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Borderlands

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Fort de son impressionnante expérience dans le FPS avec notamment la licence Brothers in Arms qu’on ne présente plus, Gearbox Software se lance dorénavant, dans le subtil mélange du FPS … et du jeu de rôle. Accompagné d’un cel-shading très marqué, Borderlands est un jeu étrange auquel le studio ne nous avait, jusque-là, pas habitué. Il nous emmène sur Pandore en compagnie d’un background très rafraîchissant où votre tâche sera de trouver l’Arche, relique ancienne alimentant les mœurs sur cette planète. Environnement à la Fallout, étendues de déserts et killstreaks rythmeront votre partie. A présent, c’est l’heure du verdict. Borderlands parvient-il à conjuguer le jeu de rôle et le FPS, deux caractéristiques pourtant diamétralement opposées? Décryptage…

Tout d’abord, un brin d’explication sur le scénario s’impose. Ainsi, cet opus nous emmène au cœur de Pandore, planète aux allures apocalyptiques où règnent la corruption et le banditisme. Une légende concernant une relique ancienne, l’Arche, attire la curiosité de quatre chasseurs de trésors. Marcus, célèbre trafiquant d’armes à l’humour très décalé, emmène les fameux chasseurs en bus jusqu’à Fyrestone, avant-poste désert jusque-là contrôlé par des bandits, où seulement un des 4 chasseurs descend du véhicule (le chasseur que vous choisirez). Lors de votre descente du bus, une mystérieuse personne entre en « connexion psychique » avec vous. Votre périple commence…

Certes, le scénario n’est pas un chef-d’œuvre digne des plus grands films hollywoodiens. Pire encore, il semble être tiré d’une vulgaire série B de bas-étage. L’histoire n’apporte rien d’exceptionnelle au joueur, tant émotionnellement que culturellement parlant. Le scénario n’apporte aucune surprise tant l’histoire est prévisible et stéréotypée. Mais l’essentiel n’est pas là…

Une ambiance unique accompagnée d’un style graphique approprié

En effet, le scénario ne se caractérise pas seulement par l’histoire, mais aussi l’univers le caractérisant. Et sur ce point, Gearbox Software tient le bon filon grâce à une ambiance singulière comblant le manque d’inspiration de l’histoire. L’univers est délirant, tellement rafraîchissant que l’on oublie certains défauts du script. On a une impression de désinhibition totale par rapport à la plupart des FPS, tout est permis, les possibilités sont monstrueuses dans ce semi-open world. Cette fameuse désinhibition a un prix : la violence est ultra présente, ce qui aura le don d’agacer certaines personnes peu réceptives à la joie du kill.

D’un point de vue plus technique, le jeu reste propre malgré certaines imperfections. Gearbox a misé sur un cel-shading prononcé pour Borderlands, le résultat est grandiose au niveau de l’immersion mais l’est moins aux niveaux des textures. Le moteur de jeu ainsi que les réalisations graphiques en découlant sont vraiment bonnes, mais certaines textures sont imprécises lorsque l’on essaye de rapprocher son personnage de l’entité en question. On peut aussi parler des différents bugs de collisions dans ce jeu, notamment avec les véhicules ainsi que le clipping en début de zone. L’ensemble reste cohérent et très propre mais agace par moments, imaginez votre véhicule dévalant une pente à vitesse grand V et admirez sa course s’arrêter à cause d’un caillou dépassant difficilement les 3 centimètres…

Le character design suit la même logique que le scénario, les personnages étant stéréotypés mais bizarrement on ne pouvait imaginer autrement leur réalisation en raison du rendu voulu par Gearbox Software. Le stéréotype du character design convient parfaitement avec l’ambiance délirante du jeu, des ennemis aux tenues improbables, des personnages aux attraits surdimensionnés, un bestiaire diversifié ainsi que des boss dotés d’un style vu et revu. En ce qui concerne les personnages, nous avons affaire à quatre personnages ultra stéréotypés. Lilith, cette chère sirène aux formes avantageuses, Brick, le grand gaillard digne de Rocky Balboa, Roland, le soldat polyvalent et enfin Mordecai, le chasseur accompagné de son familier Sanguine. La combinaison de ces 4 personnages rappelle fortement Left For Dead, et dans une moindre mesure Resident Evil 5. Mais le rendu est excellent, tout s’emboîte parfaitement, mieux encore on a l’impression que cet opus s’amuse de ces stéréotypes pour donner un style complètement épuré et magique.

