FIFA 18

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Titiboy
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FIFA 18

Message par Titiboy »

Cela fait bien des années Konami et Electonic Arts se livrent une guerre annuelle sur le terrain des jeux de football. Cette livraison annuelle de FIFA est l’occasion de se pencher sur la franchise. Si par rapport à la précédente version, les évolutions sont nombreuses sur le papier, justifient-elles à elles seules de sortir à nouveau le portefeuille ?



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Une réussite technique indiscutable





Pour dire les choses simplement, ce jeu est une réussite technique incroyable. On sent que toutes les éditions successives ont été mises à profit pour calibrer le moteur au millimètre près. Certains des point noirs que nous avions remarqués précédemment ont été gommés, comme la difficulté bien mieux dosée. A l’époque, quand notre joueur avait le ballon à ses pieds, un tremblement de terre n’aurait pas suffi à l’en déloger. Dans FIFA 18 , c’est tout de suite plus compliqué : les adversaires savent dribbler et tacler bien mieux qu’auparavant, et l’IA sait se montrer bien plus opportuniste. Il suffira d’un moment d’inattention, d’une passe faite un peu trop tard ou d’un tir mal calibré et adieu veaux, vaches, ballon. De même, la défense s’adapte aujourd’hui plus efficacement au joueur. Si une tactique fonctionne au début du match, les défenseurs feront ensuite plus attention, marqueront de plus près les meilleurs buteurs. Le plus gros problème de cette IA est dans l’attaque. Il faut vraiment lancer la partie au niveau pro pour que les ballons adverses trouvent le chemin du filet. Jusqu’au niveau semi-pro on a un peu envie de leur offrir une paire de lunettes à forte correction, qu’ils visent enfin un peu correctement.



L’immersion dans le jeu est encore renforcée par les graphismes. Ceux-ci sont particulièrement réussis, comme on peut l’attendre d’un blockbuster aussi important pour un éditeur de cette taille. Tout au plus pouvons-nous regretter que la modélisation des visages soit moins belle lors des nombreuses cinématiques que pendant les phases de jeu. Hors du terrain, on est parfois très près de basculer dans la vallée de l'étrange.


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Une prise en main immédiate





Autre point fort : la jouabilité. Pour tester la prise en main nous avons utilisé un système de test aussi impitoyable que redouté : donner la manette aux plus jeunes. Deux enfants, de respectivement 5 et 8 ans, ont pris le jeu en main sans la moindre difficulté. Le plus jeune a même pu, après une explication très sommaire, lancer lui-même ses parties. Tout est suffisamment simple pour qu’il ait pu jouer à plusieurs reprises sans même savoir lire. Les menus sont limpides et permettent de se lancer sans entrer dans de complexes paramétrages.


Sur le terrain aussi, la simplicité de prise en main est de mise. L’interface donne régulièrement des conseils, comme le ferait un véritable entraîneur, ne se contentant plus de baisser d’un coup la note du joueur sans expliquer pour quelle raison. Savoir que le ballon a été passé trop tard, que le joueur ne s’est pas placé conformément aux souhaits du coach ou qu’il est déconseillé de tacler au niveau de la carotide permet de s’améliorer, peu à peu. Ces conseils sont clairs, précis, et suffisamment courts pour être lus sans avoir à perdre trop longtemps les joueurs des yeux.


Deux systèmes de jeu sont proposés, aussi jouables l’un que l’autre : diriger l’équipe ou un seul joueur. La direction de l’équipe entière est probablement la plus simple à prendre en main, et celle où l'on peut le mieux en profiter immédiatement. Sachant qu’on ne dirige qu’un joueur à la fois, tous les autres se placent automatiquement au meilleur endroit possible, et on a juste à faire passer la balle de l’un à l’autre jusqu’au but, toujours au cœur de l’action.



Si on choisit de ne diriger qu’un seul joueur, on passe plus de temps à attendre, à chercher ou se placer, se rendre disponible pour l’équipe. Ce mode de contrôle est plus exigeant, mais c’est là qu’on goûte toute la profondeur du jeu. On doit tout à la fois se montrer efficace, marquer des buts ou contrer l’adversaire, mais également participer à la construction d’une attaque, quitte à donner le ballon à un coéquipier mieux placé. Une leçon d’humilité qui rentre vite quand on perd tant de fois le ballon pour avoir voulu monter seul au but que notre entraîneur nous remplace sans la moindre pitié.





