Akiba's Beat

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Swanley
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Akiba's Beat

Message par Swanley »

Si le mot Akihabara sonne telle une douce mélodie aux oreilles de tous les amoureux de ce que la culture pop japonaise a à offrir c'est parce que ce quartier iconique de la ville de Tokyo est le symbole de nombreux fantasmes pour tous les gaijin un peu otaku sur les bords. Véritable sanctuaire de tout de dont nous abreuve la péninsule Nippone aujourd'hui en terme de manga, d'animation ou de musique, il était évident que notre média préféré, le jeu vidéo pour ceux qui ont du mal à suivre au fond, s'empare un jour de tout cela pour le tourner à sa sauce. La série Akiba's Trip en est le parfait exemple avec son troisième épisode dont il est question aujourd'hui: Akiba's Beat.

 

 

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Vous incarnez Asahi, étudiant déscolarisé et sans emploi, très fier de sa situation. Passant ses nuits à jouer aux jeux vidéo ou à lire des mangas et ses journées à arpenter les ruelles d'Akihabara, quartier dans lequel il réside. En retard au rendez vous que lui avait donné son meilleur ami, il lui propose de se rattraper le lendemain en lui promettant que, cette fois, il serait à l'heure. Comique de répétition oblige, notre héros se réveille encore en retard et en chemin vers son rendez-vous il remarque que quelque chose ne tourne pas rond. Une jeune fille, du nom de Saki, fait son apparition pour nous expliquer qu'il s'agit là d'une delusion(une illusion). Cette dernière représente la manifestation physique des désirs d'une personne, ce qui a pour effet d'altérer la réalité et de créer un portail vers une autre dimension dans laquelle vous devrez affronter des ennemis afin d'accéder au fantasme qui a donné naissance à tout ce bazar. Votre but sera de le détruire pour rétablir l'ordre des choses.

Une fois tout ceci fait, vous vous rendez compte que vous êtes enfermés dans une boucle temporelle, condamnés à vivre inlassablement votre dernier dimanche sans que personne autour de vous ne s'en rende compte à part vos compagnons. L'équipe grossira au fil des rencontres dans le but commun de détruire ces delusions et ainsi de débarrasser Akihabara de sa terrible malédiction.

 

Le jeu est un action RPG proposant une partie exploration dans la ville et une partie combat une fois que vous aurez franchis les portes des delusions, entrecoupées de nombreuses scènes de dialogues sous formes de dessins à peine animés. Durant les phases de combats vous pourrez voir vos ennemis et ainsi choisir de les éviter ou de les attaquer par simple contact, ce qui aura pour effet de faire basculer le jeu dans une petite arène comme un RPG au tour par tour. Si un ennemi vous touche le dos il aura l’avantage, en revanche si vous arrivez à le frapper avant de le toucher ça sera tout bénef. Vous serez alors accompagnés de votre équipe afin d’occire comme il se doit vos ennemis avec un système de déplacement en ligne droite, que vous pouvez désactiver par simple pression d’un bouton afin de se placer comme bon vous semble.

 

Une fois le monstre locké, il sera possible de se mouvoir uniquement de gauche à droite avec une touche pour bloquer ou esquiver et une autre pour les attaques simples. Une jauge de mana permet l’utilisation de skills, à débloquer en montant de niveaux, ce qui aura pour effet de déclencher des attaques de types élémentaires (feu, electricité, eau, etc…). En effet, les monstres que vous affrontez seront résistants ou faibles contre certains éléments et les dégâts que provoquent ces attaques sont loin d’être négligeables. À noter par ailleurs la possibilité de changer de personnage durant les combats par le biais de la croix directionnelle. Chaque coup porté à l’ennemi permet d’augmenter une jauge de spécial, qui une fois déclenchée permet de passer en mode berserk grâce à un morceau de musique. Ces derniers seront récupérables tout au long de l’aventure et auront chacun des bonus différents une fois activés en combat.

 

L’équipe, composée de quatre personnes en plus de votre personnage sera dirigé par l’IA, mais vous pouvez décider de leur comportement via un menu (i tactics i) en précisant si chaque personnage doit se concentrer sur les soins ou plutôt être agressifs, conserver sa mana ou au contraire l’utiliser un maximum. Menu totalement paramétrable et très pratique, ce qui permet de ne pas se retrouver avec des poids morts durant les combats mais avec des compagnons utiles.

 

Une cinquième personne, que vous pouvez interchanger, appelée ici  (i maid i), clin d’oeil aux cafés à thèmes japonais, sera de la partie. Elle pourra, selon celle que vous choisirez, vous donner accès à des buffs de restauration de la barre de santé ou de la jauge de mana ou même par exemple soigner vos altérations d’état de manière aléatoire durant les combats. Feature intéressante mais totalement insupportable puisque votre (i maid i) aura la bonne idée de vous rappeler son existence à chaque point de sauvegarde, boutique ou ennemi que vous aurez le malheur de croiser avec une boucle de deux phrases différentes pour chaque rencontre...

 

Comme tout bon RPG qui se respecte, l’achat de matériel pour augmenter ses statistiques d’attaque et défense sera de la partie, avec une petite originalité ici puisqu’il s’agira de composants d’ordinateurs. Ram, carte mère et autre cartes graphique seront  votre manière d’augmenter vos stats. Vous ne rencontrerez aucune difficulté à pimper votre groupe, puisque, pour peu que vous dézinguiez tous les ennemis à chacun de vos passages dans les donjons, l’argent coulera à flot. Parce que ces delusions vous allez les traverser en long, en large et en travers, le jeu vous imposant d’y retourner maintes fois afin de rallonger une durée de vie poussive.