La dimension RPG ressort nettement avec l’incorporation au level design d’un semi open-world (beaucoup de coupures entre les zones). L’effet est saisissant et on éprouve une grande liberté dans nos mouvements. Mais cette qualité se transforme aussi en défaut, car l’incorporation de maps géantes nécessite un travail artistique conséquent pour les façonner. On regrettera le pullulement des étendues désertiques, une impression de « vide artistique » se dégage à l’entrée de celles-ci. Le côté FPS évite une trop grosse redondance dans les décors en insistant bien sur la multitude de zones. En soit, Le résultat est très bon, mais rate l’excellentissime en raison des défauts de textures.

 



Une très bonne réalisation en ce qui concerne nos 4 protagonistes avides de destructions en tous genres et dotés d’un sadisme digne des meilleurs survivals.


Un subtil mélange FPS-RPG frôlant la perfection

En la matière, le jeu nous montre un gameplay alliant le jeu de de rôle et le FPS extrêmement bien maîtrisé. Prenant dans le réservoir de chaque style, le gameplay s’est imprégné des atouts de chaque genre sans trop en faire. En ce qui concerne le RPG, nous avons la reprise de l’affichage des dégâts ainsi que le gain d’expérience et la personnalisation technique de son personnage à l’aide d’un arbre de compétences. Celui-ci permet d’attribuer des points gagnés lors du gain d’un niveau pour améliorer des techniques propres à chaque personnage. Système qui révèle son véritable potentiel en coopération à 4 joueurs si chaque joueur optimise convenablement son arbre de compétences. En soit, une certaine liberté de développement du personnage nous est accordée, caractéristique essentielle de tout bon jeu de rôle.

Ajoutez à cela la possibilité de ramasser des objets lâchés par les ennemis, de « looter » pour être plus précis, ainsi que la possibilité d’acheter son équipement dans des distributeurs à certains endroits stratégiques .Vous devrez aussi composer avec les boucliers permettant une protection supplémentaire en plus de votre barre de santé classique. Les mods constituent aussi des ajouts sympathiques permettant de spécialiser encore plus votre personnage en lui conférant des caractéristiques uniques et un titre particulier. Ces aspects renforcent cette perpétuelle surenchère dans l’équipement pour espérer trouver un jour le « stuff » parfait, là encore signe caractéristique de tout RPG.

N’ayez crainte : le jeu reste, dans sa conception, un pur FPS. Reprenant le gameplay plutôt classique des FPS, le jeu ne nous étonne pas sur ce point-là. Interface éclair permettant le switch rapide d’armes, grenades, coups de crosses, tout y passe… Une seule innovation est à dénoter mais elle est de taille, il s’agit de la présence d’une compétence d’action propre à chaque personnage en combat. Par exemple, Mordecai pourra faire appel à son familier pour tuer ses ennemis. Ce qui peut paraître plus étonnant, c’est ce mariage fonctionnant à merveille : il ne dépayse pas l’adepte de Call Of Duty tout en le laissant découvrir un nouvel aspect de ce qu’est le RPG. L’inverse est aussi vérifiable, le joueur adepte des montées de niveaux dans tous genres de MMO pourra découvrir le gameplay plus intuitif et sanglant qu’est le FPS.

A l’image du scénario complètement délirant, le level design de Borderlands se démarque franchement de ses compères. Certains boss sont carrément délirants, disposés dans des endroits bien recherchés. Les endroits où il est possible de trouver des items tels que des munitions ou de l’argent sont complètement loufoques. Le rêve de chaque personne est, bien sûr, de trouver des munitions dans des boîtes aux lettres. Dans vos rêves les plus fous ou jouissances les plus abruptes, vous trouverez même des munitions dans des cuvettes de WC.

D’une façon générale, certains aspects du gameplay sont plutôt originaux. Gearbox Software nous gratifie d’un système permettant une renaissance lorsqu’un ennemi arrive à vous tuer. Vous mettez le pied à terre et avez la possibilité de revenir à votre état normal si vous tuez un ennemi pendant un certain laps de temps ou si un coéquipier vient vous soigner. Si aucun de ces critères n’est rempli, pas de soucis, vous serez automatiquement téléporté vers le point de sauvegarde le plus proche, moyennant une certaine somme d’argent. Ajouter à tout ce charmant cocktail, la présence de deux véhicules où une conduite plutôt sportive sera requise.