Une histoire, c’est bien. Une bonne histoire, ça aurait été mieux





Les développeurs ont prévu plusieurs façons de jouer à FIFA 18. On peut bien sûr jouer un match seul ou en multijoueur, ou se lancer dans un monde carrière assez complet, qui nous fait progresser un joueur depuis son plus jeune âge jusqu’à sa retraite à l’âge canonique de 38 ans. Mais un des points sur lequel EA a basé sa communication est le mode « Aventure ». Ce mode, déjà présent dans l'épisode précédent, nous propose de passer une saison dans la peau d’Alex Hunter, déjà protagoniste de FIFA 17. Démêlés avec son agent, père absent qui refait surface, grand-père ancien international ou encore une jeune fille mystérieuse traînant dans les vestiaires : beaucoup de rebondissements… dont nous n’avons hélas absolument rien à faire tant l’histoire est mal menée.


On se prend à rêver de ce qu’un éditeur un peu plus aguerri aux jeux d’aventures auraient pu faire de ce mode. Une ville ouverte ? Des dilemmes aux conséquences insoupçonnées ? Tout sauf cette suite de cinématiques interminables qui n’apporte rien. On est devant un simple mode carrière « plus », sans âme et sans enjeu. Au milieu de ces courts-métrages visuellement assez moche, on est parfois confrontés à un choix, une décision qui changera notre vie. Par exemple, faut-il emmener Thierry Henry assister à un match, où bien vaut-il mieux y aller tout seul ? Le genre d’alternative qui vous laissera rongé par les doutes des journées entières, qui vous empêchera de dormir tant vous vous répèterez « Ce siège n’aurait-il pas été mieux utilisé s’il avait été vide ? ».


Le pire est probablement que c’est là un des deux seuls ressorts narratifs du jeu… et le meilleur. Dans les cinématiques, on est parfois amené à décider ce qu’Hunter va répondre à une question, généralement posée par un journaliste. On peut soit être modeste, ce qui augmentera nos chances d’être titularisé aux prochains matchs, soit se montrer arrogant, ce qui fera augmenter le nombre de nos followers sur twitter. Oui, vous avez bien lu : on joue pour gagner des followers. Ce nombre n’a absolument aucune incidence sur le jeu, n’amène rien ni au gameplay ni au scénario. Autant dire qu’il est conseillé de se montrer en toute occasion d’une modestie sans faille…


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Cinq défenseurs entre le ballon et le but. En cinématique, ça passe. Dans le jeu, aucune chance. Et c'est tant mieux.




Une expérience immersive… en anglais





Même si cela peut paraitre anecdotique, il est aussi frappant de voir à quel point la localisation semble avoir été bâclée. Si vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas à sélectionner des journalistes sportifs britanniques. Avec eux, on se croirait réellement en train de regarder un match à la télé. Les descriptions collent parfaitement aux actions, des commentateurs présents sur d’autres terrains interviennent régulièrement pour donner les scores d’autres matches, le tout sans qu’on retrouve sans arrêt les mêmes phrases. L’immersion en sort grandement renforcée. Il n’en est hélas pas de même pour la version française. Dans notre langue, les deux intervenants, Pierre Ménès et Hervé Mathoux, ne font que répéter toujours les mêmes réflexions, qu’elles collent ou pas avec ce qui se passe sur le terrain.


Mais ce problème de localisation n’est pas limité aux commentaires pendant les rencontres. Le mode aventure est lui aussi dramatiquement mal traduit. Et cette fois, pas moyen de changer de langue si on ne souhaite pas que l’interface du jeu entière soit en Anglais. Des incohérences de taille sont même provoquées par cette localisation hasardeuse : les personnages sont tous traduits, à l’exception des vrais joueurs venus faire un petit caméo. On se retrouve donc avec un Alex Hunter anglais qui parle en français à Thierry Henry lui répondant… en anglais. Vous ne comprenez pas ? Nous non plus.

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