The Vanishing of Ethan Carter

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Titiboy
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The Vanishing of Ethan Carter

Message par Titiboy »

Il est parfois difficile de mettre un nom sur le genre d'un jeu vidéo. Que ce soit parce qu'il mélange plusieurs styles de gameplay, ou parce qu'il propose quelque chose plus proche de l'expérience, parfois artistique, que du simple jeu dans ce qu'il a de parfaitement ludique. The Vanishing of Ethan Carter fait partie de ces titres. Développé indépendamment par d'anciens membres de People Can Fly, à l'origine principalement de softs très bourrins comme Painkiller, Gears of War Judgment et même Bulletstorm, il se revendique comme étant un jeu d'aventure. Et si l'on ne doute guère du talent des développeurs, que l'on a déjà longuement vu à l’œuvre, il reste tout de même difficile de les imaginer passer à un type de jeu aussi différent de ce qu'ils produisaient précédemment. Toutefois les reconversions ne sont pas rares dans le monde magique et touffu du jeu vidéo, et donnent parfois lieu à de véritables pépites.



Plongée dans un environnement naturel


Que The Vanishing of Ethan Carter soit un titre indépendant ne surprend pas au premier abord, puisqu'il est rare que les développeurs professionnels s'attaquent à des sujets et des mécaniques aussi différents. Ce qui est surprenant cependant, c'est qu'il soit aussi joli. Car s'il n'est pas exempt de défauts lorsque l'on regarde de très près, certaines textures n'étant pas totalement au top par exemple, tout dans le jeu nous semble pourtant de toute beauté. Le réalisme des environnements est tout bonnement poignant pour commencer, la direction artistique faisant le choix très difficile d'essayer de coller à la notion de photoréalisme. Un type de graphismes rarement réussi et qui, ici, nous explose tout bonnement la rétine. La progression est tout à fait linéaire, et pourtant à chaque instant le jeu laisse la très agréable et déroutante impression de nous faire évoluer dans un monde ouvert, mais aussi regorgeant de mystères cachés. Le second point étant très proche de la réalité, mais nous y reviendrons plus tard. Pas un seul endroit ne semble similaire à un précédent. Pas un seul pas dans la forêt à la fois luxuriante et effrayante de la Red Creek Valley ne se révèle redondant. C'est là l'une des plus grandes forces de ce jeu bien particulier.



Et pour coller parfaitement avec la réalisation graphique très réussie, les petits gars de The Astronauts n'ont pas chômé côté bande sonore. Car si cette dernière nous laisse l'impression bizarre mais pas étrangère d'être nous même en pleine forêt, c'est là une réussite totale. Il est en effet très rare qu'un jeu vidéo propose des sensations aussi proches de la réalité. La musique reste souvent en arrière plan, comme pour rappeler à l'ordre lorsque notre esprit se perd dans les méandres de Red Creek Valley, et s'avère vraiment très jolie. Mais l'important n'est pas là. The Vanishing of Ethan Carter propose une bande son qui aurait très bien pu être enregistrée dans une véritable forêt américaine. Un apaisant bruit de vent caressant les feuillages touffus et l'herbe grasse, les claquements très réalistes de l'eau sur le rivage, ou encore les craquements que produisent parfois les grands arbres et leurs branches fatiguées sous le poids des rafales... Tout ici est mis en œuvre pour que l'immersion soit totale. Ainsi lorsque le jeu souhaite accentuer la tension, ou faire ressentir quelque émotion particulière au joueur, le résultat est tout à fait probant. Chapeau bas à ces grands messieurs qui auront réussi la tâche complexe de donner une impression véritable de vivre le jeu vidéo.



My name is Paul Prospero


Comme son nom l'indique clairement, Vanishing signifiant dans la langue de Shakespeare : disparition, il s'agira ici de retrouver le jeune Ethan Carter. Pour se faire, il faudra user des talents très particuliers du détective Paul Prospero, personnage plus énigmatique encore que ne l'est le petit garçon recherché. Dès la cinématique d'introduction le bonhomme pose les bases de ce que sera cette aventure étrange, rappelant souvent les intrigues et l'ambiance de récits surnaturels populaires tels que ceux décrits par le grand Stephen King. En parlant de celui-ci, The Vanishing of Ethan Carter se rapproche par de nombreux aspects d'un jeu dont on disait lui aussi qu'il était né de ce type d'histoires, j'ai nommé l'excellent Alan Wake. En terme d'ambiance, bien que le jeu de la team Remedy propose une aventure totalement différente dans son concept, les deux titres semblent parfois très similaires. Ainsi l'intrigue avance avec les mots très bien choisis du détective Prospero dans des monologues qui rappellent beaucoup ceux de Wake, et qui s'avèrent en outre parfaitement bien doublés. Sa voix suave transporte magnifiquement bien l'histoire qui progressera en outre via la découverte d'indices.



Car derrière le terme très générique de jeu d'aventure, se cache en réalité une véritable enquête. Et si l'environnement luxuriant et coloré laisse plutôt penser que le jeu suivra une trame douce et onirique, en dépit des paroles très crues et glaçantes de Paul Prospero, très vite on découvre le premier cadavre, qui donne clairement le ton à l'histoire. Rentrent alors en jeu les capacités du détective qui analysera la scène de crime sous tous les angles une fois l'intégralité des indices en main, en se projetant dans le passé pour voir ce qu'il s'est réellement produit. Le surnaturel n'est donc absolument pas mis de côté, et dès lors c'est d'ailleurs lui qui va dicter la trame. Rien ne va plus, le réalisme disparaît peu à peu, pour nous faire finalement entrer dans une aventure certes relativement effrayante, mais en même temps poétique et magique. Un mélange très particulier qui, couplé à la réalisation exceptionnelle, nous laisse très souvent contemplatif, à la fois devant les environnements magnifiques et devant les résolutions d'énigmes. C'est là que l'on est en droit de se demander si The Vanishing of Ethan Carter peut être considéré comme un véritable jeu vidéo. En effet cette aventure est plutôt vécue comme une sorte de livre interactif, ce qui n'est finalement pas pour nous déplaire étant donné la qualité de la narration.



Dans les yeux du détective


Le titre est en outre porté pas un gameplay très fluide et sans le moindre problème. La vue à la première personne est un choix très judicieux puisqu'elle ajoute clairement à l'immersion exceptionnelle, et de plus permet des interactions tout à fait intuitives. Les actions possibles sont en effet affichées de façon claire par des mots à l'écran, tels que « entrer » ou « examiner ». Ainsi on est donc relativement passif dans l'aventure, bien que ce soit à nous de trouver un à un les indices parfois bien cachés. La difficulté fait cependant défaut au jeu, puisqu'il ne faudra pas beaucoup réfléchir à la résolution des énigmes une fois le principe compris. De plus, faire le jeu en ligne droite ne demandera pas plus de deux à trois heures, ce qui est somme toute très court, même pour une expérience aussi poignante. Fort heureusement, s'il y a bien une fonction « courir », on n'aura aucune envie de l'utiliser. Le jeu donne en effet constamment envie de s'arrêter pour observer l'environnement. Ainsi en prenant son temps, ce qui est clairement conseillé pour profiter au mieux de cette aventure excellente, on mettra plutôt entre quatre et cinq heures pour en voir le bout. Cela reste certes relativement court, quoique le titre soit proposé à une petite vingtaine d'euros.



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