Cependant, un gros point noir est à ajouter en ce qui concerne l’IA. Aux abonnés absents, elle n’est pas très tactique et dispose de quelques problèmes récurrents. Les ennemis vous fonceront dessus inlassablement, sans se protéger ou bien resteront sagement derrière les fameux sacs de sables et se lèveront à un rythme bien trop prévisible pour essayer de vous tuer. En somme, il s’agit d’une IA plutôt faible qui décevra certains joueurs de par la facilité à détruire les soldats qu’elle nous envoie.

 



Voici l’arbre de compétences de Roland, libre à vous de modifier votre personnage comme bon vous semble.


Jouer plus pour gagner plus ? Contexte qui provoque le débat…

Oui, le jeu est très bien réalisé et se dote d’une réalisation artistique de qualité. Oui, ce jeu a réussi là où beaucoup se sont cassés les dents, avec un mélange des genres bien exécuté. Le contenu est à l’image du reste, extrêmement bien réussi. Votre personnage se construira sur la base de 50 niveaux d’expériences auquel vous pouvez ajouter des niveaux d’expériences pour chaque type d’armes. Mélangez le tout avec de très nombreuses quêtes et la possibilité de refaire le jeu dans deux niveaux de difficulté distincts, saupoudrez le tout de défis plus fous les uns que les autres permettant de gagner de l’expérience et vous obtenez une durée de vie faramineuse, loin, très loin devant la norme du FPS. La durée de vie en devient difficilement quantifiable tellement le contenu est important. Mais cette force est aussi, paradoxalement, sa faiblesse…

En effet, chaque joueur ayant joué à un MMO a subit un certain sentiment connu de tous, l’ennui. Une certaine impression de tourner en rond, une surenchère vers la puissance ultime pas forcément utile découle de cet opus. Si le joueur grand fan du MMO saura se retrouver, le joueur adepte du FPS aura du mal à survivre à la linéarité qui lui sera imposée. Cette course vers l’expérience toujours plus importante aura le don d’en dégoûter plus d’un, mais paradoxalement, d’en satisfaire aussi certains. La difficulté du jeu n’arrange pas les choses, tant elle est irrégulière. Au début du jeu, vous devrez par moment lutter pour vous en sortir, en raison de la différence de niveaux avec vos ennemis. Tant à la fin du jeu, lorsque vous aurez compris que le farm d’expérience est obligatoire, vous n’aurez aucun mal à tuer vos adversaires si vous avez au moins 3 niveaux de différences avec eux et si votre équipement est à la limite de la décence.

A présent, il est temps de parler du mode promis par Gearbox Software qui nous a tant fait saliver pendant le développement du soft, je veux bien sûr parler de la coopération en multijoueurs online. Le mode, en lui-même, est très bon. Possibilité de faire le mode histoire de 2 à 4 joueurs, échanges d’armes, expérience gagnée en équipe, conduite des véhicules à 2 joueurs, mode duel entre vous si vous avez envie de vous adonner aux joies du sadomasochisme... Borderlands a misé sur le fun pour son multi et le résultat est prometteur.

Prometteur, oui, car il ne peut dépasser ce point en raison de quelques défauts particulièrement visibles et très embêtants. Le point d’orgue de ces petits défauts reste la difficulté bien trop inégale en coopération si les joueurs n’ont pas le même niveau. 5 niveaux d’expériences suffisent à briser l’harmonie du groupe et le jeu devient un calvaire pour le plus petit niveau ou lassant pour le haut niveau du groupe. Ce qui vous oblige à essayer de jouer le plus souvent ensemble pour éviter une trop grande disparité entre vous, cela reste bien évidemment impossible pour la plupart d’entre vous ne pouvant jouer qu’exclusivement au rythme de vos partenaires. Le rendu de jeu reste maîtrisé et si vous n’avez pas effectué la transition vers le online, un mode splité à 2 joueurs saura vous satisfaire.

