La Tribune Libre de Vesperia : Anodyne

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Vesperia
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La Tribune Libre de Vesperia : Anodyne

Message par Vesperia »

La Tribune Libre de Vesperia : Anodyne











 

Anodyne fait partie de ces jeux qui n’ont pas la popularité qu’ils méritent, malgré un succès critique évident. Si le jeu se revendique délibérément comme un hommage à la franchise Zelda, il sait se créer une véritable identité par l’atmosphère qu’il impose, avec une histoire totalement décousue et un contexte appelant à l’interprétation.

Abordons tout d’abord le contexte : ce que peu de gens savent, c’est que l’anodyne est une drogue utilisée avant le 20ème siècle dans le domaine médical, supposée soulager la douleur en réduisant la sensibilité du système nerveux ou du cerveau. Rien qu’au nom du jeu, les développeurs posent le ton.

Ainsi, l’introduction du jeu nous apprend que nous sommes dans le subconscient de Young, le héros, et nous invite donc à visiter ses rêves. Paradoxalement, le héros commence sa quête en se réveillant et, après quelques salles présentant les contrôles du jeu, vous rencontrez Sage, le doyen du village. Il vous apprend que vous êtes l’Élu devant empêcher The Evil Darkness de s’emparer du pouvoir de Briar, afin d’éviter la destruction de The Land.



Quand Zelda rencontre American McGee

American McGee, c’est ce développeur un peu loufoque qui prend un conte d’enfant et le pimente à la sauce glauque et au parfum malsain. Anodyne, c’est un peu le résultat d’un Zelda passé dans les mains de cet homme : après avoir trouvé sa Master Sword qui n’est autre qu’un balai, Young va devoir traverser son premier donjon pour finalement affronter un boss.







 



« Nous sommes nés dans la décomposition du corps de notre mère. » Quand je vous dis que c’est malsain.







 

Et après ça ? C’est vous qui décidez. Vous êtes lâché dans la nature et vous décidez de votre trajet, explorant le monde avec une liberté déroutante, le tout accompagné de musiques merveilleusement adaptées aux somptueux environnements 2D que vous traversez. Les seules limites sont les quelques clés à trouver et des cartes à collectionner pour débloquer de nouvelles zones. De plus, vous pouvez vous rendre d’une région à une autre en passant par le Nexus, sorte de hub connecté à toutes les zones du jeu.



Le Nexus, hub reliant toutes les zones du jeu entre elles.

Le jeu prend alors un aspect très décousu, vous proposant parfois des environnements très calmes et enchanteurs tel que les sommets d’une montagne, puis des environnements malsains tels qu’un cirque ayant subi une sanglante aventure ou encore ce village en noir et blanc où la seule interaction possible avec les villageois consiste à les tuer.









 



Young Town, village de Young aux allures de purgatoire.





 

Enfin, la narration se voulant très abstraite de par son penchant « indie game » se couple parfaitement au contexte initialement présenté et à l’aspect décousu du titre. Les boss semblent être les seuls à voir clair dans l’esprit de Young, et les cartes que vous aurez à collectionner tout au fil du jeu pour débloquer l’accès à la zone finale sont marquées de quelques phrases permettant de comprendre un peu mieux le héros et son histoire.











 

Un gameplay qui favorise l’expérience du joueur

Évoquons maintenant le gameplay : quatre boutons pour se déplacer, un bouton pour attaquer et un bouton pour sauter. Simple, mais terriblement efficace. On arpente un monde divisé en carrés, on parcourt les donjons en éliminant des monstres et en récupérant des clés pour débloquer le chemin menant au boss. Le balai permet de palier à toutes les situations grâce à des tas de poussière éparpillés un peu partout, qui permettront par exemple de bloquer des lasers, activer des interrupteurs ou même naviguer sur l’eau. On explore, on parle aux quelques PNJs, et le jeu fait le choix astucieux de nous faire profiter de son ambiance enchanteresse via une difficulté équilibrée selon les situations.



Le balais et la poussière sont vos meilleurs alliés.

Ainsi, les boss ne sont jamais compliqués à comprendre et à vaincre dès la première tentative, ce qui permet de garder un rythme soutenu après des phases d’exploration de donjons parfois hardues, voire laborieuses. De plus, le monde du jeu est rempli de checkpoints permettant au rêve que l’on explore de ne pas s’effondrer, plongeant le joueur dans ce monde sans interruption.

Enfin, le jeu propose du contenu post-game, avec des secrets à découvrir suite à l’acquisition d’un nouvel objet. Comptez bien 7h pour finir le jeu une première fois, et un peu moins de 3h pour les speedrunners aguerris ayant déjà fait leurs dents sur le titre.

Créé par deux étudiants, Anodyne est un jeu qui réussira à marquer votre esprit, non pas en tant que simple Zelda-like très réussi, mais en tant que jeu au style incomparable, de par son ambiance et l’atmosphère qui s’en dégage. Anodyne fait partie de ce genre de jeu dont vous aurez du mal à parler à vos amis, tout en ayant le besoin de partager cette expérience de jeu aussi étrange qu’agréable.











 
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