 

Certaines boutiques vendront des cartes que vous pourrez équiper afin d’améliorer vos compétences avec des possibilités de combinaisons entre elles afin de profiter d’effets plus intéressants. Cette feature se base sur un système de booster aléatoire à ouvrir à la manière d’un Hearthstone.



 

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Les allers retours dans les donjons ne sont pas les seuls points énervants de ce titre, parce que des allers retours improbables vous allez en manger à la pelle. La grosse partie du jeu se concentre sur des dialogues inutiles et insipides entre les protagonistes en images à peine animées puis il vous sera demandé d’aller à un point clef de la carte pour déclencher une autre discussion et ainsi de suite. Si Akihabara est, il faut l’avouer, fidèlement reproduit, il souffre d’un manque cruel de finition et les nombreux clins d’oeil déposés ça et là pour les connaisseurs, n’arriveront pas à sauver un environnement globalement laid mais surtout désespérément vide.

 

Quartier qui est découpé en de très nombreuses petites zones toutes pourvues d’un temps de chargement d’une dizaine de secondes à chaque fois ce qui rend l’expérience désagréable, entachant une fois de plus un sentiment de liberté quasi inexistant. Les passants ne sont représentés que par des formes colorées, aucune possibilité de rentrer dans les magasins et la pléthore de murs invisibles finira d’achever les plus curieux. Comble de l’ironie, le jeu est moins détaillé que son aîné qui avait bénéficié d’une sortie sur PS3, incompréhensible.

 

Et c’est bien l’incompréhension et les regrets qui accompagneront toute votre aventure car le principe de la boucle temporelle était une bonne idée. Tout simplement, le fait de pouvoir visiter Akihabara semblait un postulat enchanteur mais tout est gâché par une technique et un gameplay simplistes au possible. Les combats brouillons, rythmés à chacunes de leurs attaques par les mêmes phrases en boucle de vos alliés, finiront par vous achever. Même si certains donjons ont un design insolite et inspiré, leur achitecture couloiresque et sans surprise vous ramène en permanence à la dure réalité. Celle d’un monde où rien n’a de sens et où votre quête ne vous mène qu’aux mêmes endroits en permanence, encore et encore pour faire de nouveau les mêmes choses, à écouter les mêmes dialogues inintéressants et tuer les cinq monstres d’un bestiaire pauvre et sans originalité.

 

Ces derniers ainsi que les boss sont à l’image du jeu, sans véritable inspiration et aucun ne marquera les esprits. Tout comme les quêtes secondaires vous demandant d’aller tuer un nombre défini d’ennemis, pour remporter des objets totalement dispensables, les personnages que vous croiserez seront tous stéréotypés au possible, sans profondeur et ne vous donneront jamais envie de vous attacher à eux tant leurs réactions sont dénuées de toute logique et de bon sens.

 

En ce qui concerne la bande son, les thèmes musicaux qui accompagneront vos explorations sont tous très classiques, toujours les mêmes et tournent souvent en boucle. Mais l’utilisation des musiques spéciales lors des combats sonne comme un grand vent de fraîcheur et donne du piment à l’action pour peu que vous aimiez la J-Pop. Le reste étant de la même veine, ce jeu s’adresse avant tout aux personnes qui sont intéressées par cette culture visuelle et musicale sous peine d’arriver à l’intérieur d’un monde dans lequel les références vous paraîtront obscures voir incompréhensibles.

 

Sachez par ailleurs que le jeu n’est traduit qu’en anglais, textes et voix. Certes il s’agit là d’un anglais simple et accessible, bien que certains jeux de mots  puissent être compliqués à assimiler, mais cela peut rebuter beaucoup de personnes. Vous pourrez bien évidemment y jouer avec les doublages en japonais et les textes en anglais afin de vous immerger encore plus dans l’ambiance ! Petite mention spéciale au travail des doubleurs anglais qui, comme c’est souvent le cas dans les animes, ne tombent pas dans la caricature ici et restent dans leurs personnages. Les voix originales sont quant à elles irréprochables, malgré le peu de lignes de dialogues différentes ce qui rend l’expérience parfois désagréable.





 

Certes le bilan est plus que mitigé mais Akiba’s Beat n’est pas exempt de qualités avec un humour un peu potache qui fonctionne parfois, une ambiance sympathique avec un quartier d’Akihabara fidèle et quelques bonne idées de gameplay. Malheureusement, tout ceci n’arrive pas à rattraper une technique à la ramasse et un gameplay parfois approximatif. L’impossibilité de pouvoir entrer à l’intérieur des boutiques et des immeubles de ce quartier mythique et qui se retrouvent ici condamnés à n’être que de tristes textures sans interaction est impardonnable. À cela, il faut ajouter les trop nombreux allers retours ponctués par des temps de chargement insupportables entre les différentes zones du quartier pour se retrouver à refaire le même trajet en sens inverse. Tout n’est pas à jeter, mais le chemin est encore long pour rivaliser avec les cadors du genre qui eux, ont plusieurs trains d’avance en terme de jouabilité, de narration et d'interactions avec l’environnement.

 

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