Dans les faits, cet opus avec son contenu nous gratifie d’une bande son très agréable aussi loufoque que la réalisation graphique du jeu. Les claptraps, doux petits robots à l’humour très prononcé, sont un régal pour nos oreilles, la VF est parfaitement réalisé. Les différentes répliques sont peut-être trop rébarbatives, mais elles sont tellement cultes que l’on évitera de s’attarder là-dessus. Le rêve ultime est, bien sûr, d’entendre un bandit vous disant que vous venez tout droit des excréments d’un skag, dans un jargon bien plus osé …

 



Votre aventure sera ponctuée de ce genre de phases. Voici le fameux skag en question…

Zanza
  • JOUABILITÉ

    16

    Véritable œuvre technique combinant deux des plus grands genres du jeu vidéo, saupoudré d’une touche de MMO, Borderlands nous propose un gameplay bien maîtrisé malgré sa perfectibilité notamment pour le multijoueurs. Le mélange est bien proportionné entre tous les genres malgré une plus importante redondance en la défaveur des réfractaires du MMO et du jeu de rôle.

  • GRAPHISMES

    15

    Ce titre nous montre que le cel-shading peut parfaitement s’adapter dans un monde où la guerre fait rage entre les softs qui privilégient la modélisation parfaite de chaque texture. Le moteur de jeu employé reste très bon pour cet univers, les textures employées sont biens modélisées malgré certaines imprécisions. Pandore est très colorée, et le design général s’en ressent. C’est avec plaisir que l’on parcourt ce soft. Quelques baisses de frame rate en présence de nombreuses textures ternissent légèrement le tableau. Mais force est de constater qu’à défaut d’être le plus beau jeu de l’année, le jeu est doté d’une âme qui ne vous laissera pas insensible.

  • BANDE SON

    17

    Très gros point positif de ce jeu, l’univers loufoque du jeu est particulièrement marqué par la présence de personnages cultes qui resteront dans les mémoires. Si la composition sonore du jeu est bonne avec certains passages musicaux dignes de ce nom renforçant l’immersion, les répliques seront le point d’orgue de la bande sonore. Malgré leur nombres assez restreint, on est très rapidement émerveillé par l’effet « épic » de certaines répliques. Borderlands signe, assurément, une bande son qui restera dans les mémoires.

  • DURÉE DE VIE

    15

    Certes le jeu vous plongera dans un univers complètement barjo pendant un bon bout de temps. Mieux encore, vous y passerez des journées entières à poutrer du méchant sadique, mais voilà, à vouloir une assimilation entre deux genres opposées, on assimile aussi par extension leur communauté, qui n’est pas forcément réceptive à cet appel. Si les joueurs de jeu de rôle s’y retrouveront, les joueurs de FPS auront peut-être plus du mal en raison de la linéarité du soft. Vous êtes prévenus…

  • Points positifs

    • Des répliques complètements cultes
    • Gameplay FPS-RPG maîtrisé
    • Univers loufoque, riche et coloré
    • Durée de vie très impressionnante
    • Des possibilités foisonnantes d’équipements
  • Points négatifs

    • Difficulté en multijoueurs disproportionnée
    • Une certaine linéarité rappelant les défauts du MMO coréen
    • IA manquant d’intelligence tactique

Conclusion

Force pour certains, faiblesse pour d’autres, Borderlands fait débat mais si il y a une chose sur laquelle le jeu fait l’unanimité, c’est sur son univers complètement barré et loufoque. Mélangeant correctement deux des plus grands genres du jeu vidéo, Borderlands ne se trompe pas, il assure une qualité au rendez-vous. La réalisation est un succès malgré quelques défauts plombant l’immersion générale. Gearbox Software signe un essai réussi avec cet opus qui est un très bon jeu sans être parfait. Borderlands 2 aura donc la lourde tâche de le transformer en 2012.

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Commentaires (4)

author Zanza 08/09/2011
17:14
Version finale dans le contenu mais quelques fautes d'orthographe il me semble et quelques problèmes d'espaces que je réglerai lors de la publication.
author Zanza 09/09/2011
02:21
Test corrigé et publié=)
author const 09/09/2011
07:02
Good, je le lirais ce soir ^^
Ce test va faire plaisir à plus d'un :)
author Titiboy 09/09/2011
10:24
Ca c'est un sacré test !
Merci Zanzan:)