original, qui permet de plonger directement le joueur dans un univers qui s’abstiendrait alors de répondre aux codes classiques du jeu vidéo. Bien trouvé quand on sait que le titre veut justement parodier le jeu vidéo.

 

Rise & Shine propose deux types de phases de jeu, bien distinctes. La première consiste à utiliser Shine pour tirer sur tout ce qui bouge, en se cachant derrière un rocher. Voilà l’essentiel du jeu : avancer jusqu’à un rocher derrière lequel on peut se cacher, laisser apparaître les ennemis et les éliminer jusqu’au dernier avant de pouvoir progresser à nouveau. Certains ennemis seront sensibles aux balles électriques plutôt qu’aux balles normales, et c’est globalement tout ce que vous avez à savoir pour être efficace sur le terrain.

 

A côté de ça, le jeu dispose de quelques puzzles pas trop mal trouvés, où il faudra par exemple utiliser vos balles téléguidées pour atteindre un bouton éloigné et ouvrir une porte qui vous bloquait la route jusque-là. Cependant, ces phases sont trop simples pour être réellement appréciées, et on passera vite dessus pour revenir sur une phase d’éradication de gros vilains. C’est dommage.


Les balles téléguidées vous seront utiles pour résoudre des puzzles nécessaires à la progression.

 

Et c’est d’autant plus dommage que rien n’est fait pour augmenter l’intérêt de ces différentes phases. Seuls les combats contre des boss, qui se comptent sur les doigts d’une main, arrivent à proposer quelque chose d’intéressant en mêlant un peu ces aspects tir et réflexion. Or, les combats contre les boss souffrent d’un autre problème : la ridicule facilité avec laquelle on y meurt. Là où on peut globalement encaisser trois coups dans le jeu avant de rendre l’arme, certaines attaques de boss vous tuent en un seul coup, et vous recommencez le combat depuis le début. Il faudra donc apprendre les schémas de mouvement, en espérant ne pas prendre une de ces attaques par mégarde au dernier moment.

 

Pourtant, Rise & Shine se veut assez juste, malgré son caractère joueur. Ainsi, la progression sera souvent stoppée par un obstacle inopiné qui vient mettre soudainement fin à vos jours. Une mine sortant du sol à votre approche, un missile tombant du ciel droit sur votre position, ce ne sont pas les idées qui manquent et vous apprendrez à avancer doucement mais sûrement. Sans aller jusqu’à se renouveler, le gameplay se permet quelques folies, avec un passage de shoot’em’up, et quelques mini-jeux tel que du basket ou de la survie en bullet hell. La difficulté est bien dosée, et même si on meurt souvent, on ne subit pas le jeu. Enfin, pas au début.

 


Les combats sont relativement nerveux tout en gardant l'action assez lisible.

 

Car si les trois quarts des niveaux sont plaisants, les deux derniers niveaux -qui consistent en une bataille épique suivie du boss de fin- représentent un pic de difficulté assez irritant. Du coup, pour un titre qui se parcourt en trois ou quatre heures, on passera facilement une heure sur ces deux derniers niveaux.  C’est dommage, car on prendrait plaisir à passer plus de temps sur Rise & Shine, s’il proposait plus de niveaux avec des puzzles plus créatifs, un panel plus étoffé de types de munitions, un bestiaire plus grand et exploitant plus de caractéristiques... Tel quel, le titre fait dans le minimum syndical, pour un résultat qui nous laisse sur notre faim.

 

Une direction artistique alléchante

 

Visuellement, le titre est une réussite. Les animations sont fluides, la 2D rend bien, les dessins lors de la narration en BD sont efficaces, et on se surprend même à s’arrêter quelques fois pour admirer les décors. Seulement voilà, avec une majorité de moments de shoot où l’on ne peut se permettre une seconde d’inattention, on profitera rarement de cette richesse graphique. La musique accompagne quant à elle parfaitement les différents niveaux, avec une bande-son plaisante.


Certains décors sont juste somptueux.

 

Et c’est ce qui fait ressortir les défauts de Rise & Shine : avec une telle direction artistique, on pourrait espérer avoir droit à un scénario plus travaillé qu’un simple amas de références parodiques et humoristiques. Seul point noir du tableau : les temps de chargement sont parfois un peu longs.

 

Un comble, au vu du fait que l’on ne profitera pas longtemps de cette direction artistique : comme évoqué précédemment, le titre se finit en trois à cinq heures, et ne propose pas une replay-value des plus intéressantes. Vous trouverez donc quelques coffres à collecter pour augmenter le nombre de balles dans votre chargeur, des insignes à trouver dans les niveaux, et un mode de difficulté où la mort vous fait recommencer le jeu depuis le début. Une plus-value sympathique pour qui voudrait speedrunner le jeu, ou simplement s’offrir un défi plus relevé encore.


La rencontre avec le colosse, que l’on ne pourra pas s’empêcher d’admirer quelques secondes.

  • JOUABILITÉ

    15

    Avec un tutoriel à part, les commandes se maîtrisent en l’espace de quelques minutes, et le tout répond à la perfection. Seuls les réflexes du joueur seront à mettre en cause. On aurait juste aimé voir plus de possibilités émerger de ce gameplay, comme des types de munitions supplémentaires.

  • GRAPHISMES

    17

    Une 2D efficace, des décors somptueux, des animations fluides. Visuellement, ce jeu est une perle.

  • BANDE SON

    16

    Avec des thèmes bien choisis qui accompagnent parfaitement les différents passages du jeu, la musique est un des points forts de Rise & Shine.

  • DURÉE DE VIE

    12

    Court, vraiment trop court. Faisable en deux ou trois heures, la durée de vie se voit quasiment doublée uniquement grâce à un pic de difficulté dans les derniers niveaux. Même en collectant les différents coffres et insignes, la durée de vie n’est que peu augmentée, et seuls les plus courageux iront se frotter au mode Iron Man, où une mort signifie une nouvelle partie.

  • SCÉNARIO

    12

    Parodie de jeu vidéo, le scénario n’est ici qu’un enchaînement de blagues qui, l’une après l’autre, peinent à convaincre. On aurait aimé que le jeu finisse par délaisser ce côté humoristique de bas niveau pour enfin proposer une véritable évolution de son personnage, qui subit sa condition de héros. Mais il n’en est rien, et le scénario de Rise & Shine est tout juste passable, au mieux sympathique.

  • Points positifs

    • La direction artistique
    • Les phases de puzzle, bien trouvées…
    • - L’humour, amusant…
  • Points négatifs

    • Beaucoup trop court
    • …mais trop simples pour qu’on les apprécie vraiment
    • …mais trop présent et venant gâcher une possible évolution du personnage en tant que héros
    • Les temps de chargement

Conclusion

Avec une identité artistique particulièrement alléchante et un gameplay qui s’annonçait nerveux, Rise & Shine avait tout pour devenir une véritable perle de jeu indépendant. Pourtant, le titre se pose en tant que parodie de jeu vidéo, et ne parvient pas à convaincre. En plus d’être court, Rise & Shine laisse sur une dernière impression amère, avec un pic de difficulté sur les derniers niveaux qui vient effacer la justesse du challenge telle qu’il était jaugé dans le reste du jeu. La replay-value est pauvre, et Rise & Shine se positionne finalement en tant que jeu juste sympathique.

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